gare au gorille a écrit : ↑27 mars 2025 19:39
Victor a écrit : ↑27 mars 2025 19:28
Et cette histoire de gueux, vous ne trouvez pas que c'est une plus belle connerie !
On est en 2025 en France.
Des voitures crit'air 2 y'a tout un tas d'occasions qui sont tout à fait accessibles en terme de prix.
Donc faut arrêter avec cette histoire de gueux qui n'auraient pas les moyens de passer en crit'air 2.
C'est juste de l'enfumage.
Ne croyez pas ça, si pour vous ou pour moi changer de voiture ne pose pas un gros problème, je connais des tas de gens pour qui les fins de mois sont problématiques et c'est eux qui morflent avec ces mesures écolos bobos qui plaisent tant aux idéologues.
Une très bonne tribune de Valérie Pécresse dans
VA
ZFE
Halte à la casse !
Ils partent avant l’aube, quand les rues de Paris sommeillent encore. Ces silhouettes anonymes qui s’extraient des confins de la grande couronne, ces invisibles qui font tourner la machine métropolitaine. Ouvriers du bâtiment, infirmiers, conducteurs de bus, livreurs… Leur point commun ? Une vieille Clio, un Scénic d’occasion... Ces véhicules qu’on appelle désormais "polluants", mais qu’eux nomment simplement “ma voiture”, celle qui leur permet de travailler et nourrir la famille.
Aujourd’hui, leurs compagnons de route sont devenus des parias sur le bitume francilien. La Zone à Faible Émission, cette nouvelle doxa écologique des métropoles leur intime l’ordre de partir à la casse. Au nom de l’air pur, on bannit leurs Crit’Air 4, 3, bientôt 2. “Pour votre santé", leur répète-t-on, “pour l’avenir de la planète”.
L’écologie par décret est, en réalité, une violence invisible. Car qui pourrait s’opposer à un air plus respirable ? Qui oserait défendre le droit de polluer ? Personne, bien sûr. C’est là que réside toute la perversité du système. La ZFE se drape dans les habits vertueux de l’urgence sanitaire et climatique pour masquer une réalité plus crue : celle d’une ségrégation sociale par la mobilité.
“Changez de voiture”, leur enjoignent des politiques déconnectés de leur vie. Investir 15 000 euros pour une voiture électrique d'occasion? Pour ces travailleurs essentiels, c'est impossible. Au total, si l'on prend tous les Français concernés, cela représente plus de 90 Mds€ de dépenses à faire. Et les aides publiques pour cela sont notoirement insuffisantes.
La ZFE, c'est la double peine des bannis. La cruauté du système réside dans sa mécanique implacable : ceux qui subissent déjà les moins bonnes conditions de logement, les trajets les plus longs, les horaires décalés, sont aussi ceux qu’on pénalise au nom de l’environnement.
La révolte gronde aux portes de la capitale. Oui, une colère sourde monte en banlieue et dans la ruralité oubliée de la République. C'est celle des Français qui sentent qu’on les pousse vers la sortie de cette métropole qui a besoin de leurs bras mais pas de leur présence.
Quand l’écologie devient un luxe, quand elle trace une frontière entre ceux qui peuvent s’y conformer et les autres, elle trahit ses propres idéaux. Car l’environnement n’est pas qu’une affaire de carbone et de particules fines. C’est aussi une question de justice, d’équité, de dignité humaine.
Oui, il faut attendre, pour restreindre la circulation, que le Grand Paris Express, le super Métro qui permettra à 4 millions de Franciliens de se déplacer enfin de banlieue à banlieue sans prendre leur voiture, soit achevé en 2031. Attendre que les aides publiques aient permis le renouvellement du parc auto et qu'on trouve partout des bornes de recharge. Oui, il est trop tôt aujourd'hui pour cette interdiction brutale qui impactera 40% des habitants de la Seine-et-Marne rurale ou de la Seine-Saint-Denis populaire.
Nul ne peut prétendre sauver la planète en sacrifiant ses habitants les plus méritants, ceux qui se lèvent tôt, ceux qui travaillent dur. Une écologie qui laisse au bord de la route une partie de la population n’est qu’une nouvelle forme d’oppression, déguisée en vertu planétaire.
Et si la véritable pollution était là, dans cette indifférence aux conséquences sociales des politiques environnementales ? Si le plus toxique résidait dans ce mépris silencieux pour ceux qui, chaque jour, font tourner la grande machine urbaine sans en récolter les fruits ?
Il va de soi que je partage complètement.
“Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes." Jacques-Bénigne Bossuet.