.................................................Grève du 5 décembre: Toutes les perturbations prévues..................................................
Une majorité d’organisations syndicales appellent à la mobilisation contre la réforme des retraites. Le trafic de la SNCF et de la RATP, mais aussi aérien, sera particulièrement affecté jeudi.
Un «jeudi noir» s’annonce. Une majorité d’organisations syndicales appellent à une mobilisation massive, le 5 décembre, pour protester contre la réforme des retraites.
De nombreux secteurs économiques ainsi qu’une grande majorité du réseau ferroviaire seront touchés jeudi par la mobilisation. Le Figaro fait le point.
Seuls 10% des trains assurés par la SNCF:
Selon la SNCF, seulement 10% des Transilien circuleront (aucun sur les lignes R et U), pendant que le trafic sur les lignes RER sera partiellement assuré aux heures de pointe. 3% des TER circuleront sur le territoire, a également annoncé la SNCF, avec beaucoup de disparités selon les régions. La Bretagne et l’Occitanie seront particulièrement pénalisées. Des bus de substitution seront mis en place pour assurer environ un quart du trafic habituel. Sur le réseau TGV, la SNCF rappelle que «les clients ont été informés individuellement que leur train a été supprimé». Seul 10% du trafic sera assuré sur ces lignes, apprend-on.
11 lignes fermées à la RATP, les RER A et B en fonctionnement seulement aux heures de pointe:
Ce jeudi, le trafic sera également très perturbé sur le réseau RATP. Selon les prévisions annoncées mardi en fin de journée, 11 lignes de métro seront interrompues, à savoir les lignes 2, 3, 3bis, 5, 6, 7bis, 8, 10, 11, 12 et 13. Le trafic sera «normal avec risque de saturation» sur les lignes 1 et 14 et «très fortement perturbé» sur les lignes 4, 7 et 9 (Nation-Mairie de Montreuil seulement) où le service ne sera ouvert qu’entre 6h30 et 9h30 puis entre 17h et 20h. En moyenne, un tramway sur trois circulera ce jour-là.
Côté RER, 1 train sur 2 circulera sur la ligne A seulement entre 6h30 et 9h30 puis entre 17h et 20h. Même tranche horaire pour le RER B, mais avec un train sur 3, sans connexion à Gare du Nord.
Tout comme ceux de la SNCF, les syndicats de la RATP n’excluent pas de voir le mouvement durer. «Tant qu’on n’aura pas de certitudes de la part du gouvernement sur l’avenir pour un service public qui fonctionne, la grève sera reconduite», a prévenu Laurent Djebali, le secrétaire général adjoint de l’Unsa-RATP. «On s’attend déjà à manger la bûche de Noël ensemble».
20% des vols en France annulés:
Les transports terrestres ne seront pas les seuls à être affectés par la grève. La Direction générale de l’aviation civile prévoit 20% de vols annulés sur le territoire français jeudi. Air France annulera 30% de ses vols domestiques et 15% de ses vols moyen-courriers.
Chez Transavia France, la compagnie à bas coûts du groupe Air France-KLM qui opère des vols moyen-courrier au départ des aéroports d’Orly, Lyon et Nantes, «le programme de vol est maintenu» pour jeudi, a fait savoir un porte-parole. EasyJet a pour sa part annulé 233 vols intérieurs et moyen-courrier. Les autres compagnies aériennes n’ont pas encore communiqué leurs plans de vol à ce jour.
Le transport routier affecté:
La CGT, tout comme FO, a appelé le transport urbain et le transport de voyageurs à débrayer. Sont notamment concernés le transport de marchandises, le transport de fonds, les ambulanciers, les taxis et les déménageurs. Dans le cas des transports urbains, un préavis devra en revanche être déposé.
L’agroalimentaire associé au mouvement:
La Fédération Nationale de l’Agroalimentaire CFE-CGC, qui représente les techniciens, agents de maîtrise, cadres et assimilés, a appelé ses «sympathisants et militants à se joindre, par quelque moyen que ce soit, la mobilisation du 5 décembre», indique-t-elle dans un communiqué publié lundi 25 décembre. Une manière, poursuit-elle, de dénoncer les réformes de l’assurance-chômage et des retraites qu’elle considère comme «la source des conflits sociaux actuels.»
Pas de mobilisation chez les agriculteurs:
Les agriculteurs, eux, ne se joindront pas au mouvement social de jeudi, la réforme étant susceptible de revaloriser nettement les pensions des paysans, actuellement parmi les plus basses du pays, a indiqué mardi la patronne de la FNSEA, Christiane Lambert.
La Poste, l’Éducation nationale... Les services publics concernés:
Les syndicats appellent les salariés des services publics à rejoindre la grève. La CGT des services publics a ainsi appelé à «construire la grève» de manière illimitée.
Pour certaines branches des services publics, l’enjeu n’est pas seulement la réforme des retraites. La Poste est notamment en pleine réorganisation, et connaît depuis plusieurs semaines déjà des épisodes de grève. «Les conditions de travail et la protection du service public sont des sujets qui font partie du débat», a ainsi estimé un représentant de la CGT-Fapt.
