D'emblée, le sujet suscite l'incrédulité, voire la plaisanterie de mauvais goût: un homme atteint d'un cancer du sein? Et pourquoi pas une maladie de la prostate chez la femme ?... "De nombreux médecins ignorent cette réalité", reconnaît d'ailleurs le Dr Marc Espié, qui dirige le centre des maladies du sein à l'hôpital Saint-Louis (Paris) et communiquera sur ce thème le 1er octobre dans le cadre des 13es Journées de sénologie. De fait, ce cancer est très rare: "1 homme pour 100 femmes", précise le spécialiste, soit environ 500 personnes, sur les 500 000 nouvelles tumeurs diagnostiquées chaque année en France.
Antécédents familaux
Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés par l'équipe du Dr Espié: des antécédents familiaux d'abord, en particulier chez les mères et les soeurs. Des anomalies testiculaires, ensuite, ainsi que l'obésité et la cirrhose - celle-ci modifie le métabolisme du patient et, par voie de conséquence, sa production hormonale. Enfin, certains spécialistes mentionnent, sans qu'il y ait à ce jour de preuve formelle, une exposition professionnelle répétée aux champs électromagnétiques, notamment les lignes à haute tension.
Les traitements, eux, sont similaires à ceux des cancers du sein féminins, l'ablation constituant, dans la majorité des cas, la solution de première intention. Il faut pourtant, parfois, en passer par la radiothérapie ou la chimiothérapie car le diagnostic est trop souvent effectué tardivement, alors que la peau ou les muscles sont atteints en profondeur. D'où "un pronostic moins favorable que chez les femmes, alors même que les tumeurs sont, en général, d'évolution plus lente", regrette le Dr Espié. Quant à l'âge moyen de diagnostic, il est de 67 ans, soit cinq ans de moins que dans la population féminine, mais avec des écarts impressionnants: selon la littérature mondiale, en effet, les cas rapportés vont de... 5 à 93 ans.
qui veut que je le palpe ?