Les « Réunionnais de la Creuse » : pourquoi cinquante ans de silence ?
Entre 1963 et 1982, 1 600 enfants réunionnais ont été expédiés dans des départements vieillissants par la Ddass. Ce mardi, les députés se prononcent sur « la responsabilité morale » de l’Etat.
Au début des années 60, Michel Debré, alors député d’outre-mer, est obsédé par la « surnatalité » qui grève La Réunion. Plein de nobles sentiments, il entreprend de drainer de jeunes Réunionnais vers des départements vieillissants comme la Creuse, le Tarn ou le Cantal.
Immatriculés « pupilles de l’Etat », des enfants sont expédiés en métropole, à 9 000 kilomètres de chez eux, par la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass). Placés dans des familles paysannes, certains vivent heureux. D’autres font face à la solitude, au déracinement et au racisme ordinaire. L’expérience se solde par des suicides et des troubles psychiques.
Ces enfants arrachés de leur terre natale, c'est un traumatisme profond qui a volé une partie de leur sensualité, de leur lien intime avec leurs racines et leur culture. Cette responsabilité morale de l'État ne réparera jamais vraiment les vies brisées. Il est grand temps que la vérité soit pleinement reconnue et que des mesures soient prises pour honorer dignement la mémoire et les souffrances de ces enfants.
elaine a écrit : ↑18 mars 2024 22:57Les « Réunionnais de la Creuse » : pourquoi cinquante ans de silence ?
Entre 1963 et 1982, 1 600 enfants réunionnais ont été expédiés dans des départements vieillissants par la Ddass. Ce mardi, les députés se prononcent sur « la responsabilité morale » de l’Etat.
Au début des années 60, Michel Debré, alors député d’outre-mer, est obsédé par la « surnatalité » qui grève La Réunion. Plein de nobles sentiments, il entreprend de drainer de jeunes Réunionnais vers des départements vieillissants comme la Creuse, le Tarn ou le Cantal.
Immatriculés « pupilles de l’Etat », des enfants sont expédiés en métropole, à 9 000 kilomètres de chez eux, par la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass). Placés dans des familles paysannes, certains vivent heureux. D’autres font face à la solitude, au déracinement et au racisme ordinaire. L’expérience se solde par des suicides et des troubles psychiques.