Une attaque contre les femmes
Les propos à l’encontre des femmes et de leurs droits tenus par l’Église catholique en général, et par Benoît XVI en particulier, sont rétrogrades, sexistes, misogynes et lesbophobes. Dans sa lettre encyclique Evangelium Vitae, il semble nécessaire à Ratzinger de rappeler les paroles prêtées à Dieu envers Eve, suite au prétendu « péché originel » : « Le désir te portera vers ton mari, et celui-ci dominera sur toi » (Genèse, 3, 16).
La supériorité divine des hommes sur les femmes organise la société dans toutes ses sphères : Ratzinger ajoute que « les femmes qui le désirent librement pourront consacrer la totalité de leur temps au soin du ménage […], tandis que celles qui désirent avoir d’autres activités pourront le faire, avec des horaires adaptés, sans être mises devant le choix de devoir sacrifier leur vie de famille. » À l’heure où les femmes occupent une large part des emplois précaires et consacrent une majorité du temps qu’il leur reste au travail domestique gratuit, Benoît XVI tient à leur rappeler leur place : le foyer et la famille. La famille, défendue par Ratzinger, est surtout le premier lieu de la violence domestique.
Une attaque contre le droit à la contraception et l’avortement
Le catéchisme de l’Église catholique perdure : « le plaisirsexuel est moralement désordonné quand il est recherché pour lui-même, isolé des finalités de procréation et d’union. »
Puisque la norme est que sexualité et reproduction soient intimement liées, c’est tout d’abord au droit à l’avortement que l’Église catholique s’en prend. Des milliers de femmes meurent chaque année dans les pays où l’avortement est illégal. Là où il est légalisé, le droit des femmes à disposer de leur corps est attaqué sans relâche. En France, où 40 % des femmes avortent une fois dans leur vie, les services hospitaliers qui le pratiquent sont de moins en moins financés, sous l’influence d’un lobbying actif de l’Église catholique. Cette dernière promeut également l’extension de la clause de conscience – le droit des médecins à refuser de pratiquer l’avortement notamment – et indique qu’il s’agit d’un devoir.
Une attaque contre nos vies : le pape complice de la propagation du VIH
L’Église catholique s’en prend globalement à la majorité des moyens de contraception, y compris le préservatif qui permet de se protéger de nombreuses maladiessexuellement transmissibles et, notamment, du virus du Sida (VIH).
Dans un contexte mondial où la pandémie du VIH progresse et fait des ravages, continuer d’interdire des méthodes de protection des vies humaines, comme le préservatif, qui sont simples, peu coûteuses et efficaces est criminel.
Une attaque contre le droit de choisir son genre et sa sexualité
La Bible condamne l’homosexualité et Ratzinger décrit « l’inclination particulière de la personne homosexuelle » comme « un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral ».
Par ses propos, l’Église permet de légitimer toutes les discriminations et violences commises envers les lesbiennes,gays,bisexuelles,transexuel-le-s et intersexes (LGBTI). Elle fait perdurer un ordre moral qui condamne à la sous-citoyenneté toutes celles et ceux qui ne veulentpas s’y conformer. Cet ordre suppose qu’il n’existe quedeux genres, « naturellement » déterminés par deux sexes,hommes et femmes nécessairement complémentaires,niant ainsi l’existence des personnes transgenres, transsexuelles et intersexes.