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Mélenchon est prêt à dépenser sans compter

Posté : 05 avril 2012 17:59
par tisiphoné
Contrairement à Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, les autres candidats de la gauche de la gauche, Jean-Luc Mélenchon assume sa volonté de gouverner. Depuis sa récente poussée dans les sondages, le candidat du Front de gauche se rêve même au deuxième tour, face à Nicolas Sarkozy. Mais alors que tous ses principaux rivaux dans la course à l’Élysée se sont livrés à l'exercice du chiffrage de leur projet (François Hollande, François Bayrou, Eva Joly, Marine le Pen et Nicolas Sarkozy aujourd'hui), Jean-Luc Mélenchon, lui, y rechigne.

Son projet ne précise d'ailleurs pas le montant exact des dépenses et des recettes prévues. Et alors que presque tous els candidats s'accordent sur la nécessité de réduire les déficits et la dette, le candidat du FG balaie la question d'un revers de la main. Il faut "arrêter de diaboliser la dette publique" car elle "n'est pas mauvaise en soi", explique Jean-Luc Mélenchon. Pour lui, la dette sert d'excuse à l'austérité. Or il dit stop à l'austérité. Son programme est un programme de relance. Donc de dépenses publiques.

Interrogé par Le Monde.fr, son équipe assume un programme dépensier mais assure avoir prévu les mesures nécessaires pour le financer. Le montant total des dépenses est évalué par le Front de gauche à 120 milliards et celui des recettes entre 150 et 200 milliards d'euros. L’institut de l'entreprise évalue pour sa part à plus de 100 milliards d'euros le coût pour les finances publiques des mesures phare du tribun de la gauche radicale.

L'une des mesures les plus coûteuses est le droit à la retraite à 60 ans à taux plein: 27 milliards d'euros par an, selon la cellule de chiffrage de ce think tank patronal. L'Institut Montaigne, un autre cercle de réflexion libéral, estime lui que cela coûterait à 33 milliards d'euros par an. Autre mesure coûteuse: le remboursement à 100% des dépenses de santé coûterait à la Sécurité sociale entre 23 et 76 milliards, selon les efforts demandés aux complémentaires. Ces chiffres sont à mettre en regard avec le "trou de la Sécu", qui s'élève en 2012 à 15,5 milliards d'euros, dont 6 milliards pour la branche maladie.

Très chère revalorisation du Smic

Parmi les autres réformes les plus onéreuses pour les dépenses publiques figurent aussi la titularisation des 800 000 précaires de la fonction publique (7 milliards), la construction de 200 000 logements sociaux par an (16 milliards), le doublement du budget public de la recherche (13,9 milliards), le rétablissement des effectifs supprimés dans l'éducation nationale (entre 1,9 et 2,2 milliards). Il en coûterait aussi 3,5 milliards d'euros pour porter le budget du ministère des Sports à 1% du budget national et de 2,4 à 3,1 milliards pour augmenter de 50% l'investissement de l’État dans l'enseignement professionnel. La création de 500 000 places de crèche coûterait 3 milliards d'euros par an, soit un coût cumulé de 26,5 milliards sur cinq ans.

Ce à quoi il faut bien sûr ajouter la revalorisation du Smic à 1700 euros bruts en début de mandat, nets à la fin. Relever le smic - actuellement à 1 398 euros brut mensuels à temps plein - à ce niveau suppose une hausse de 5% environ par an pendant cinq ans. La mesure est difficile à chiffrer. Pour l’État, il s'agirait de revaloriser le salaire des fonctionnaires qui gagnent aujourd'hui moins de 1 700 euros, soit environ 700 000 agents. Cela coûterait 2 milliards par an, selon le Front de gauche. Le coût serait surtout lourd pour les entreprises.

