Deux femmes pour remplacer un homme. Prendre la relève d' Olivier Besancenot, la tâche est ardue pour Myriam Martin et Christine Poupin. Inconnues du grand public, ces deux militantes du NPA sont depuis avril dernier les deux nouvelles porte-parole du parti anticapitaliste. Avec le renoncement du facteur de Neuilly pour l'élection présidentielle de 2012, l'attention -encore faible- est désormais tournée vers elles.
Myriam Martin ? "C'est ma copine", glisse Christine Poupin. Professeur de lettres et d'histoire en lycée professionnel, Myriam Martin, 43 ans, enseigne à Toulouse. Sa camarade loue "son punch", "son dynamisme." "Quand on se rencontre, on est toutes les deux des provinciales à Paris", relève Poupin, la Rouennaise.
Les deux femmes viennent de la LCR, ont été candidates aux européennes et aux régionales et font partie du même courant du NPA, celui d'Olivier Besancenot. "Un métier", "une implantation locale", "un engagement syndical", "sans responsabilité de premier plan à l'époque de la LCR", bref, un profil assez similaire dressé à grands traits par Pierre-François Grond, membre de la direction et proche d'Olivier Besancenot. "Avec des histoires différentes" nuance Christine Poupin, de dix ans l'aînée de Myriam Martin.
"Olivier, on l'a fait connaître en trois semaines"
"Christine porte un peu la mémoire de ce qu'était la LCR. C'est une passeuse de mémoire entre la génération 68 et la génération Besancenot", note Pierre-François Grond. "Son engagement vient du combat pour le droit des femmes. Le mien vient de l'opposition à Devaquet [ministre délégué auprès du ministre de l'Éducation en 1986 lors des grandes manifestations contre son projet de loi de réforme des universités, ndlr]", explique Myriam Martin.
La Toulousaine voit en Christine Poupin, technicienne dans l'industrie chimique, "une militante d'une grande probité qui force l'admiration", qu'elle décrit comme "très sympa", "toujours à l'écoute" et "avec une sensibilité à fleur de peau." "On est souvent sur la même longueur d'onde", ajoute Myriam Martin.
L'une des deux deviendra-t-elle la candidate de 2012 ? "Cela pourrait tout à fait être le cas. C'est une des possibilités mais rien n'est tranché", tempère Myriam Martin. Christine Poupin s'y voit-elle ? "On n'en est pas là. C'est quelque chose qui fait peur. Cela nous transporterait sur un terrain qui ne nous est pas familier."
"Personne ne se bouscule au portillon. Pour le moment nous n'avons aucun volontaire. Nous sommes le seul parti qui n'a pas de candidat", sourit Alain Krivine, fondateur de la LCR et toujours présent dans le NPA. Mi mai, le NPA devrait proposer un nom pour porter le mégaphone lors de la prochaine bataille politique. Un peu tard pour éclore avant 2012 ? "Olivier, on l'a fait connaître en trois semaines", se rassure Alain Krivine.