L'abstention aux élections politiques en France, crescendo pour les législatives depuis 2002, signifie t elle la perte de vigueur démocratique de notre pays, et dans cette optique néfaste pour le dialogue social, le syndicalisme réformiste, le contraire des gilets jaunes, hydre sans tête, peut il jouer le rôle de médiateur nécessaire entre les travailleurs et les retraités et l'exécutif?
Représenter et proposer, négocier directement et exercer les pressions nécessaires dans le respect de l'ordre public voilà ce que souhaite faire ce syndicat...que j'aime bien
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La CFDT tente de retrouver une place centrale dans le dialogue avec l’exécutif
Le syndicat organise durant cette semaine son 50e congrès à Lyon. Son secrétaire général, Laurent Berger, veut être « force de proposition ».
Par Bertrand Bissuel
Laurent Berger, à l’ouverture du 50e congrès de la CFDT, à Lyon, le 13 juin 2022. JEFF PACHOUD / AFP
Ni faire-valoir ni interlocuteur obtus. Quelques minutes après l’ouverture du 50e congrès de la CFDT, qui se déroule pendant cinq jours à Lyon, le secrétaire général, Laurent Berger, a réaffirmé, lundi 13 juin, sa volonté de placer la centrale cédétiste comme une « force de proposition » prête à participer à l’élaboration des réformes sans être à la remorque de l’exécutif. A travers ce message, adressé à l’équipe qui exercera le pouvoir après les législatives, le leader syndical aimerait tourner la page du premier mandat d’Emmanuel Macron, au cours duquel les corps intermédiaires furent souvent traités comme des potiches.
Durant l’épidémie de Covid-19, le gouvernement avait « fini par comprendre notre utilité, (…) contraint par la nécessité », a déclaré M. Berger. Une remarque acerbe pour souligner que l’Etat s’est beaucoup appuyé sur les partenaires sociaux afin de prendre le pouls du monde du travail et de faire passer les consignes sanitaires. « Des acteurs comme cela », disposés à s’impliquer, il n’y en a pas beaucoup, « et la CFDT est l’un d’entre eux », a ajouté le responsable cédétiste : « Espérons, en ce début de quinquennat, que le président et son nouveau gouvernement sauront s’en souvenir. »
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Pour M. Berger, l’esprit de « responsabilité » affiché par sa confédération va de pair avec la « combativité ». C’est sur ce « duo », a-t-il dit, que la centrale appuiera ses « revendications » en matière de retraites. Au passage, il a rappelé son hostilité au recul de l’âge d’ouverture des droits à une pension, prôné par M. Macron.
Le numéro un de la CFDT « cherche à montrer que son organisation est prête à s’engager sans pour autant renoncer au rapport de force si celui-ci s’avère nécessaire », estime Raymond Soubie, président de la société de conseil Alixio et ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy à l’Elysée. « Il offre l’image d’une confédération ouverte à la discussion, désireuse de se prêter à la coconstruction des changements qui seront impulsés au cours de la législature à venir », précise-t-il.
Relative homogénéité
M. Berger « va essayer d’avoir, avec l’exécutif, une relation constructive, plus apaisée, dans le but de retrouver la place prééminente qui était la sienne sous le quinquennat de François Hollande », enchaîne Pierre Ferracci, président du groupe de conseil Alpha et fin connaisseur des questions sociales. « Mais pour que cette ligne-là ne soit pas vouée à l’échec, observe-t-il, il faut évidemment que le pouvoir en place joue réellement la carte du dialogue. »
En interne, la stratégie du secrétaire général devrait être très largement approuvée, parce que « l’ADN de la CFDT, c’est la négociation », selon la formule de M. Ferracci. En outre, « Laurent Berger a hérité d’une organisation stabilisée, les derniers opposants étant partis, il y a presque vingt ans, pour dénoncer l’adhésion de la direction confédérale à la réforme des retraites de 2003 », explique Jean-Marie Pernot, de l’Institut de recherches économiques et sociales.
Cette relative homogénéité ne signifie pas pour autant qu’il n’y a aucun débat au sein du syndicat. « Nombre de militants auraient souhaité des responsables nationaux plus offensifs contre les ordonnances de septembre 2017 [sur le dialogue social], car celles-ci ont réduit les moyens alloués aux élus du personnel dans les entreprises », estime M. Pernot. Le sujet a d’ailleurs été évoqué, lundi, à Lyon, par des militants qui ont mis en exergue la difficulté d’être représentant des salariés, avec des heures de délégation en moins.
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Le congrès devrait également donner lieu à des discussions nourries sur les retraites, à l’occasion de l’examen de la résolution générale, qui sert de feuille de route à la confédération : la version provisoire de ce texte indique que la CFDT admet l’allongement de la durée de cotisation pour répondre à l’augmentation de l’espérance de vie. Une position constante depuis de nombreuses années, mais que plusieurs organisations cédétistes jugent ambiguë, au moment où le chef de l’Etat veut faire « travailler plus longtemps » la population. « [Cette phrase du projet de résolution] pourrait laisser penser que nous sommes prêts à accepter un changement de paramètres », confie Arnaud Espel, responsable de la CFDT-Interco de la Somme : pour lui, il faut fermer la porte à cette hypothèse.
J'espère que ce sujet va inspirer tous ceux ici qui prônent le débat républicain