Revaloriser le Smic de 22% au total va alourdir le coût du travail peu qualifié, et avoir une répercussion à la hausse sur les salaires situés entre 1,2 et 1,5 Smic. Le coût du travail serait d'autant plus alourdi que Jean-Luc Mélenchon prévoit de supprimer les allègements de charges sur les bas salaires. Cela doit rapporterait à l'Etat 28 milliards d'euros, selon l'Institut de l'entreprise. Mais, en contrepartie, des centaines de milliers d'emplois pourraient être supprimés - un rapport de 2005 du Conseil d'orientation pour l'emploi évoquait le chiffre de 800.000 suppressions de postes. Ce qui augmenterait considérablement les dépenses d'indemnisation chômage.

Alourdissement de la pression fiscale

Sans oublier le projet de créer un "pôle 100% public de l'énergie comprenant EDF, GDF, Areva et Total re-nationalisé". Coût pour l’État: de 142 à 152 milliards d'euros si ces quatre entreprises étaient entièrement nationalisées, de 102 à 107 milliards si seule Total était concernée (sur la base des modalités retenues par le gouvernement socialiste de 1982). Au total donc, la facture pour les finances publiques du programme de Jean-Luc Mélenchon frôlerait les 300 milliards d'euros.
Heureusement, le front de gauche prévoit également de nouvelles recettes. La suppression des allègements de charges sur les salaires, notamment, mais dont les effets sur le chômage pourraient s'avérer contre-productifs en termes de recettes. Le Front de gauche assure que son programme de relance, telle la hausse du Smic, aura pour effet de relancer la consommation, donc la croissance. "C'est 30 milliards de hausses de salaire et "180 000 emplois supplémentaires la première année", calcule Jean-Luc Mélenchon.

Par ailleurs, la suppression des niches fiscales et sociales rapporterait, selon le parti, de 120 à 140 milliards d'euros. La possibilité donnée à la Banque centrale européenne (BCE) et à la Banque de France de "monétiser la dette" permettrait, selon le Front de gauche, d'économiser les quelque 50 milliards d'euros d'intérêts annuels générés par le recours aux marchés financiers. Enfin, avec la création de neuf nouvelles tranches d'impôts et d'un taux d'imposition à 100 % pour les revenus supérieurs à 360 000 euros par an et par part fiscale, Jean-Luc Mélenchon espère un rendement de 20 milliards par an. Les instituts de chiffrage n'ont pas évalué la crédibilité de ces recettes. Sauf que cet imposition risque d'être jugée confiscatoire par le Conseil constitutionnel. C'est cette menace qui a poussé François Hollande à annoncer le plafonnement des impôts à 85%.

Re: Mélenchon est prêt à dépenser sans compter

Posté : 10 avril 2012 20:05
par NSC
C'est un programme suicidaire, et dire que certains le croit possible, cela fait peur

Re: Mélenchon est prêt à dépenser sans compter

Posté : 10 avril 2012 20:12
par Fonck1
bah ca nous changera pas trop..... :siffle:

Re: Mélenchon est prêt à dépenser sans compter

Posté : 11 avril 2012 07:49
par Rananen
NSC a écrit : C'est un programme suicidaire, et dire que certains le croit possible, cela fait peur

c est au contraire le plus intelligent des programmes proposez . il sagit de rentrez dans le lard des marché et de leur rapeler qu il n existe que parce que le politique lui autorise d existez !

Re: Mélenchon est prêt à dépenser sans compter

Posté : 11 avril 2012 09:24
par NSC
Rananen a écrit :
c est au contraire le plus intelligent des programmes proposez . il sagit de rentrez dans le lard des marché et de leur rapeler qu il n existe que parce que le politique lui autorise d existez !
Oui c'est comme si toi tu disais merde a ta banque, que tu mettes ton argent sous le matelas. Tu serais incapable de financer l'achat d'une voiture ou d'un logement.c'est toi qui l'aurait dans le cul et non ta banque qui trouvera toujours quelqu'un avec qui traiter.
Tu te sera financierement suicide, pour absolument aucun resultat sinon ton appauvrissement.

