Les articles se multiplient dans la presse en ce moment concernant la peur qu’inspirent les derniers exploits de l’intelligence artificielle. Les applications mais aussi les méthodes même de calcul connaissent aujourd’hui des révolutions. Cette évolution récente a inquiété des grands esprits de notre temps. Et c’est vrai que l’IA connaît aujourd’hui une mutation prodigieuse. Pour l’IA, aujourd’hui est déjà demain.
Voici un exemple de cette évolution : le logiciel Deep Blue a battu Gary Kasparov aux échecs en 1997. Vingt ans plus tard, le logiciel AlphaGo de Google a remporté la victoire en 2016 face au coréen Lee Sedol (ci-dessous), un des meilleurs joueurs mondiaux de go.

La différence majeure avec les anciens logiciels d'IA, c'est que la dernière génération est susceptible d’adaptation. AlphaGo sera demain capable de s'imposer dans toute activité pour laquelle il existe des règles strictes. Que restera-t-il aux humains ? Peu de choses. Les calculs étant réservés aux machines, il ne leur restera que le domaine de l’émotion.
Des voix autorisées se sont élevées pour mettre l’humanité en garde contre ce qu’elles estiment constituer un péril mortel pour l’espèce humaine. Stephen Hawking, Elon Musk et Bill Gates, entre autres, se sont exprimés sur le sujet.
Pour l’astrophysicien Stephen Hawking (ci-dessous), « réussir à créer une intelligence artificielle serait le plus grand événement dans l'histoire de l'homme. Mais ce pourrait aussi être le dernier. L'impact à court terme de l'intelligence artificielle dépend de qui la contrôle. Et, à long terme, de savoir si elle peut être tout simplement contrôlée ».

Elon Musk (ci-dessous), fondateur de Tesla et SpaceX, n’est pas en reste, ajoutant : « Je pense que nous devrions être très prudents. Si je devais deviner ce qui représente la plus grande menace pour notre existence, je dirais probablement l'intelligence artificielle. Je suis de plus en plus enclin à penser qu'il devrait y avoir une régulation, à un niveau national ou international, simplement pour être sûr que nous ne sommes pas en train de faire quelque chose de stupide. Avec l'intelligence artificielle, nous invoquons un démon. Vous savez, ces histoires où il y a un gars avec un pentagramme et de l’eau bénite, et il est certain qu’il pourra contrôler le démon. Ça ne marche pas. »

Bill Gates (ci-dessous), le célèbre co-fondateur de Microsoft, partage cette inquiétude et déclare : « je ne comprends pas pourquoi les gens ne sont pas inquiets. Je suis de ceux qui s'inquiètent de la super-intelligence. Dans un premier temps, les machines accompliront de nombreuses tâches à notre place et ne seront pas super-intelligentes. Cela devrait être positif si nous gérons ça bien. Plusieurs décennies plus tard cependant, l'intelligence sera suffisamment puissante pour poser des problèmes. Je suis d'accord avec Elon Musk et d'autres, et je ne comprends pas pourquoi les gens ne sont pas inquiets ».

Ce souhait initial mit du temps pour aboutir. Dans les années 1960-1970, les priorités allaient au développement du nucléaire et à l’élaboration d'ordinateurs puissants. Dans les années 1980, c'est l'Internet qui a focalisé sur lui les regards, attirant les capitaux. Mais, petit à petit, l’IA redevient à la mode avec le cinéma et Hollywood (ci-dessous, Terminator) :

Actuellement, la recherche se focalise surtout sur le deep learning. Dorénavant, et c’est peut-être le plus important pour l’avènement d’une nouvelle génération de systèmes dotés d’IA, il est désormais possible "d'apprendre à apprendre" aux machines. Avec cette caractéristique, la machine ne se contente plus de gérer l’information, elle est capable d’innovation (design de chambres créé par deep learning ci-dessous).


Les applications s’orientent surtout aujourd’hui vers la reconnaissance d’images. Avec ses huit cents millions de photos téléchargées chaque jour sur son site, Facebook est naturellement très intéressé par le deep learning. Les capitaux en jeu sont sans borne. Reconnaissance vocale, programmes de traduction, les recherches se développent de façon exponentielle dans de multiples secteurs donnant à certains, peut-être à juste titre, de légitimes frayeurs.
Rushkild