La Turquie est dans l'Europe !
Posté : 06 juin 2009 09:38
Dans ma jeunesse, l'école nous enseignait que l'Europe s'étendait de l'Atlantique à l'Oural et du Cap Nord à la Méditerranée.
Monsieur X. Bertrand ( le cerveau fait homme ) souhaite modifier ces régles de la géographie et fait fi de la phrase du général De Gaulle.
Il considére que la Turquie n'est pas géographiquement en Europe. C'est son droit le plus strict, mais alors que penser de Malte, quasiment en Afrique et de Chypre, proche des côtes du Moyen Orient, des Antilles, de la Guyane, de la Réunion et demain peut être de l'Islande sur le cercle polaire et proche du Groendland
Et que dire d'Israël qui participe à l'Eurovivion ( comme la Turquie ) et à maintes compétitions sportives européennes
Comme très souvent, nous sommes ambigus et nous tenons deux discours en fonction de nos intérêts.
La Turquie est dans l'Europe vendredi 05 juin 2009
Le football européen ne s'embarrasse pas des critères de Copenhague qui garantissent la démocratie ou le respect des droits de l'homme.
En 1957, le traité de Rome institue la Communauté économique européenne (CEE) et le Real Madrid remporte la première coupe d'Europe. Pourtant l'Espagne de Franco n'est pas membre de la CEE. 2009. Septième élection législative européenne. Le club ukrainien de Donetsk sort victorieux de la coupe de l'Union des associations européennes de football (UEFA). Pourtant l'Ukraine n'est pas membre de l'Union européenne (UE). Et ce vendredi soir, à Lyon, l'équipe de France reçoit la Turquie pour un match amical.
Créée en 1954, l'UEFA compte aujourd'hui 53 membres, soit deux fois plus que l'UE (27 pays). A l'heure ou les hommes politiques tentent de démontrer par A+B que la Turquie (n')est (peut-être) (pas) un pays Européen, l'Islande, la Biélorussie, la Russie, ou encore Israël, le Kazakhstan et la Turquie (voir la carte ci-dessous) participent depuis des années aux compétitions continentales de foot.
Affiliée à l'UEFA depuis 1962, la Turquie et ses clubs participent au Championnat d'Europe des nations (l'Euro), à la Ligue des champions ou encore à la coupe de l'UEFA — récemment rebaptisée «Ligue Europa». Non seulement ils prennent part à ces grands événements, mais en plus ils y obtiennent de bons résultats. «Le football turc a passé la vitesse supérieure, surtout depuis les années 1990», estime Metin Kazancioglu, le secrétaire général de l'Association turque de football. Depuis 1996, date de leur première participation à l'Euro, les Turcs n'ont cessé de progresser, atteignant les demi-finales du tournoi l'année dernière. La Turquie a également obtenu la troisième place lors de la Coupe du monde de 2002.
Dans la lignée de son équipe nationale, le club stambouliote de Galatasaray, qui participe régulièrement à la Ligue des champions, a remporté la coupe de l'UEFA en 2000. Et quand les Turcs ne sont pas sur le terrain, c'est le terrain lui-même qui est turc: le pays a organisé plusieurs finales européennes. Dernière en date, le 20 mai dernier: en coupe de l'UEFA, le stade Sukru Saraçoglu de Fenerbahçe a accueilli le match Werder Brême-Chakhtior Donetsk, remporté par les Ukrainiens du Chakhtior.
Imaginez, dans les années 50, une coupe d'Europe ne réunissant que les six pays de la Communauté européenne: «On se serait vite ennuyé avec les trois pays du Benelux, l'Allemagne, la France et l'Italie. Ça n'aurait pas été passionnant!», estime Jean-Michel de Waele, sociologue du sport à l'Université libre de Bruxelles. Voilà ce qui explique la construction rapide, dès l'après-guerre, d'une Europe du foot élargie.
«On ne les veut pas dans l'UE mais on veut bien jouer contre eux!»
«La construction européenne a toujours été une question d'élite, poursuit De Waele. Or les élites se sont très peu intéressées au football.» A la différence des citoyens européens, qui se ruent plus volontiers dans les stades que dans les bureaux de vote lors des élections européennes. «En termes d'identité européenne, le sport est un levier dont l'Union ne s'occupe pas. Je pense que c'est une erreur», ajoute-il.
Conséquence, deux Europe coexistent — la communautaire et celle du foot. «La façon dont on imagine les Etats dans le football ou dans l'UE n'est pas tout à fait la même. La façon dont les citoyens réagissent non plus. Il y a beaucoup de crainte par rapport à la Turquie dans l'UE mais j'entends peu de gens trouver qu'il ne faudrait pas jouer contre Galatasaray parce qu'il ne serait pas européen, note le sociologue belge. On ne les veut pas dans l'UE mais on veut bien jouer contre eux!»
A chaque Europe, ses règles et ses priorités. Les «Critères de Copenhague» n'ont pas leur équivalent footballistique. Porte d'entrée dans l'UE, ces critères garantissent le respect de la démocratie, des droits de l'homme, des minorités.
Côté football, «vous pouvez intégrer n'importe qui, constate De Waele. A partir du moment où un pays du Proche-Orient comme Israël a été accepté, vous pouvez accepter tout le monde. L'Europe du foot est extrêmement floue, c'est un accord entre fédérations qui n'a rien à voir avec les accords des hommes politiques. Faire semblant de ne pas faire de politique permet d'admettre les pires pays qui violent les droits de l'homme. L'UEFA s'en moque comme le poisson d'une pomme».
«Heureusement ou malheureusement, note le sociologue, accéder à une phase finale de coupe d'Europe ne fait pas encore partie des critères de Copenhague».
