Faut-il investir les privés de pouvoirs régaliens ?
pour exemples :
En Espagne, «le métro est considéré comme un espace privé» où les vigiles «patrouillent» et «contrôlent les accès», assurent les enquêteurs de l'Inhes, qui se sont rendus dans huit États de l'Union pour nourrir leur étude.
L'Italie «a confié la vidéoprotection urbaine à des entreprises privées, y compris pour ce qui relève de la voie publique», ont-ils pu constater. En Autriche, les autoroutes ne disposant pas de gares de péage, ce sont les privés qui contrôlent les vignettes justifiant l'acquittement d'un forfait annuel payé par l'usager.
En Hongrie, les entreprises privées surveillent les bâtiments publics (tribunaux, ministères). L'Espagne place sous leur garde ses installations militaires. Tout comme l'Allemagne, où revient régulièrement un projet visant également à leur confier le règlement des petits accidents de la route et des contrôles d'identité.
Mais c'est la Grande-Bretagne qui va «le plus loin dans la délégation de son service public», estiment les enquêteurs de MAM. Depuis 1992, ils assurent l'escorte et le transfert des détenus (excepté les terroristes et les prisonniers dangereux), réalisant 750 000 missions par an. Soit des millions d'heures que la police peut consacrer à son «cœur de métier».Les privés britanniques gèrent neuf des onze sites de rétention administrative et onze des 130 prisons du royaume. Vêtus, formés et agréés par les autorités publiques, ils peuvent recourir à la force. On leur confie aussi le suivi des détenus sous bracelet électronique.
La gestion du stationnement leur incombe également. Les chefs de police locaux peuvent même accréditer, dans le cadre du «programme de sécurité de voisinage», de simples civils, afin de lutter contre les incivilités et de délivrer des PV.
«On imagine l'ambiance si le président d'un conseil syndical devait obtenir de tels pouvoirs en France», s'amuse un syndicaliste policier.