Hollande veut mettre les Roms dans des camps
Posté : 15 février 2012 17:21
Dimanche, le candidat socialiste a proposé la création de camps pour les Roms gérés par l'Etat, pour "éviter que ces populations ne s'installent n'importe où." L'UMP s'insurge.
"Je suis étonné par le fait que, lorsque François Hollande prononce le mot de 'camps' et le mot de 'solution', cela ne réveille absolument pas le paysage médiatique". À l'instar de Jean-François Copé, l'UMP a vivement réagi ce mercredi à des propos de François Hollande sur les Roms.
Le candidat PS à l'Elysée a fait des propositions sur le sujet dimanche, sur Canal+. "L'origine du mal, c'est-à-dire de cette circulation d'une population qui n'est acceptée nulle part et qui vit dans des conditions indignes, c'est de ne pas avoir fixé une règle européenne pour la garder là où elle doit vivre, en Roumanie", avait-il déclaré.
Il faut donc "des règles européennes pour éviter que nous re-connaissions cette circulation encore et encore, et ensuite qu'il y ait des camps qui puissent être ceux de notre propre décision, c'est-à-dire éviter que ces populations ne s'installent n'importe où", avait alors ajouté le candidat PS.
"Comment voulez-vous que les riverains puissent accepter qu'à côté de chez eux il y ait ainsi un foyer qui s'installe ?", avait demandé le député de Corrèze au sujet des campements illégaux de Roms. Il a prôné qu'"on organise une solution" jugeant que "c'est à l'Etat de le faire" car les collectivités locales ne peuvent "assumer seules une telle responsabilité".
Copé: "Lorsque Claude Guéant s'exprime, le tollé général est d'abord médiatique"
Invité mercredi de "Questions d'Info" LCP/France Info/Le Monde/AFP, le patron de l'UMP, Jean-François Copé, a alors dénoncé "des propos hallucinants" et s'est dit "très choqué". "Je regrette que ce soit moi ou d'autres de l'UMP qui mettent cela sur la table alors que lorsque Claude Guéant (le ministre de l'Intérieur) s'exprime, le tollé général est d'abord médiatique avant d'être politique", a-t-il ajouté espérant "qu'à l'occasion de cette campagne, on ne fera pas deux poids deux mesures".
Sur RTL, la ministre de l'Apprentissage Nadine Morano s'est aussi déclarée "profondément choquée" par "cette "proposition totalement ubuesque". "Nous, nous avons mis en place le démantèlement des camps des Roms avec les procédures judiciaires, conformément à la loi française" alors que "M. Hollande propose la création de camps de Roms en France, ça c'est un sujet, il faut que les Français le sachent", a-t-elle dit.
"Monsieur Copé a besoin de repos! Le PS va l'y aider ", s'insurge l'entourage du candidat socialiste.
"Visiblement fatigué, hésitant sur les mots, Jean-François Copé ne semblait pas remis du décalage horaire de son voyage en Chine lors de sa conférence de presse ce mercredi matin. Cette fatigue lui fait tenir des propos incohérents sur les déclarations apaisantes de François Hollande à propos des Roms," a réagi Najat Vallaud-Belkacem, porte- parole du socialiste.
"Peut-on réellement en vouloir à M. Copé? A peine avait-il posé le pied sur le territoire français qu'il avait à gérer la délicate suspension de M. Vanneste pour ses propos homophobes et négationnistes. Il lui fallait surtout ouvrir un contre-feu pour détourner l'attention. Quoi de mieux alors que de lancer une fausse polémique à propos d'un sujet si cher à l'UMP, les Roms?", s'est-elle déchainée.
Avant de poursuivre: "François Hollande qui propose une solution apaisante qui permette à chacun de vivre en harmonie sur le territoire français, n'a pas de leçon à recevoir de la part d'un parti, d'un gouvernement et d'un président qui n'a cessé de stigmatiser les Roms au cours du quinquennat aussi bien avec le discours de Grenoble, qu'avec la destruction fortement médiatisée, à grands renforts de CRS et de bulldozers, de leurs campements."