Du bonheur d'être en arrêt maladie.

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crepenutella
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Du bonheur d'être en arrêt maladie.

Message par crepenutella » 14 juin 2018 13:37

Voila, après presque 6 mois de bons et loyaux services comme agent funéraire, je suis en arrêt maladie pour une durée de trois jours. C'est peu, mais c'est déjà ça.
Autant vous dire, lorsque j'ai montré ma main gonflé à mes collègues, que je leur ai demandé de ne plus conduire, ni porter quoi que ce soit de la main droite, ils m'ont vite conseillé d'aller voir le médecin. Je savais très bien ce que j'avais...une tendinite.
Cela n'a rien d'extraordinaire, ça ne fait pas très mal, juste assez pour rendre une main invalide environ une semaine si elle est bien soignée et au repos.
Alors pour la forme j'ai bien trainé mes basques au boulot pendant tros jours, ne voulant pas me mettre en arrêt étant en période d'essai. Sauf que forcément....je ne pouvais pas faire grand chose ce qui m'énervait. Et mon poignet commençait à enfler, avec de la fatigue, douleur lancinante ect. Bref cela devenait insupportable, et surtout sans repos cela ne passerait pas.
Alors voila, le diagnostique est tombé et je vais pouvoir passer quatre jours (en comptant le dimanche) tranquillement chez moi.

Alors que je déposais mon arrêt à ma boite, mes collègues me souriaient en me disant (aller repose toi bien, et Profites!), comme si j'avais bien mérité mon "repos" autorisé par le médecin. Faut dire que dans mon domaine on travail six jours sur 7 et les congés sont rarement acceptés. Ainsi, je me suis vite rendu compte qu'à tour de rôle tout le monde finissais par prendre sa petite semaine d’arrêt maladie pour diverses raisons, bonnes ou mauvaises, mais personne ne se gênait.

C'est étonnant quand même cette nécessité de tomber malade ou de se blesser pour pouvoir se reposer. Mais c'est bel et bien comme cela que je prend la chose. Pour moi c'est un vrai repos. Je peut dormir plus que d'habitude. j'en étais arrivé à me coucher à 9h du soir juste après la vaisselle sans pouvoir récupérer tout à fait de mes journées.

Et puis j'ai de la chance, je n'ai qu'une tendinite. Ce n'est pas pratique pour habiller des corps, ou porter des cercueil, ni pour conduire, mais au quotidien, ce n'est pas forcément pénalisant. Je peux tout à fait profiter de mes jours d’arrêt.

Et j'en viens enfin au sujet de mon poste. Le bonheur d'être en arrêt!
Car oui, j'ose le dire! Je suis content d'être arrêté. Non pas parce que je n'aime pas mon travail. Mais bien parce que j'ai ainsi le temps de me poser un peu, faire le point, et vaquer à des occupations auxquelles je n'ai pas le temps de m'adonner le reste du temps. Par exemple, là je part m’installer dans un salon de thé et avancer dans mes lectures, parmi lesquelles "Le Républicanisme social: Une exception Française?", ou encore "Le Talon de fer" de Jack London. Ce soir j'irai déguster du vin avec ma compagne le long de la Garonne, et ensuite m'éditerais-je sans doute une heure.

Bien sur je préfèrerais ne pas être blessé. En effet je pratique le yoga d'ordinaire 5 heures par semaines en vu de devenir prof, et cela m'ennuie de ne pas pouvoir pratiquer en ce moment à cause de mon poignet. En outre, je perd de l'argent.


Mais quand même, l’arrêt maladie n'est-il pas l'un des derniers moyens d'atteindre une vraie tranquillité aujourd'hui?
10:5 Dans quelque maison que vous entriez, dites d'abord: Que la paix soit sur cette maison!

10:6 Et s'il se trouve là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui; sinon, elle reviendra à vous.

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tisiphoné
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Re: Du bonheur d'être en arrêt maladie.

Message par tisiphoné » 17 juillet 2018 08:23

crepenutella a écrit : Voila, après presque 6 mois de bons et loyaux services comme agent funéraire, je suis en arrêt maladie pour une durée de trois jours. C'est peu, mais c'est déjà ça.
Autant vous dire, lorsque j'ai montré ma main gonflé à mes collègues, que je leur ai demandé de ne plus conduire, ni porter quoi que ce soit de la main droite, ils m'ont vite conseillé d'aller voir le médecin. Je savais très bien ce que j'avais...une tendinite.
Cela n'a rien d'extraordinaire, ça ne fait pas très mal, juste assez pour rendre une main invalide environ une semaine si elle est bien soignée et au repos.
Alors pour la forme j'ai bien trainé mes basques au boulot pendant tros jours, ne voulant pas me mettre en arrêt étant en période d'essai. Sauf que forcément....je ne pouvais pas faire grand chose ce qui m'énervait. Et mon poignet commençait à enfler, avec de la fatigue, douleur lancinante ect. Bref cela devenait insupportable, et surtout sans repos cela ne passerait pas.
Alors voila, le diagnostique est tombé et je vais pouvoir passer quatre jours (en comptant le dimanche) tranquillement chez moi.

