Jean-Marc Schiappa, historien et trotskiste depuis l'âge de 15 ans, votera pour la liste dirigée par Manon Aubry, assure le Huffington Post. Par LePoint.fr
La famille Schiappa a la politique chevillée au corps et fait montre d'une grande tolérance lorsqu'il s'agit de la chose publique. En effet, si la secrétaire d'État chargée de l'Égalité femmes-hommes et son père Jean-Jacques se rendront tous deux dans l'isoloir lors des élections européennes du 26 mai, ils ne glisseront pas le même bulletin dans l'urne. Loin de là. Marlène Schiappa soutiendra évidemment la liste Renaissance (la liste de la majorité présidentielle conduite par Nathalie Loiseau), tandis que son paternel apportera sa voix à... La France insoumise.
Jean-Marc Schiappa, historien reconnu, est en effet membre du comité de soutien de la liste de Manon Aubry, aux côtés de l'humoriste Gérald Dahan, de l'écrivain Édouard Louis et de l'économiste Jacques Généreux, comme l'expliquent nos confrères du Huffington Post, mercredi 22 mai.
L'affaire Karl Marx
Si ce grand écart idéologique entre deux membres de la même famille peut surprendre, il n'est pas nouveau. Jean-Marc Schiappa est d'obédience trotskiste lambertiste depuis l'âge de 15 ans. Marlène Schiappa avait d'ailleurs provoqué le courroux paternel lorsqu'elle a eu l'outrecuidance d'invoquer Karl Marx pour défendre la réforme des aides sociales mise en œuvre par Emmanuel Macron. « L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes (K. Marx) », avait-elle tweeté en juin 2018.
Cette phrase du philosophe « n'est en rien une défense de l'individualisme petit-bourgeois (allez, monte ta start-up, toi aussi) », avait sèchement répliqué le père. Une joute qui n'avait pas empêché Marlène Schiappa de célébrer l'amour paternel, publiant sur les réseaux sociaux un cliché touchant lors de la fête des Pères.
Marlène Schiappa réagit
Interrogée par RTL, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité femmes-hommes, s'est réjouie que, « au XXIe siècle, les femmes peuvent voter différemment de leur père sans que ça ne soit un drame pour qui que ce soit et certainement pas pour nous ». Elle a aussi défendu son père. « Mon père n'a jamais usé d'argument patriarcal dans le débat politique. Depuis 75 ans, les femmes ont le droit de vote et ramener les femmes à leur père ou leur mari n'aide pas à la lutte pour la parité en politique ! »
Récemment, le ministre chargé de la Ville et du Logement Julien Denormandie a connu une mésaventure familiale du même acabit. Son père Philippe, chirurgien à Garches (Hauts-de-Seine), a signé une tribune contre le fichage des Gilets jaunes dans les hôpitaux. Un camouflet pour le gouvernement auquel appartient son fils.
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