Le Parquet national financier a annoncé ce vendredi 15 novembre avoir requis un procès devant le tribunal correctionnel notamment pour corruption et trafic d’influence contre la ministre de la Culture et l’ancien patron de Renault-Nissan.
Cela faisait des mois que la décision du Parquet national financier (PNF) était attendue. Par un communiqué ce vendredi 15 novembre, il a annoncé qu’un réquisitoire de renvoi avait été signé, mercredi, pour Rachida Dati et Carlos Ghosn, l’ancien PDG de Renault-Nissan en fuite au Liban. Pour l’autorité de poursuite, la ministre de la Culture devrait être jugée pour «recel d’abus de pouvoir et d’abus de confiance» ainsi que pour «corruption et trafic d’influence passifs par personne investie d’un mandat électif public au sein d’une organisation internationale (en l’espèce le Parlement européen)». Concernant l’ancien patron tout-puissant de Renault-Nissan, le ministère public réclame un procès pour «abus de pouvoirs par dirigeant de société», «abus de confiance» et «corruption et trafic d’influence actifs». Mais ce sont les juges d’instruction qui trancheront au final.
La justice se demande si celle qui était alors eurodéputée n’avait pas été payée 900 000 euros par le groupe automobile, entre 2010 et 2012, pour effectuer du lobbying alors qu’elle était eurodéputée - ce qui est formellement interdit pour les parlementaires.
L’affaire avait démarré à la suite de la chute de Carlos Ghosn, alors magnat tout-puissant de Renault-Nissan, en novembre 2018, et grâce à la plainte d’une actionnaire du groupe automobile franco-japonais. Dati a toujours expliqué qu’elle avait été sollicitée pour effectuer un travail d’avocate. Vendredi, ses avocats ont assuré que « les preuves de l’innocence de Rachida Dati ont été apportées » pendant l’instruction. Selon eux, s’ouvre désormais « un délai légal » au cours duquel ils entendent « répondre point par point » afin de décrocher un non-lieu.
Un troisième protagoniste de l’affaire, Alain Bauer, expert en sécurité, était quant à lui témoin assisté. Le PNF demande un non-lieu concernant les contrats conclus entre la firme au losange et sa société de conseil.
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