TVA sociale, prime aux salariés, sécurité,... Des propositions socialistes ou de droite? Les deux, pardi. LEXPRESS.fr a passé en revue les idées émises lors du deuxième débat de la primaire PS et se lance dans le jeu des ressemblances.
"On ne peut pas faire une primaire de gauche avec des idées de droite." L'attaque d'Arnaud Montebourg à l'encontre de Manuel Valls, lors du deuxième débat de mercredi, est vacharde: le député-maire d'Evry n'est pas le seul à partager des idées avec la droite, même si certaines des six propositions communes repérées par LEXPRESS.fr ont été reprises, après coup, par l'UMP.
Il faut dire que Manuel Valls a frappé fort, en réitérant son soutien à la mise en place d'une TVA sociale, idée emblématique du parti présidentiel.
Une mesure qu'il avait déjà défendu dans une tribune signée avec son collègue Jean-Marie Le Guen dans le Monde au mois d'août dernier. Mais au sein de la majorité cette question est sur la table depuis quelques mois. Le patron de l'UMP Jean-François Copé la défend, mais le ministre du Travail Xavier Bertrand est contre. Elle avait même provoqué un traumatisme en 2007: Laurent Fabius avait coincé Jean-Louis Borloo dans l'entre-deux tours des législatives. Après l'aveu du ministre, l'UMP avait perdu des dizaines de sièges acquis.
Sur les salaires, François Hollande a lui défendu l'idée d'une loi rendant plus équitable la répartition des bénéfices des entreprises, avec un dividende social ou un intéressementversé aux salariés. Le gouvernement de Nicolas Sarkozy a tenté de mettre en place une mesure similaire, la fameuse "prime de 1000 euros". Le chef de l'Etat voulait également instauré la règle des trois tiers: un tiers des bénéfices pour l'actionnaire, un tiers pour l'employé et le dernier pour l'investissement.
La mise en place de "quotas migratoires"
Lors de ce deuxième débat, Jean-Michel Baylet s'est lui illustré en prônant le versement des allocations familiales sous conditions de ressources. Du côté de la majorité, Bruno Le Maire, en charge du projet, a proposé il y a quelques semaines de verser une allocation dès le premier enfant en contrepartie d'une fiscalisation des allocations avant de faire marche arrière sous la pression des députés de La Droite populaire. Une ligne pas très éloignée de celle du président du PRG.
Mercredi soir, les candidats ont également abordé le sujet de l'immigration, en refusant de le lier à l'insécurité, sauf Manuel Valls qui a assumé un lien entre les quartiers défavorisés et la délinquance. Le député-maire d'Evry n'a pas hésité dans son programme présenté début septembre a défendre la mise en place de quotas migratoires. Ces quotas seraient déterminés en fonction de "nos capacités d'accueil et organisés prioritairement avec les pays qui sont des partenaires historiques et économiques comme ceux du Maghreb ou de la zone CFA". Sur cette question délicate, la position de Manuel Valls est très proche de celle de Nicolas Sarkozy et de son ministre de l'Intérieur, Claude Guéant.
L'UMP copie sur son voisin socialiste
Cette fois-ci, c'est la droite, qui est allée piocher des idées à gauche. Dès 2008, l'exécutif a mis en place un Fonds stratégique d'investissement. Une structure proche de celle que les socialistes ont inclus dans leur projet: la Banque publique d'investissement. Celle-ci, dotée de plus gros moyens, aurait pour but de "muscler la compétitivité de la France", en particulier au niveau des PME-PMI. L'idée vient, à l'origine, de Ségolène Royal. Le gouvernement de François Fillon semble vouloir aller dans cette direction en fusionnant CDC Entreprises, la banque publique Oséo et le Fonds stratégique d'investissement (FSI) afin de créer une sorte de superbanque des PME.
Tout comme l'encadrement éducatif militaire des jeunes délinquants. Cette proposition, promue par la présidente de la région Poitou-Charentes depuis 2007, a été reprise dans sa philosophie par la majorité présidentielle. Fin juillet, Eric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes, a déposé une proposition de loi visant à créer un "service citoyen" pour les mineurs récidivistes, encadré par d'ex-militaires, une mesure "voulue" selon lui par Nicolas Sarkozy.