Kelenner a écrit : ↑11 janvier 2025 12:50
Ta conclusion est en contradiction avec les faits de l'article. On voit bien que Retailleau est le responsable de ce fiasco, s'il avait laissé la justice suivre son cours normalement il y avait toutes les chances pour que l'expulsion soit couronnée de succès. Ce gros nul s'est pris une claque par la seule cause de son incompétence.
O.K. Mais, pour moi, ça s'inscrivait dans un contexte d'exaspération plus large et historique des relations franco-algériennes.
Qu'ont fait de leur pays depuis l'indépendance en 62 les responsables algériens ? Plutôt que passer leur temps à tout mettre sur le compte de la France, ils feraient mieux de s'interroger, entre autres, sur les raisons du Hirak et de leurs propres forfaitures.
Pourquoi tant de jeunes algériens découragés passent leur temps à "faire les murs" en ne rêvant que d'une chose : partir, fuir, s'exiler. Où ? Un peu partout (comme au Canada, par exemple) mais aussi vers le pays trop facilement détesté et qui a toujours bon dos : la France.
Et la France actuelle devra-t-elle se sentir le débiteur éternel des horreurs la colonisation de 1830 et des 132 années qui ont suivi ?
Il a été dit par je ne sais plus quel dirigeant algérien que la France devra "moralement payer durant 132 ans" à partir de l'indépendance de l'Algérie pour la colonisation. Sous entendu : qu'elle devra s'estimer redevable pour cela durant 132 ans.
O.K.
1962 + 132 : voilà qui nous amène à ... 2094 ! Et ben dis donc : ça va faire un peu long tout ça ! Il va falloir continuer comme ça jusqu'en 2094 ? Avec cette sorte de chantage ?
Il me semble que- par mauvaise conscience post-coloniale- la France contemporaine a accordé quelques facilités à l'Algérie avec les accords de 1968 favorisant -entre autres- le regroupement familial et les allers et retours de la communauté algérienne entre la France et le pays de ses parents.
Une chose à rappeler à ce sujet : quand, dans les années 60/70, les entrepreneurs français ont eu recours à une importante main d'oeuvre algérienne (exploitée et vivant dans des gourbis indécents, il faut le rappeler), pour ces travailleurs là, il n'était pas question de s'installer définitivement en France et d'y finir leur vie en France. Ils tenaient absolument à retourner au pays dès que possible. C'est la France qui a tenu à les faire rester. Par mauvaise conscience post-coloniale. Et plusieurs générations s'en sont suivies dont on voit bien qu'elles ont le sentiment d'avoir parfois le cul entre deux chaises.
On croise parfois quelques uns de ces désormais très vieux algériens arrivés dans les années 60/70 . ils sont facilement reconnaissables : ils sont souvent vêtus à l'européenne de vieux costumes élimés à l'image d'un temps ancien.
J'ai beaucoup de respect et de considération pour ces aînés qui ont beaucoup donné d'eux mêmes et qui ont contribué à l'essor du pays.
J'en ai aussi beaucoup à l' égard de la jeune génération du HIrak : elle au moins, crient sa colère à qui de droit : ce foutu régime de m.... qui n'assume décidément pas ses propres insuffisances.
C'est ce foutu régime à qui l'on peut en vouloir : ses coups tordus, sa corruption et son exploitation éternelle de la bonne vieille "rente mémorielle".
J'ai même vu quelque part que la France devrait payer à l'Algérie 1700 milliards pour les 132 années de colonisation ! Rien que ça !
Oui, c'est là :
https://www.algeriepatriotique.com/2014 ... e-dollars/
Pour aller dans les poches de qui ? Pour engraisser qui ? En Algérie, les régimes se suivent et se ressemblent tous : ils n'en ont rien à foutre de leur peuple.
Et la France, je crois, en a assez fait de son côté pour tenter de se racheter de la période coloniale.
En fait, là, maintenant, pour en finir avec tous ces coups tordus, je crois qu'il faudrait aller jusqu'au bout de la crise :
1) Rupture totale des relations avec ce pays dans un premier temps
2) Reset total des relations avec remise des compteurs à zéro
3) Redémarrage des relations sur des bases nouvelles d'égal à égal, mais à une seule condition : fin du ressentiment pour l'Algérie et fin de la mauvaise conscience post-coloniale de la France.
Sinon, la relation demeurera toujours pourrie des deux côtés.
Quant à Retailleau, oui, c'est un crétin de plus qui a dégainé plus vite que son ombre, sans aucune réflexion sur la faisabilité et la légalité de sa décision d'expulsion . Résultat : il se prend un râteau bien prévisible.