En direct de Londres, dans un studio de la BBC, ce mercredi 2 février 2011, les représentants de la presse européenne attendent sagement le début de la retransmission de la conférence Apple qui se déroule comme habituellement à San Francisco. L'enjeu : la présentation de l'iPad 2. Mais depuis le matin, les paris vont bon train sur toute autre chose : la présence ou non de Steve Jobs, actuellement en congé maladie. À 18 heures précises, 19 heures en France, c'est finalement lui qui avance sur scène outre-Atlantique. Le pas est assuré, la voix semble forte et le succès rencontré par les derniers produits d'Apple lui donne cette énergie qu'on lui connaît depuis sa reprise en main du groupe. Après les spéculations sur son cancer, l'annonce de son congé maladie, l'auditoire semble suspendu au moindre signe sur son visage qui pourrait trahir son état de santé. À son arrivée sur scène, éternels jeans et col roulé noir, les applaudissements fusent à San Francisco, repris par une partie de l'audience à Londres. Au cours de la conférence, il s'effacera plusieurs fois, laissant la main aux différents responsables des derniers développements présents sur l'iPad 2. D'aucuns y verront un moyen de se reposer, d'autres d'encourager ses équipes, qui devront bien, un jour ou l'autre, avancer sans lui.
Comme souvent, la conférence démarre par une présentation des derniers chiffres. Impressionnants pour le moins : 15 millions d'iPad vendus en 9 mois, 9,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires généré par ce seul produit, 65 000 applications dédiées, 90 % de part de marche, le constat est dur pour la concurrence que Steve Jobs ne manque pas d'égratigner. Avec un tel résultat, Apple doit estimer avoir n'a nul besoin de courir trop vite. Conséquence : l'iPad2 progresse, mais sans révolution. Il est là où les observateurs l'attendaient. Plus fin, plus léger, plus puissant.
Prouesse de design
Le processeur, pour commencer, une nouvelle puce A5 double coeur, deux fois plus rapide que la précédente A4 et surtout neuf fois plus rapide pour les applications graphiques. Le tout sans hypothéquer l'autonomie qui reste à 10 heures et à un peu plus d'un mois en veille. Au rayon des accessoires, l'arrivée de caméras devant et derrière ainsi que des logiciels qui vont avec, comme iMovie pour le montage. Grosse avancée, par contre, dans la compatibilité avec les écrans de télévision haute définition. Par l'intermédiaire d'un câble, il est possible de se connecter directement sur la prise HDMI de n'importe quel téléviseur et d'y visualiser photos, films et toutes les applications disponibles. Une option qui devrait séduire le monde professionnel pour des présentations ou même le secteur enseignant. Adieu tableau noir, bonjour tablette et écran plat... un jour sûrement. Prouesse de design, l'iPad est 33 % plus fin que son prédécesseur, soit 8,8 mm, ce qui est également plus fin qu'un iPhone 4. Enfin, deux couleurs, blanche et noire, seront disponibles dès le lancement.
En tout cas, le message pour la concurrence est clair : Apple n'a pas l'intention de se laisser rattraper. Après avoir initié ce nouveau marché des tablettes début 2010, Steve Jobs veut enfoncer le clou. Alors que les délais entre l'annonce et la disponibilité des produits sont souvent très longs chez Apple, cette fois, l'iPad2 sera disponible dès le 11 mars pour les USA et le 25 mars pour le reste du monde, dont la France. Et au même prix que son prédécesseur. La course aux parts de marché qui est lancée va quand même faire des malheureux : tous ceux qui auront trouvé un iPad, première version, au pied du sapin de Noël...
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Steve Jobs dévoile lui-même l'iPad 2
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