[Théâtre] Pinocchio le bruissant

[Nicolas_S]

Je vous fais part aujourd’hui de mon opinion concernant la pièce intitulé « Pinocchio le bruissant ». Vous l’aurez compris, il s’agit d’une adaptation du très célèbre conte de Carlo Collodi, « les aventures de Pinocchio » écrit en 1881 mais la belle histoire embellie par Walt Disney a cette fois été mise en scène par Pietro Varrasso et écrit par ce dernier accompagné du poète Eugène Savitzkaya.

Lors de son écriture, Carlo Collodi n’avait pas l’intention de terminer l’histoire du célèbre petit pantin de bois de la manière dont nous la connaissons tous. Il avait en effet pour but de mettre fin à l’existence de Pinocchio lors de sa pendaison sur une branche d’un vieux chaîne. Mais poussé par ses lecteurs et dans le but d’éviter une polémique autour de son oeuvre due au questionnement très en vogue à cette époque, qui l’est d’ailleurs sans doute toujours à la notre, à savoir le déterminisme de l’être humain. L’homme est-il totalement libre ? Est-il déterminé par sa nature ou encore conditionné par sa culture ? Voilà un sujet on ne peut plus délicat dans une époque de rationalisation qu’était la fin du 19ème siècle.

Pietro Varrasso et Eugène Savitzkaya ont ainsi décidé de remettre cette histoire au goût du jour dans ce spectacle qui montre Damien Trapletti dans le rôle de Pinochhio. Ce dernier est accompagné de Jean-Michel Balthazar (Gepetto), Saskia Brichart (Le grillon – La fée-enfant), Vincent Cahay (Le renard), Eugène Egle Corlin (Maître Cerise), Simon Drahonnet (Le chat) et Anabel Lopez (La fée-femme). Tous ces comédiens jouent particulièrement bien. Damien Trapletti a une éloquence impressionnante. Il est présent sur scène tout au long de la pièce. Il accomplit donc la performance de jouer durant 1h45 sans interruption de sa part ou presque. Les autres comédiens doivent quant à eux jouer plusieurs personnages tout au long de cette pièce.

Je tiens également à vous dire un mot sur le décor de la pièce. Il était à la fois simple et complet, sobre et chargé. A première vue, il n’y a pas de décors si ce n’est qu’un mur à l’arrière plan. Mais au fil du spectacle, ce mur nous montre ce qu’il cache. Des portes en tout genre. Ces portes nous amènent des objets parfois aussi gros qu’un lit avec une sobriété hallucinante. Tout coule de source dans les changements de décors. Nous n’y faisons pas attention tant le jeu des comédiens est attractif.

Comme je l’ai déjà signalé ailleurs sur la toile, je n’ai pas vu le temps passé. A peine installé, la fin pointait déjà le bout de son nez. Cette pièce combine humour, certes parfois obscène, tristesse et joie. De plus, « Pinocchio le bruissant » ouvre les spectateurs à réfléchir sur la société dans laquelle nous vivons. Elle nous amène a nous positionner sur le déterminisme de l’homme qui est représenté par le célèbre petit pantin de bois.

La pièce « Pinocchio le bruissant » se joue au théâtre Varia à Ixelles jusqu’au 28 avril. Ne tardez donc pas trop à aller la voir même si elle se jouera dans d’autres théâtres jusqu’au 6 mai. Attention toutefois, la pièce n’est pas adaptée pour un public de jeunes enfants. Comme dit précédemment, des scènes obscènes font parties intégrantes de la pièce qui commence d’ailleurs par la création du corps de Pinocchio, qui finit donc entièrement nu durant une bonne dizaine de minutes. Si l’anatomie masculine vous effraie, abstenez-vous d’assister à cette pièce. Je vous conseille tout de même d’aller voir cette pièce si ce n’est que les âme (très) sensible, devront sans doute s’abstenir…