https://www.francebleu.fr/infos/faits-d ... nce-630582"Tu es comme moi, tu aimes le mode viol"Gisèle Pélicot, stoïque
Gisèle Pélicot, elle, n'a laissé transparaître aucune émotion, elle est restée très calme, comme distante. Face à elle, à l'autre bout de la salle dans le box réservé aux 18 accusés détenus, son mari, en tee-shirt gris, est resté lui aussi impassible. De temps à autre, il a lancé des regards vers la salle où sont assis les 32 autres accusés comparaissant libres.
"Compte tenu du nombre d'accusés, de la masse d'informations saisies et afin d'en avoir une information pour tous, la lecture à venir sera concise et concentrée sur les points saillants du dossier", avait précisé Roger Arata au début de sa prise de parole. Le président de cette cour criminelle composée de cinq magistrats professionnels a ensuite entamé d'un ton monocorde et froid sa lecture du résumé d'un dossier de 31 tomes, pour lequel 51 hommes, sur les 72 recensés par les enquêteurs d'après les photos et vidéos retrouvées, seront jugés pendant quatre mois.
L'énoncé des faits, lu sans un mot pour Gisèle et ses trois enfants, dont de nombreux détails intimes vont être dévoilés tout au long de la journée, débute le 12 septembre 2020 lorsque Dominique Pélicot, 71 ans aujourd'hui, est appréhendé par un agent de sécurité dans un supermarché de Carpentras (Vaucluse), après avoir filmé des clientes sous leur jupe.
En garde à vue, il explique avoir "agi sous des pulsions" qu'il n'a "pu contrôler". Lors des perquisitions, les enquêteurs tombent sur des milliers de photos et vidéos dans lesquelles sa femme est violée à son domicile par des inconnus recrutés sur le forum du site controversé coco.gg, fermé depuis juin par la justice.
"Tu es comme moi, tu aimes le mode viol", avait-il lancé à un de ses interlocuteurs dans une discussion retrouvée par les enquêteurs. À d'autres, intéressés par sa méthode, il expliquait qu'en administrant des somnifères à son épouse (450 cachets commandés en l'espace d'un an, selon l'Assurance maladie), il pouvait abuser d'elle et obtenir des pratiques qu'elle refusait en temps normal.
Outre le principal accusé, les 50 agresseurs risquent jusqu'à 20 ans de réclusion pour viols aggravés.
Caroline, la fille de la victime, a été prise de tremblements 20 minutes après le début de cette deuxième journée d'audience devant la cour criminelle de Vaucluse. Elle s'est écroulée en sanglots lorsque le président Roger Arata, lisant le résumé des faits, a fait état de photomontages où elle apparaît dénudée retrouvés dans l'ordinateur de son père dans un dossier intitulé "Autour de ma fille, à poil".
Ses deux frères, assis à ses côtés, ont tenté de la soutenir, tout comme sa mère, qui lui a posé une main sur la jambe. Mais, face à la litanie de détails, Caroline a finalement quitté la salle en tremblant et en pleurs, escortée par ses deux frères et son avocat, Me Antoine Camus, avant de revenir quelque 20 minutes plus tard.
Un procès hors du commun.....