C'est parti !
Emmanuel Macron a nommé ce vendredi 13 décembre ce Béarnais nouveau chef du gouvernement, onze jours après la censure par les députés du gouvernement Michel Barnier.
A peine nommé, déjà houspillé et menacé de censure. Après des jours de tractation, puis des heures de flottement, l’annonce de la nomination de François Bayrou à Matignon ce vendredi 13 décembre pour succéder à Michel Barnier au poste de Premier ministre fait vivement réagir l’ensemble de la classe politique. Les oppositions s’unissent dans son rejet, tandis que les macronistes le défendent timidement.
Du côté de la gauche, qui martelait son souhait de voir émerger un Premier ministre issu de ses rangs, après la victoire – relative – du Nouveau Front populaire aux législatives, la nomination d’une personnalité classée à droite mécontente tout le monde. Les insoumis ont été les premiers à dire tout le mal qu’ils pensaient de cette nomination. «Une candidature de plus au sursis d’Emmanuel Macron», a grincé la présidente du groupe LFI Mathilde Panot sur X. Selon la députée du Val-de-Marne, «deux choix clairs s’offrent au pays : la continuité des politiques de malheur avec François Bayrou ou la rupture». Le coordinateur du mouvement Manuel Bompard a dans la foulée annoncé le dépôt prochain d’une motion de censure, contre une nomination qu’il considère comme «un nouveau bras d’honneur à la démocratie». Les mélenchonistes estiment que ceux qui ne voteront pas la motion de censure participeront «au sauvetage de Macron».
Défiance similaire chez les Ecologistes. Leur cheffe de file, Marine Tondelier, a estimé qu’avec cette nomination d’une personnalité issue du «socle commun», allant de la macronie à la droite LR, ce qui se noue actuellement «n’est plus de la politique, c’est du mauvais théâtre de boulevard». «Pauvre France…», a ajouté la secrétaire nationale du parti. «Si c’est pour garder les mêmes aux postes stratégiques. Si c’est pour garder Bruno Retailleau à l’Intérieur. Si c’est pour ne rien faire sur la justice fiscale, les retraites ou l’écologie, je ne vois pas quel autre choix nous aurions que de le censurer», a-t-elle ensuite prévenu.
Le PS, lui, a écarté toute participation au gouvernement, dans un communiqué partagé par son premier secrétaire Olivier Faure sur X : «En vous nommant, il fait le choix de la continuité et de la préservation de son bilan.» S’inscrivant «dans l’opposition», le parti a toutefois tendu la main au nouveau locataire : «Nos votes dépendront dès lors des engagements que vous prendrez pour construire les compromis utiles pour engager la réorientation de la politique gouvernementale.»
Levant le voile sur «l’hypothèse d’une non-censure», le parti, où Olivier Faure n’a pas les coudées franches, a ainsi demandé à François Bayrou de «renoncer à l’usage du 49.3» de lui fournir «la garantie que [son] gouvernement ne se placera d’aucune manière sous la dépendance du Rassemblement national».
Pour le Parti communiste français (PCF), et son chef de file Fabien Roussel, la nomination du maire palois est «une mauvaise nouvelle». Le secrétaire national du PCF s’interroge sur X : «Va-t-il s’obstiner à vouloir imposer une politique qui a échoué et a été sanctionnée ?» Et demande trois choses : «Un changement de cap politique, le respect du Parlement, et pas de 49-3». Le patron des communistes n’a toutefois pas clarifié sa position quant à une éventuelle censure.
De leur côté, les députés des Républicains ont conditionné la participation de leur parti au gouvernement au «projet» que leur présentera le nouveau Premier ministre, reconnaissant que leur choix est moins «facile» qu’avec son prédécesseur Michel Barnier. «C’est ensuite que nous pourrons décider d’une éventuelle participation», a affirmé le patron du groupe Laurent Wauquiez, dont les positions ont fait «consensus parmi les députés qui se sont exprimés» lors d’une réunion de groupe en visio.
