a fini par sortir du silence. Zinedine Zidane prend la défense de son ami Laurent Blanc dans une interview publiée ce dimanche par «l'Equipe». Malmené après les révélations de Médiapart sur les quotas dans le foot français, voire accusé de racisme par certains, le sélectionneur de l'équipe de France est rentré ce samedi d'Italie pour être auditionné par les commissions du ministère des Sports et de la Fédération française de football (FFF)
Après Deschamps, dans nos colonnes samedi, c'est désormais au tour de Zidane d'apporter son soutien à Laurent Blanc. La réaction de l'ancien stratège des tricolores était tout particulièrement attendue. A tel point que l'ancien coéquipier de l'équipe de France 1998, Emmanuel Petit, avec qui le courant ne passe plus depuis longtemps, l'avait imploré de «sortir de sa réserve».
Zidane veut que Blanc «reste» à la tête des Bleus. «Je peux vous dire qu'il était très, très touché. Je pense qu'il a commencé à faire un super boulot. Et qu'il a un vrai projet ! Il faut laisser les choses à leur place, ce serait fou qu'il parte à cause de cela. Il doit continuer», assure l'icône du foot français à «l'Equipe».
«Il n'est bien sûr pas raciste»
Sur le fond de l'affaire des quotas et les raisons de son silence depuis une semaine, Zidane commente : «D'abord, franchement, je ne pensais pas que ce débat prendrait cette ampleur. J'attendais de voir...Quand on voit justement cette folie, ces amalgames... Alors oui, il y a des vrais sujets de fond, des sujets qui me touchent réellement, mais il y a aussi un mauvais procès vis-à-vis de Laurent Blanc.»
A la question Estimez-vous que les propos de Laurent Blanc sont discriminatoires ?, Zizou répond : «Non, et concernant Laurent, on va faire simple et clair : je le connais bien, il n'est bien sûr pas raciste. (...) Je vais même plus loin : il ne raisonne jamais comme ça. Car ce n'est pas un sujet pour lui ! Je pense que c'est d'ailleurs comme ça qu'il s'est fait emmener dans une discussion équivoque (...) »
Contre les quotas
«Lolo, c'est quelqu'un de spontané, qui parle ouvertement, qui ne pense pas une seconde que ses propos peuvent être mal interprétés, ajoute Zidane. Et clairement, là, ses propos ont été non seulement très maladroits, mais en plus, ils venaient dans une discussion où d'autres expressions étaient très limites, comme ce mot de quota». Que l'idée des bi-nationaux «n'était pas un problème (...)». En revanche, «l'idée de sélectionner voire discriminer des gamins en fonction de ce statut binational est pour moi aberrante», poursuit l'actuel conseiller au Real Madrid.
Emmanuel Petit, champion du monde 1998, avait imploré vendredi Zinedine Zidane de «sortir de sa réserve pour essayer de calmer le jeu, pour être la voix que tout le monde va écouter», dans une vidéo mise en ligne sur L'Equipe.fr.
Les propos de Laurent Blanc lors de la fameuse réunion du 8 novembre 2010 sur les quotas rapportés dans un verbatim du site d'information Mediapart ont fissuré la génération black-blanc-beur championne du monde 1998. Vieira et Thuram ont critiqué le sélectionneur français, tandis que Dugarry, Desailly, Lizarazu, Deschamps, Jacquet (sélectionneur des champions du monde 98) et désormais Zidane ont pris sa défense.
Blanc, revenu samedi de vacances en Italie, doit être entendu d'ici lundi par les commissions du ministère des Sports et de la Fédération française de football (FFF). Il s'exprimera à son tour après ces auditions, assure la fédération de France de football qui dément, cependant, toute idée de démission de la part du sélectionneur des Bleus. Mais l'affaire des quotas, dont s'est emparé le monde poltique, est loin d'être terminée.