Petit résumé du contexte de la situation :
Novembre 2004, la Côte-d'Ivoire est coupée en deux avec, au Nord, les Rebelles hostiles au pouvoir de Gbagbo et notamment représentés par Alassane Dramé Ouattara et, au Sud, le pouvoir légal de Laurent Gbagbo. Critiquant la France devant son refus de respecter les accords de défense qui ont été imposés aux anciennes colonies Françaises au moment des indépendances (accords plus ou moins respectés selon les circonstances. Ce fut, par-exemple, le cas au Cameroun pour lutter contre l'opposition mais cela ne le fut pas en Côte-d'Ivoire), Laurent Gbagbo soupçonnait les autorités Françaises de favoriser les rebelles en faisant mine de les contenir lors même que celui-ci (Gbagbo) n'était absolument pas apprécié à Paris qui voyait en lui un mauvais candidat de la Françafrique (pas assez docile, pas assez généreux en terme de valises de billets, pas assez autoritaire comparativement à ses autres collègues Africains).
Contre les volontés Françaises (exprimées par Jacques Chirac par un appel téléphonique début Novembre 2004), les forces de Laurent Gbagbo s'étaient renforcées en s'équipant de matériels provenant de l'ex-Urss (notamment des avions et des hélicoptères) par le biais d'un intermédiaire Français (ancien gendarme), Montoya, qui avait ouvert de nombreuses boites de sécurité en Afrique et se faisait l'ami des dictateurs (notamment au Togo où il résidait).
Revigorées par ces renforts de poids, les autorités Ivoiriennes étaient décidées à en finir avec la rébellion au Nord et s'apprêtaient à lancer une grande offensive afin de s'emparer, notamment, de la capitale Rebelle (Bouaké).
L'attaque du camp militaire Français survint dès les premiers jours de l'offensive malgré qu'un drapeau Français était volontairement déployé sur le toit. Un des deux pilotes Biélorusses qui volaient à proximité du camp n'hésita pas à descendre en piqué et à bombarder le camp (ce qui fit 10 morts dont 9 soldats Français). En représailles, Chirac ordonna (même si cela avait déjà commencé) la destruction de tout le potentiel aérien Ivoirien, ce qui réduisit considérablement sa force et tua dans l'oeuf toute tentative de mater définitivement la rébellion.
Suite à cela, les éléments militaires stationnés dans le camp prirent la route pour Abidjan, officiellement pour protéger l'hôtel Ivoire où résidaient des ressortissants Français mais celle-ci se trompa de chemin (c'est la version officielle) et vint stationner devant la résidence de Gbagbo plusieurs heures durant.
Quels sont les éléments qui n'ont pas fait l'objet d'une publicité particulière :
- Il faut savoir que les deux pilotes Biélorusses se sont fait arrêtés par les militaires Français suite à leur forfait. Ces derniers ont été longuement interrogés et leur interrogatoire a été classé secret défense et n'a jamais été rendu public. Suite à cela, sur ordre de l'Elysée et/ou de Matignon (De Villepin), les pilotes ont été remis au consul de Russie qui les a fait extrader vers le Togo afin qu'ils puissent rejoindre leur recruteur, le Français Montoya. A la frontière Togolaise, les deux pilotes qui tentaient de se dissimuler sous de fausses identités ont été interpellés par les autorités Togolaises. Celles-ci en ont informé les autorités Françaises dans l'optique de les leur remettre.
Les autorités Françaises refusèrent arguant du fait qu'ils ne voulaient pas (officiellement) avoir de mauvais rapports diplomatiques avec la Biélorussie et une police secrète Française, dépendant des services secrets, les exfiltra jusqu'au port d'où ils purent repartir en Europe (plus personne n'entendit jamais parler d'eux par la suite. Ont-ils réellement rejoint l'Europe ?)
- Le Général Poncet, commandant les forces Françaises en Côte-d'Ivoire, parla lui-même de "bavure d'état manipulée" pour qualifier l'attaque du camp Français.
- L'ambassadeur de France lui-même expliqua que, selon lui, Gbagbo n'était pas responsable de cet incident et que le lendemain de celui-ci il put, lors d'une rencontre, constater sa mine déconfite du fait d'avoir été piégé puisque l'attaque lui était imputée et que cela fragilisait sa position et ses projets de guerre à l'encontre des rebelles du Nord.
- Les forces Françaises étaient accompagnées, le soir de l'attaque du camp, lors de leur stationnement devant la résidence de Gbagbo d'un général Ivoirien qui avait été jadis désavoué par Laurent Gbagbo et qui disposait des faveurs de la France.
- Lors des enquêtes postérieures, les autorités Françaises (notamment De Villepin) nièrent avoir été au courant de l'arrestation des deux pilotes Biélorusses par les militaires Français qui pourtant avaient été remis au consul de Russie.
Après à l'analyse de ces événements et à la suite de ceux-ci (Gbagbo fut finalement renversé avec l'aide militaire Française afin que Ouatarra, officiellement reconnu depuis comme le meilleur pion Français en Afrique, puisse s'accaparer le pouvoir), l'on en déduit que l'attaque du camp et le sacrifice de 9 soldats fut ordonnée par les autorités Françaises, d'une part pour enrayer l'offensive des forces Ivoiriennes afin que Gbagbo ne retrouve pas l'autorité sur l'ensemble du territoire Ivoirien, d'autre part pour éventuellement pouvoir le renverser en le remplaçant par le général plus docile qui accompagnait les forces Françaises lorsqu'elles stationnèrent (par erreur officiellement) devant le domicile de Gbagbo le soir même de l'attaque du camp.
Ce qui nous conduit à relativiser nos prises de position lorsque l'on se moque de personnes que l'on affuble du sobriquet de "complotistes" car bien souvent des vérités dures, cruelles, finissent par sortir avec le temps et donnent, en partie ou en totalité, raison à ceux qui doutaient des versions officielles publiées.
https://www.youtube.com/watch?v=7tN28POKDxQ