Philippe de Villiers et Marine Le Pen sont les deux eurodéputés français les moins présents au Parlement européen, depuis 5 ans. Bakchich fait le point à 3 semaines des européennes.
Les perdants s’appellent Philippe de Villiers (MPF), Madeleine Jouye de Grandmaison (gauche) et Marine Le Pen (FN). Ce sont les trois eurodéputés français à avoir été le plus absents depuis leur élection au Parlement européen, en juin 2004. Leur taux de présence sur ces cinq ans oscille respectivement autour de 52,01% pour le Vendéen, 55,88% pour l’élue de l’Outre-Mer un chouia excusé par la distance, et 58% pour la fille du leader frontiste. De quoi juste éviter les sanctions financières !
Si un élu européen manque plus de la moitié des séances annuelles, il se voit privé d’une partie de ses indemnités pour frais généraux, qui s’élèvent à 4 202 € par mois et avec lesquelles ils règlent les « frais de mandats » (téléphone, fax, etc.). Les services du Parlement européen ne peuvent agir que sur ces indemnités, la rémunération propre à chaque élu relevant jusqu’à présent de son pays. À partir de juin prochain, tous les députés, quelle que soit leur nationalité, toucheront la même rémunération égale à 38,5 % du traitement de base d’un juge de la Cour de justice européenne (environ 7500 euros bruts par mois ou 5500 nets après charges sociales et impôt européen).
Deux enquêtes viennent coup sur coup de paraître. La première liste de présence a été publiée sur le site du Parlement européen qui a pris cette décision pour clore la polémique. Il y a quelques semaines, dans un « souci de transparence » avant les élections de juin prochain, un élu italien avait publié une liste de présence et d’activité des eurodéputés sur la base des registres officiels. Le bruit avait été à la hauteur du travail recensé et rapidement retiré.
Deuxième enquête : celle d’un groupe d’universitaires belges et anglais, après l’analyse des comptes-rendus de chacune des séances tenues au Parlement européen (Strasbourg et Bruxelles) depuis cinq ans. Il prend en compte les interventions, les questions posées à la Commission, le nombre de rapports écrits… Divers modes d’implication, au-delà de la stricte assiduité aux votes.
Les Français sèchent-ils ?
Si les eurodéputés français ont souvent eu la réputation de sécher les séances plénières, les résultats vont en s’améliorant. Sur la dernière mandature (2004-2009), les 78 élus français ont plutôt fait bonne figure avec des taux de présence qui tournent, pour la plupart, autour de 80%. Harlem Désir, tête de liste en Ile-de-France pour le PS le 7 juin prochain et Benoît Hamon, en troisième position sur cette même liste, enregistrent un score légèrement supérieur à ce niveau moyen avec un taux de présence de respectivement 85,57% et 81,88%. Ainsi sur 298 jours recensés, les deux députés sont-ils venus à Strasbourg et Bruxelles 255 et 244 fois.
Marielle de Sarnez pour le Modem se tient dans la même tranche (256 jours). Daniel Cohn-Bendit (Verts), tête de liste en Ile-de-France en juin prochain et candidat à un nouveau mandat a bien rempli son contrat avec une présence très honorable (92,95%). Le socialiste Vincent Peillon, désormais tête de liste du PS dans le Sud-Est pour les européennes, fait moins bien (73,49%)… un score égal à celui de Jean-Marie Le Pen, Jean-Marie Cavada ou Jacques Toubon.
Et le gagnant est…
Du côté des très bons élèves, deux eurodéputés font un carton plein avec un taux d’assiduité de 100% Et oui, ça existe… Deux eurodéputés sur 78 se sont farcis toutes les séances plénières du Parlement : Margie Sude (UMP) et Gérard Onesta (Verts), vice-président du Parlement européen. Martine Roure, vice-présidente socialiste de l’institution, et Françoise Grossetête (UMP) font presque aussi bien avec un niveau de présence de 99,33%. Allez, ça ira pour cette fois !