Alors que je déposais mon arrêt à ma boite, mes collègues me souriaient en me disant (aller repose toi bien, et Profites!), comme si j'avais bien mérité mon "repos" autorisé par le médecin. Faut dire que dans mon domaine on travail six jours sur 7 et les congés sont rarement acceptés. Ainsi, je me suis vite rendu compte qu'à tour de rôle tout le monde finissais par prendre sa petite semaine d’arrêt maladie pour diverses raisons, bonnes ou mauvaises, mais personne ne se gênait.

C'est étonnant quand même cette nécessité de tomber malade ou de se blesser pour pouvoir se reposer. Mais c'est bel et bien comme cela que je prend la chose. Pour moi c'est un vrai repos. Je peut dormir plus que d'habitude. j'en étais arrivé à me coucher à 9h du soir juste après la vaisselle sans pouvoir récupérer tout à fait de mes journées.

Et puis j'ai de la chance, je n'ai qu'une tendinite. Ce n'est pas pratique pour habiller des corps, ou porter des cercueil, ni pour conduire, mais au quotidien, ce n'est pas forcément pénalisant. Je peux tout à fait profiter de mes jours d’arrêt.

Et j'en viens enfin au sujet de mon poste. Le bonheur d'être en arrêt!
Car oui, j'ose le dire! Je suis content d'être arrêté. Non pas parce que je n'aime pas mon travail. Mais bien parce que j'ai ainsi le temps de me poser un peu, faire le point, et vaquer à des occupations auxquelles je n'ai pas le temps de m'adonner le reste du temps. Par exemple, là je part m’installer dans un salon de thé et avancer dans mes lectures, parmi lesquelles "Le Républicanisme social: Une exception Française?", ou encore "Le Talon de fer" de Jack London. Ce soir j'irai déguster du vin avec ma compagne le long de la Garonne, et ensuite m'éditerais-je sans doute une heure.

Bien sur je préfèrerais ne pas être blessé. En effet je pratique le yoga d'ordinaire 5 heures par semaines en vu de devenir prof, et cela m'ennuie de ne pas pouvoir pratiquer en ce moment à cause de mon poignet. En outre, je perd de l'argent.


Mais quand même, l’arrêt maladie n'est-il pas l'un des derniers moyens d'atteindre une vraie tranquillité aujourd'hui?
l'arrêt maladie quand c'est pas trop grave bien évidemment c'est un peu comme faire l'école busonniere :XD:

j'espère que tu as pu reprendre tes cours de yoga depuis ;) :cool:

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crepenutella
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Re: Du bonheur d'être en arrêt maladie.

Message par crepenutella » 29 octobre 2018 11:18

Et bien non malheureusement. Cela fait deux mois que je suis en accident du travail et j'en ai marre ^^.

Du coup mon avis a évolué sur la question. être en arrêt deux, trois ou même quatre semaines franchement, si la blessure n'est pas trop grave c'est cool. Je suis un grand amateur de lecture en tout genre alors j'ai pu rattraper le retard que j'avais accumulé depuis pas mal de temps. Ça m'a permis de remettre en marche mon cerveau car quand on fait tout les jours globalement des choses similaires, ont entretient son cerveau, oui, mais on stagne. C'est le problème du travail quand son poste est peu élevé.

Par contre, là, ça fait deux mois que je suis en arrêt, et je vais l'être encore pour plusieurs semaines au moins. Je perds, de l'argent certes mais c'est pas tellement ça le problème. C'est surtout que tout les jours ma compagne va travailler et me vois au même endroit en jogging le soir. Je fais des taches ménagères mais sérieusement je préfèrerais travailler plutôt que de faire que ça. Au final je me coltine tout le "salle" travail, tandis qu'avant les taches étaient partagées. Donc cela m'ennuie à force

Ensuite, mais collègues progressent pendant que moi je stagne et je ne peut rien y faire. La direction non seulement m'oublie, mais ne me fera sans doute pas confiance à mon retour, je serais considéré comme "fragile" assurément.

Je suis prisonnier de chez moi et astreint à des heures de sortie que je trouve liberticides. Je ne peux toujours pas porter des cercueil de 80kg à longueur de journée, mais cela ne veut pas dire que me promener me ferait du mal! Ou serait un crime...

Je ne peux toujours pas reprendre le yoga alors mon projet professionnel stagne aussi. C'est ce qui me pèse le plus.
Quelle étrange ironie. Pour financer mon projet de devenir prof de yoga je travaille dans les pompes funèbres, je me blesse dans ce boulot et ne peux plus pratiquer le yoga XD...bref je vis cela comme une épreuve, je me dis que je dois être patient.

Bien sur je culpabilise également. Ma famille fait partie de ceux qui n'ont jamais pris d’arrêt! Alors régulièrement j'ai droits à des remarques comme "Ah mais tu devrais dire à ton médecin que tu reprend, que tu ai suffisamment resté à ne rien faire et que sinon tu va te faire licencier". Et là forcément j'ai envie d'envoyer quelque chose au travers de la figure de ma grand-mère en l'occurrence. Car cela sous-entend que je joue la comédie et qu'en vérité je peux travailler. C'est parfaitement insultant.

