Deux biscuits noirs très sucrés quasiment dépourvus de goût, et au milieu, une pâte blanc immaculée, baptisée « crème », faite sans lait (ah si, pardon, il y a du lactosérum en poudre) : voilà Oreo. Le biscuit que vous allez adorer. C'est un ordre.
Le dossier de presse d'OreoC'est même une bataille en ordre rangé, orchestrée par Kraft, le géant de l'agroalimentaire américain, bien décidé à attaquer le marché français à coup de campagne de publicité (« le lancement sera soutenu par un plan musclé ») et de distribution d'échantillons, 400 000 dans les grandes villes de France, dixit le dossier de presse
Le même dossier explique un peu plus loin, que, pour donner au biscuit le plus vendu au monde la place qu'il mérite dans l'Hexagone, va être déployé « un savoir-faire marketing et commercial unique ». Un savoir-faire marketing et commercial. Pas un savoir-faire pâtissier. Pas même un savoir-faire industriel.
Le lait gicle, donc c'est du lait
Donc on reprend : Oreo, vous allez adorer. Et vous allez faire comme on vous dit : vous prenez les deux biscuits, que vous faites tourner pour les détacher, vous léchouillez la pâte et vous trempez les biscuits dans du lait.
Le lait, c'est important, presqu'aussi important que dans les Kinder (oui, vous savez, les barres au « bon lait »). Parce que si les biscuits eux-mêmes n'en contiennent pas un gramme (sauf le respect qu'on doit au lactosérum en poudre), les giclées de la boisson saine et nourrissante représentées sur les packagings Oreo ont gravé dans l'inconscient collectif américain - et bientôt le vôtre, Kraft y travaille - un message simple : Oreo, c'est bon comme du bon lait.
Notez que s'il n'y a presque pas de lait dans la crème d'Oreo, il n'y a pas non plus beaucoup de cacao dans son « biscuit cacaoté », puisque la composition affiche un riquiqui 7% (en fin de liste, après le sel, il y a aussi un soupçon de pâte de cacao…).
Pas grave, l'arôme, le sucre, le sirop de glucose-fructose et la graisse végétale partiellement hydrogénée (agrémentée de buthylhydroxyanisol, un antioxydant chargé de retarder le rancissement, burp) sont là pour faire le job.
Une grosse marque à gros rendement, pas comme les LU
Un consultant bossant pour Kraft et préférant rester anonyme m'a expliqué récemment que l'agrogéant « se fout complètement de ses petites marques de biscuits », celles rachetées à Danone en 2007, en même temps que les stars de LU, les Prince, les Mikado, les LU Petit Déjeuner… Bouh, au fond de la classe, les Petit Brun Extra, les Thé, les Edition Spéciale, les Sablé des Flandres !
Une boîte d'Oreos (DR)
Dommage, ces biscuits-là combinaient une composition nutritionnelle relativement simple et un prix au kilo décent : autour de 5 euros. Là où Oreo est vendu entre 8 et 13 euros le kilo, selon les formats et les distributeurs. Belle performance pour un produit qui ne contient ni beurre, ni lait frais, ni œuf, ni fruit, ni crème*. Mais qui est certainement composé d'un ingrédient que les industriels adorent : une très belle marge.
Voici la composition exacte : Sucre-farine de blé-graisse végétale
partiellement hydrogénée (antioxygène E 320)-cacao maigre en poudre
(7%)-sirop de glucose et fructose-poudre à lever (carbonate acide de
sodium-carbonate acide d'ammonium)-lactosérum en poudre-sel-pâte de
cacao-émulsifiant (lécithine de soja)-arôme.
Le même dossier explique un peu plus loin, que, pour donner au biscuit le plus vendu au monde la place qu'il mérite dans l'Hexagone, va être déployé « un savoir-faire marketing et commercial unique ». Un savoir-faire marketing et commercial. Pas un savoir-faire pâtissier. Pas même un savoir-faire industriel.
Le lait gicle, donc c'est du lait
Donc on reprend : Oreo, vous allez adorer. Et vous allez faire comme on vous dit : vous prenez les deux biscuits, que vous faites tourner pour les détacher, vous léchouillez la pâte et vous trempez les biscuits dans du lait.
Le lait, c'est important, presqu'aussi important que dans les Kinder (oui, vous savez, les barres au « bon lait »). Parce que si les biscuits eux-mêmes n'en contiennent pas un gramme (sauf le respect qu'on doit au lactosérum en poudre), les giclées de la boisson saine et nourrissante représentées sur les packagings Oreo ont gravé dans l'inconscient collectif américain - et bientôt le vôtre, Kraft y travaille - un message simple : Oreo, c'est bon comme du bon lait.
Notez que s'il n'y a presque pas de lait dans la crème d'Oreo, il n'y a pas non plus beaucoup de cacao dans son « biscuit cacaoté », puisque la composition affiche un riquiqui 7% (en fin de liste, après le sel, il y a aussi un soupçon de pâte de cacao…).
Pas grave, l'arôme, le sucre, le sirop de glucose-fructose et la graisse végétale partiellement hydrogénée (agrémentée de buthylhydroxyanisol, un antioxydant chargé de retarder le rancissement, burp) sont là pour faire le job.
Une grosse marque à gros rendement, pas comme les LU
Un consultant bossant pour Kraft et préférant rester anonyme m'a expliqué récemment que l'agrogéant « se fout complètement de ses petites marques de biscuits », celles rachetées à Danone en 2007, en même temps que les stars de LU, les Prince, les Mikado, les LU Petit Déjeuner… Bouh, au fond de la classe, les Petit Brun Extra, les Thé, les Edition Spéciale, les Sablé des Flandres !
Une boîte d'Oreos (DR)
Dommage, ces biscuits-là combinaient une composition nutritionnelle relativement simple et un prix au kilo décent : autour de 5 euros. Là où Oreo est vendu entre 8 et 13 euros le kilo, selon les formats et les distributeurs. Belle performance pour un produit qui ne contient ni beurre, ni lait frais, ni œuf, ni fruit, ni crème*. Mais qui est certainement composé d'un ingrédient que les industriels adorent : une très belle marge.
Voici la composition exacte : Sucre-farine de blé-graisse végétale
partiellement hydrogénée (antioxygène E 320)-cacao maigre en poudre
(7%)-sirop de glucose et fructose-poudre à lever (carbonate acide de
sodium-carbonate acide d'ammonium)-lactosérum en poudre-sel-pâte de
cacao-émulsifiant (lécithine de soja)-arôme.