Au cœur du "click day" ou comment l'Italie de Giorgia Meloni recrute de la main-d’œuvre étrangère

[Patchouli38]

Vous connaissez déjà le "click and collect" ?

Je vous présente aujourd'hui le "clic day" italien. Tu es un patron et tu as besoin de main d'œuvre étrangère ?
C'est très simple, le jour J, tu te places devant ton pc, et "clic" à 9 heure précise, tu envoie ta demande sur le site du ministère de l'Intérieur.
Les plus rapides sont les premiers servis et tant pis pour les retardataires qui repartiront les mains vides.

Tu as gagné un lot ? Super ! Tu as gagné le droit d'embaucher un travailleur immigré, seulement, patience est le maître mot de l'histoire : le clic day a lieu en février, le dossier constitué en novembre mais l'heureux élu ne commencera à travailler que 8 à 9 mois plus tard. Dans les emplois d'aide à domicile, il n'y a plus qu'à prier pour que Marcel ou Jeanne ne meurent pas entretemps.

Le quota est de 9 500 personnes alors que les demandes sont de 40 000.

Le problème en Italie est que le manque de main d'œuvre est criante et les quotas fixés ne répondent que très partiellement à cette demande.
Ce "click day" engendre angoisse et tension dans les sociétés qui demandent simplement sa suppression.

"Car une fois la réponse positive arrivée, le candidat doit encore obtenir un visa avant de venir en Italie avec un permis de séjour de deux ans. On peut souligner un paradoxe italien : le gouvernement affiche sa fermeté contre l'immigration alors que le besoin de main-d'œuvre est très important. Réduire l'immigration illégale, c'est le mantra de Giorgia Meloni. Et à coups d'accord avec les pays de départ, Libye et Tunisie, elle a réussi en 2024, avec une baisse de 60%, même si on a noté une reprise en début d'année 2025.

Sur l'immigration de travail, 450 000 titres de séjour ont été accordés depuis 2023, le patronat estime qu'il faudrait le double pour combler les besoins. Le problème du marché du travail italien est triple. D'abord, il y a une démographie en berne depuis des années : en 20 ans le pays a perdu plus de deux millions de travailleurs âgés de 15 à 34 ans. Ensuite, le manque d'attractivité : le salaire annuel moyen pour un temps plein est inférieur de 10 000 euros à ce qu'il est en France. Enfin, la place des femmes : le taux d'emploi des femmes est le plus bas de toute l'Union européenne."

https://www.francetvinfo.fr/replay-radi ... 38281.html

Bref, une fermeté sur l'immigration qui ne réponds absolument pas aux besoins récurrents de main d'œuvre étrangère dans les entreprises italiennes.