En en même temps je sais comment ça se passe dans les entreprises, certains de mes collègues doivent se dire que j'en profite et je déteste par-dessus-tout que l'on remette en doute mon honnêteté!

J'ai maintenant le sentiment insupportable de stagner, que les jours s'égrainent et que je reste dans mon appartement. Avant j'ajoutais 7h de sport à 45h de travail par semaine, maintenant j'ai le sentiment d'être un fainéant qui passe le temps sur un canapé.

J'ai fini par me mettre à faire des meubles en palettes, mais au final je me suis blessé à l'autre épaule car je compensais trop...alors je fais plus rien.

Dernièrement j'ai décidé que je ne culpabiliserais plus et que je ne foutrais plus rien du tout. En effet, si je ne guerrissais pas, c'est sans doute aussi parce que je ne me reposais pas assez. Donc la maintenant je suis en mode "rien ne bouge". Et effectivement ça fait du bien.

Enfin voila, en espérant que je puisse reprendre le yoga le plus tôt possible, et le boulot aussi histoire d'avoir la paix sociale.
10:5 Dans quelque maison que vous entriez, dites d'abord: Que la paix soit sur cette maison!

10:6 Et s'il se trouve là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui; sinon, elle reviendra à vous.

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Jiimmy
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Re: Du bonheur d'être en arrêt maladie.

Message par Jiimmy » 10 novembre 2018 17:10

Il est vrai que la culpabilité que l'on peut éprouver à rester chez soi du fait soit d'un arrêt maladie prolongé soit d'un chômage temporaire est essentiellement due à la société. Ce n'est qu'une question culturelle en réalité et qui d'ailleurs diverge suivant les époques car il s'est trouvé des temps anciens où le travail était synonyme de pauvreté. Les riches en étaient exclus et l'acte de travailler était péjorativement connoté.

Les temps ont bien évolué depuis mais peut-être sommes-nous allés vers d'autres extrêmes. C'est-à-dire que, bien aidés par nos politiciens qui tendent à monter les gens les uns contre les autres (diviser pour mieux régner), s'est progressivement développée une perception dépréciative à l'égard de ceux étant privés (volontairement ou non) d'un emploi salarié.
Ces derniers étant considérés comme des parasites vivant aux crochets d'un système qu'ils risqueraient de faire exploser. Leur paresse et leur bassesse seraient sans limite et il serait nécessaire que ceux-ci éprouvent de la honte quant à leur situation de sous-êtres (quasiment).

Tout semble en adéquation avec notre société moderne où seules comptent les apparences. L'on est jugé aussi bien sur son physique (surtout pour les femmes sur ce point précis) que sur son statut social découlant principalement de son métier. Ainsi, celui n'en ayant pas ne peut être qu'un vaurien.

Comme si travail et emploi salarié était consubstantiel lors même que l'on peut tout à fait être actif, courageux, valeureux, volontaire sans avoir d'emploi salarié et être le roi des fainéants et avoir un apport risible (voir négatif) pour la société en ayant un emploi salarié.

Cette perception fait fi de l'extrême hétérogénéité des situations qui sont celles de ceux n'ayant pas d'emploi salarié. Entre la maladie, la phobie sociale, le manque de compétences, la désocialisation ou l'inadaptation aux normes qui régissent le monde du travail etc.... chacun connait une situation qui lui est propre et l'on ne peut se permettre de mettre dans le même sac toutes les personnes.

De plus, qu'à t-on à gagner à juger les autres sur leurs choix de vie ou sur les conséquences des épreuves qui les frappent (arrêt maladie suite à un accident par-exemple) si ce n'est qu'on espère ainsi s'élever par rapport à eux et que l'on tente de se légitimer, de se persuader de l'importance qui serait la nôtre car pour se sentir important, pour se sentir utile, il faut toujours se comparer avec les autres et trouver des critères pour les placer en bas de nous.

Personnellement, je suis fier de cotiser pour ceux n'ayant pas d'emploi salarié car c'est ainsi la solidarité et je ne m'estime aucunement meilleur ou plus méritant qu'eux en tant qu'humain et je pense que la honte devrait plutôt se situer chez ceux se laissant aller à de tels jugement sur ceux n'ayant pas d'emploi salarié comme s'ils étaient moins bons/moins méritants qu'eux.

J'invite tous ceux qui souffrent de ces regards à ne pas en tenir compte, à ne pas rentrer dans ce jeu malsain de l'apparence. Ne faites pas en sorte que ça soit les autres qui déterminent pour vous ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire.
Vergissmeinnicht

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LeGrandNoir
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Re: Du bonheur d'être en arrêt maladie.

Message par LeGrandNoir » 10 novembre 2018 19:04

Je suis mort de rire.
“Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes." Jacques-Bénigne Bossuet.

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