«Prolongement du macronisme»
De son côté, le Président du Rassemblement national Jordan Bardella a prévenu que son parti ne votera pas de censure «a priori» contre François Bayrou. «Ce nouveau Premier ministre doit prendre en considération la nouvelle donne politique et il doit entendre qu’il n’a pas de légitimité démocratique ni de majorité à l’Assemblée nationale, ce qui suppose donc un dialogue […] avec l’ensemble des forces représentées au Parlement c’est-à-dire un respect à l’égard de tous les Français, y compris les Français qui n’ont pas voté pour Emmanuel Macron lors des dernières élections européennes et législatives», a pressurisé l’eurodéputé, en marge d’une rencontre avec les milieux d’affaires au Chinese Business Club.
Marine Le Pen, elle, demande au président du Modem «d’entreprendre ce que son prédécesseur n’a pas voulu faire». A savoir, «entendre et écouter les oppositions pour construire un budget raisonnable et réfléchi». Autrement, «toute autre politique qui ne serait que le prolongement du macronisme, rejeté par deux fois dans les urnes, ne pourrait mener qu’à l’impasse et à l’échec», prévient la députée d’extrême droite. Quant à Eric Ciotti, l’allié du parti d’extrême droite voit à travers la nomination du Béarnais «un retour de René Coty à l’Elysée».
Le camp présidentiel, lui, a commencé à monter au front pour défendre la nomination du nouveau locataire de Matignon ce vendredi. Lui-même ancien Premier ministre, Gabriel Attal, aujourd’hui à la tête du parti présidentiel, a loué dans un post sur X «les qualités pour défendre l’intérêt général et construire l’indispensable stabilité que les Français attendent dans le moment si difficile que traverse notre pays». Gabriel Attal a ensuite assuré qu’Ensemble pour la République (EPR), le groupe parlementaire qu’il dirige ainsi que le parti Renaissance «[partagent] ces objectifs et [se tiendront] à ses côtés».
Egalement pressenti pour Matignon, le ministre démissionnaire des Armées Sébastien Lecornu l’a joué sobre. «Félicitations à François Bayrou pour sa nomination comme Premier ministre», écrit-il tout en adressant ses «remerciements à Michel Barnier» pour «avoir œuvré avec sincérité et dignité à la tête du gouvernement». Roland Lescure, dont le nom est beaucoup ressorti ce jeudi pour succéder au Savoyard, a aussi adressé ses «félicitations» à Bayrou. Il est, estime-t-il, «l’homme de la situation, dans un moment où le pays a plus que jamais besoin de courage et de dialogue». «Il a tout mon soutien, insiste Roland Lescure. Il saura faire travailler ensemble les hommes et les femmes de bonne volonté.»
Mise à jour : à 16h03, avec l’ajout de la réaction côté LR.
https://www.liberation.fr/politique/fra ... SFLIFUWLQ/
socialistes, écologistes et RN laissent planer la menace de la censure, LFI déposera une censure
Re: socialistes, écologistes et RN laissent planer la menace de la censure, LFI déposera une censure
Donc si comme Barnier il fait fi pour obéir à macron de la ligne rouge fixée par le RN il sera censuré
Seul le RN avec 125 députés + 16 RPR est en pouvoir de le censurer
Le NFP dans l'intention avouée de la censurer lui n'est pas en mesure de le faire (les 3 autres partis ne pourront pas faire différemment que LFI qui a déjà annoncé une motion de censure d'office)
j'espère simplement que bayrou aura l'intelligence de reprendre les ministres de barnier qui dans un délai si restreints ont démontré leur compétence comme Retailleau
Seul le RN avec 125 députés + 16 RPR est en pouvoir de le censurer
Le NFP dans l'intention avouée de la censurer lui n'est pas en mesure de le faire (les 3 autres partis ne pourront pas faire différemment que LFI qui a déjà annoncé une motion de censure d'office)
j'espère simplement que bayrou aura l'intelligence de reprendre les ministres de barnier qui dans un délai si restreints ont démontré leur compétence comme Retailleau
Modifié en dernier par vivarais le 14 décembre 2024 08:07, modifié 1 fois.