Comme l'article est en accès protégé, en voici quelques extraits :
Pour rappel, si on se fonde sur cette base de données, on peut effectuer le calcul suivant :le Figaro a écrit :CHRONIQUE - Jean-Pascal Beaufret, ancien inspecteur général des finances et ex-directeur général des impôts, en apporte la démonstration lumineuse.
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Rappelons que les retraites versées s’élèvent à quelque 380 milliards d’euros l’an (13,6 % du PIB du pays): 140 milliards pour la retraite de base de la Sécurité sociale du privé, 90 milliards pour les complémentaires, principalement Agirc-Arrco, 60 milliards pour les pensions civiles et militaires de l’État, 25 milliards pour les agents des collectivités locales, et une cinquantaine de milliards pour les indépendants et les régimes spéciaux. Le dénominateur commun de tous ces régimes est leur caractère obligatoire et d’être financés - en principe - par des cotisations dont le taux est fixé par décret gouvernemental. Ils doivent être équilibrés année après année, sauf à reporter la charge sur les générations futures. En outre, dans un système de retraite par répartition, les cotisations des actifs financent les pensions des retraités, lesquelles sont proportionnelles au montant cotisé par chacun durant sa vie active. Il s’agit fondamentalement d’un «salaire différé». Le système est en effet «contributif», contrairement à l’assurance-maladie, dont les prestations sont identiques pour tous, indépendamment des cotisations individuelles.
Pardon pour de telles évidences qui manifestement ne sont pas toujours bien comprises, même par les parlementaires, dont certains éprouvent, on le sait, des difficultés de lecture et de calcul. Et surtout, ces principes de base sont outrageusement bafoués dans les faits. Outre les déséquilibres endémiques, les cotisations ne couvrent en réalité que les deux tiers des pensions versées, le reste est comblé par l’État, financé par l’impôt et, en pratique, par des emprunts, explique Jean-Pascal Beaufret.
Au total, sur les six années pleines (2018-2023) du pouvoir macronien, la dette publique s’est creusée de 839 milliards d’euros, et les retraites en sont responsables à hauteur de 438 milliards (52 % du total net). C’est deux fois plus que les dépenses exceptionnelles du «quoi qu’il en coûte» (crises du Covid et de l’inflation, Ukraine), qui se sont élevées à 222 milliards d’euros (26 %). Le troisième facteur d’endettement aura été les allégements d’impôts décidés principalement au début du premier quinquennat. Leur effet total sur la dette est évalué à 197 milliards en six ans (23 %).
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- dans les déciles 6/8, 3,3 millions de retraités gagnent en moyenne 2200 € par mois. Si on retirait à chacun d'eux 200 € par mois, cela génèrerait 7,92 milliards d'euros d'économies ;
- dans les déciles 8/10, 3,3 millions de retraités gagnent en moyenne 3680 € par mois. Si on retirait à chacun d'eux 500 € par mois, cela génèrerait 19,8 milliards d'euros d'économies.
Alors je sais : mettre les retraités à contribution, c'est tabou. Et la droite, qui milite pour la baisse des dépenses publiques, n'en veut pas. N'empêche que, rien qu'en mettant à contribution les 40% de retraités les plus aisés, on peut économiser 27 milliards d'euros...