Laurent Génin et Arthur Helmbacher
Monsieur X. Bertrand ( le cerveau fait homme ) souhaite modifier ces régles de la géographie et fait fi de la phrase du général De Gaulle.
Il considére que la Turquie n'est pas géographiquement en Europe. C'est son droit le plus strict, mais alors que penser de Malte, quasiment en Afrique et de Chypre, proche des côtes du Moyen Orient, des Antilles, de la Guyane, de la Réunion et demain peut être de l'Islande sur le cercle polaire et proche du Groendland
Et que dire d'Israël qui participe à l'Eurovivion ( comme la Turquie ) et à maintes compétitions sportives européennes
Comme très souvent, nous sommes ambigus et nous tenons deux discours en fonction de nos intérêts.
La Turquie est dans l'Europe vendredi 05 juin 2009
Le football européen ne s'embarrasse pas des critères de Copenhague qui garantissent la démocratie ou le respect des droits de l'homme.
En 1957, le traité de Rome institue la Communauté économique européenne (CEE) et le Real Madrid remporte la première coupe d'Europe. Pourtant l'Espagne de Franco n'est pas membre de la CEE. 2009. Septième élection législative européenne. Le club ukrainien de Donetsk sort victorieux de la coupe de l'Union des associations européennes de football (UEFA). Pourtant l'Ukraine n'est pas membre de l'Union européenne (UE). Et ce vendredi soir, à Lyon, l'équipe de France reçoit la Turquie pour un match amical.
Créée en 1954, l'UEFA compte aujourd'hui 53 membres, soit deux fois plus que l'UE (27 pays). A l'heure ou les hommes politiques tentent de démontrer par A+B que la Turquie (n')est (peut-être) (pas) un pays Européen, l'Islande, la Biélorussie, la Russie, ou encore Israël, le Kazakhstan et la Turquie (voir la carte ci-dessous) participent depuis des années aux compétitions continentales de foot.
Affiliée à l'UEFA depuis 1962, la Turquie et ses clubs participent au Championnat d'Europe des nations (l'Euro), à la Ligue des champions ou encore à la coupe de l'UEFA — récemment rebaptisée «Ligue Europa». Non seulement ils prennent part à ces grands événements, mais en plus ils y obtiennent de bons résultats. «Le football turc a passé la vitesse supérieure, surtout depuis les années 1990», estime Metin Kazancioglu, le secrétaire général de l'Association turque de football. Depuis 1996, date de leur première participation à l'Euro, les Turcs n'ont cessé de progresser, atteignant les demi-finales du tournoi l'année dernière. La Turquie a également obtenu la troisième place lors de la Coupe du monde de 2002.
Dans la lignée de son équipe nationale, le club stambouliote de Galatasaray, qui participe régulièrement à la Ligue des champions, a remporté la coupe de l'UEFA en 2000. Et quand les Turcs ne sont pas sur le terrain, c'est le terrain lui-même qui est turc: le pays a organisé plusieurs finales européennes. Dernière en date, le 20 mai dernier: en coupe de l'UEFA, le stade Sukru Saraçoglu de Fenerbahçe a accueilli le match Werder Brême-Chakhtior Donetsk, remporté par les Ukrainiens du Chakhtior.
Imaginez, dans les années 50, une coupe d'Europe ne réunissant que les six pays de la Communauté européenne: «On se serait vite ennuyé avec les trois pays du Benelux, l'Allemagne, la France et l'Italie. Ça n'aurait pas été passionnant!», estime Jean-Michel de Waele, sociologue du sport à l'Université libre de Bruxelles. Voilà ce qui explique la construction rapide, dès l'après-guerre, d'une Europe du foot élargie.
«On ne les veut pas dans l'UE mais on veut bien jouer contre eux!»
«La construction européenne a toujours été une question d'élite, poursuit De Waele. Or les élites se sont très peu intéressées au football.» A la différence des citoyens européens, qui se ruent plus volontiers dans les stades que dans les bureaux de vote lors des élections européennes. «En termes d'identité européenne, le sport est un levier dont l'Union ne s'occupe pas. Je pense que c'est une erreur», ajoute-il.
Conséquence, deux Europe coexistent — la communautaire et celle du foot. «La façon dont on imagine les Etats dans le football ou dans l'UE n'est pas tout à fait la même. La façon dont les citoyens réagissent non plus. Il y a beaucoup de crainte par rapport à la Turquie dans l'UE mais j'entends peu de gens trouver qu'il ne faudrait pas jouer contre Galatasaray parce qu'il ne serait pas européen, note le sociologue belge. On ne les veut pas dans l'UE mais on veut bien jouer contre eux!»
A chaque Europe, ses règles et ses priorités. Les «Critères de Copenhague» n'ont pas leur équivalent footballistique. Porte d'entrée dans l'UE, ces critères garantissent le respect de la démocratie, des droits de l'homme, des minorités.
Côté football, «vous pouvez intégrer n'importe qui, constate De Waele. A partir du moment où un pays du Proche-Orient comme Israël a été accepté, vous pouvez accepter tout le monde. L'Europe du foot est extrêmement floue, c'est un accord entre fédérations qui n'a rien à voir avec les accords des hommes politiques. Faire semblant de ne pas faire de politique permet d'admettre les pires pays qui violent les droits de l'homme. L'UEFA s'en moque comme le poisson d'une pomme».
«Heureusement ou malheureusement, note le sociologue, accéder à une phase finale de coupe d'Europe ne fait pas encore partie des critères de Copenhague».
Laurent Génin et Arthur Helmbacher