Les «personnels enseignants, d’éducation et les psychologues de l’Éducation nationale» sont également appelés à faire grève par l’Unsa-Éducation. Le syndicat critique un futur système de retraites pénalisant pour «les enseignants qui perçoivent peu d’indemnités et primes».
Sur l’ensemble du territoire, la SNUipp-FSU, syndicat majoritaire de la profession, s’attend à une forte mobilisation: «La grève contre le projet de réforme des retraites du gouvernement rassemblera 70% des enseignantes et enseignants des écoles ». À Paris, le taux de grévistes devrait avoisiner les 80%, avec la fermeture d’au moins 300 écoles sur 628. Des chiffres globalement confirmés, même si revus légérement à la baisse, par le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. 55% d’enseignants grévistes au niveau national et jusqu’à 78% à Paris sont attendus, selon le ministère.
Plusieurs syndicats d’EDF , parmi lesquels la CGT, Force ouvrière et Sud, ont appelé à la grève le 5 décembre, contrairement à la CFDT, comme l’a indiqué à l’AFP Dominique Bousquenaud, secrétaire général de la fédération CFDT Chimie-Energie. La CGT a pour sa part renchéri en appelant à des «baisses de production d’électricité, des coupures en énergie de bâtiments publics d’État (hors lieux de santé)».
«Il y a des appels à la grève dans les sept raffineries françaises», note de son côté la CGT Chimie, qui n’exclut pas des arrêts de production.
Personnels de voirie:
Les personnels des régies privées ou publiques chargées de la collecte des ordures ménagères et de leur traitement préparent également une mobilisation importante. Des mouvements sont déjà prévus à Marseille et Montpellier, a prévenu la CGT des services publics.
Appels à débrayer le 5 décembre dans le milieu hospitalier:
Plusieurs syndicats du personnel hospitalier estiment que le plan présenté par le gouvernement mercredi 20 novembre est insuffisant et appellent à une poursuite de la mobilisation. Parmi eux, la CGT, FO et la CFDT. Le syndicat Avenir Hospitalier et le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) ont spécifiquement appelé à débrayer le 5 décembre, tandis que des manifestations sont également prévues le 30 novembre, le 10 et le 17 décembre.
Des cadres potentiellement impliqués:
Fait rare: le syndicat des cadres CFE-CGC, qui n’appelle presque jamais à manifester, a invité «chaque fédération de la CFE-CGC à considérer les modalités selon lesquelles elles souhaitent se mobiliser, ou non » , contre une réforme jugée «inutile» et «dangereuse».
Menace du côté des forces de l’ordre:
«Dernière sommation avant le black-out»: les syndicats de police menacent maintenant de se joindre au mouvement, via des actions de contestation dans les commissariats. Elles pourront prendre la forme de «fermeture symbolique des commissariats, le refus de rédiger des PV ou encore des contrôles renforcés aux aéroports et aux péages autoroutes», détaille un tract d’Alliance, le syndicat majoritaire.
Cette menace de mobilisation fait suite à la «marche de la colère» organisée le 2 octobre. Les policiers appelaient alors à une «amélioration de la qualité de vie au travail», «une véritable politique sociale pour les agents», «une réponse pénale réelle, efficace et dissuasive», «une future loi d’orientation», et, enfin, «la défense des retraites». Les syndicats estiment ne pas avoir été entendus par Beauvau.
Les pompiers inquiets du flou entourant la réforme:
Le syndicat des Sapeurs Pompiers Professionnels (SNSPP-PATS), inquiet pour l’avenir des retraites, appelle l’ensemble des sapeurs-pompiers dans un communiqué daté du 26 novembre à manifester le 5 décembre. Ils s’inquiètent notamment du flou entourant la réforme.
Une journée «justice morte» pour les avocats:
Le Conseil national des barreaux (CNB), qui représente les 70 000 avocats de France, a appelé à une journée «Justice morte» lors de son Assemblée générale. Le CNB poursuit sa mobilisation «tant pour continuer à défendre fermement les spécificités des régimes autonomes qu’en solidarité avec ceux qui ont à souffrir de l’absence d’écoute du gouvernement et de sa réforme dogmatique,» a-t-il précisé dans un communiqué.
Les «gilets jaunes» au soutien du mouvement:
Réunis début novembre à Montpellier pour une «assemblée des assemblées», quelque 600 représentants du mouvement des «gilets jaunes» ont appelé à rejoindre le mouvement initié par les syndicats.
«L’heure est à la convergence avec le monde du travail et son maillage de milliers de syndicalistes qui, comme nous, n’acceptent pas», ont-ils précisé dans un communiqué de presse. Ils représentent les délégations d’environ 200 ronds-points. «L’Assemblée des assemblées de Montpellier appelle les “gilets jaunes” à être au cœur de ce mouvement, avec leurs propres revendications et aspirations, sur leurs lieux de travail ou sur leurs ronds-points, avec leurs gilets bien visibles!», poursuit le communiqué.
Les étudiants et lycéens toujours sur le qui-vive:
Le syndicat étudiant Unef a appelé à la mobilisation le 5 décembre pour «maintenir la pression» sur le gouvernement et demander une réévaluation des bourses universitaires, après le suicide d’un étudiant devant le Crous de Lyon.
Source:Le Figaro.