Re: Mélenchon est prêt à dépenser sans compter

Posté : 11 avril 2012 13:21
par Crapulax
Quand un chemin nous a emmené dans le décor en 20 ans il serait légitime d'en emprunter un autre.C'est quoi qui fait tant peur?Le fait que ça pourrait etre une réussite et finir de "tuer" un système qui n'a produit que des richesses à la finance?La peur de la contradiction intellectuelle personnelle à chacun? :shock:

Tant qu'on essaye pas,on ne pourra jamais savoir mais croyez vous que ce sera vraiment pire que ce qui s'est passé ces dernières années? :XD:

Re: Mélenchon est prêt à dépenser sans compter

Posté : 11 avril 2012 13:21
par sacamalix
Crapulax a écrit : Quand un chemin nous a emmené dans le décor en 20 ans il serait légitime d'en emprunter un autre.C'est quoi qui fait tant peur?Le fait que ça pourrait etre une réussite et finir de "tuer" un système qui n'a produit que des richesses à la finance?La peur de la contradiction intellectuelle personnelle à chacun? :shock:

Tant qu'on essaye pas,on ne pourra jamais savoir mais croyez vous que ce sera vraiment pire que ce qui s'est passé ces dernières années? :XD:
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Re: Mélenchon est prêt à dépenser sans compter

Posté : 11 avril 2012 13:32
par NSC
Crapulax a écrit : Quand un chemin nous a emmené dans le décor en 20 ans il serait légitime d'en emprunter un autre.C'est quoi qui fait tant peur?Le fait que ça pourrait etre une réussite et finir de "tuer" un système qui n'a produit que des richesses à la finance?La peur de la contradiction intellectuelle personnelle à chacun? :shock:

Tant qu'on essaye pas,on ne pourra jamais savoir mais croyez vous que ce sera vraiment pire que ce qui s'est passé ces dernières années? :XD:
beaucoup ont essayes aucun n'a reussit car le capitalisme et le liberalisme est dans la nature de l'homme.

Re: Mélenchon est prêt à dépenser sans compter

Posté : 11 avril 2012 13:33
par Fonck1
NSC a écrit : beaucoup ont essayes aucun n'a reussit car le capitalisme et le liberalisme est dans la nature de l'homme.
actuellement,c'est plutôt la grosse enculerie.

Re: Mélenchon est prêt à dépenser sans compter

Posté : 11 avril 2012 14:09
par Jarod1
Le libéralisme est l'absence d'intervention de l'Etat dans la sphère privée.

La crise actuelle est liée à la dette publique, c'est à dire à l'intervention trop massive depuis des décennies de l'Etat dans la sphère privée eu égard à ses moyens.

Et donc, ça serait une crise du libéralisme ?

Le raisonnement me semble extrêmement bancal. :lol:

Re: Mélenchon est prêt à dépenser sans compter

Posté : 11 avril 2012 14:17
par Fonck1
Jarod1 a écrit : Le libéralisme est l'absence d'intervention de l'Etat dans la sphère privée.

La crise actuelle est liée à la dette publique, c'est à dire à l'intervention trop massive depuis des décennies de l'Etat dans la sphère privée eu égard à ses moyens.

Et donc, ça serait une crise du libéralisme ?

Le raisonnement me semble extrêmement bancal. :lol:
la déréglementation des prélèvement des grosses sociétés aussi,ainsi que les aides apportées.
j'avais croisé un chiffre avancé de 165 milliards d'aides aux sociétés....mais je ne trouve plus l'article.

Re: Mélenchon est prêt à dépenser sans compter

Posté : 11 avril 2012 14:26
par Jarod1
Bien, c'est bien ce que je dis, quand l'Etat intervient dans la sphère privée, qui comprend la sphère économique, c'est la cata.

Mais quand l'Etat intervient dans la sphère privée, c'est le contraire du libéralisme.

Ou alors, nous ne sommes pas d'accord sur la définition de ce terme. :roll:

Re: Mélenchon est prêt à dépenser sans compter

Posté : 11 avril 2012 14:28
par sacamalix
Jarod1 a écrit : Le libéralisme est l'absence d'intervention de l'Etat dans la sphère privée.

La crise actuelle est liée à la dette publique, c'est à dire à l'intervention trop massive depuis des décennies de l'Etat dans la sphère privée eu égard à ses moyens.

Et donc, ça serait une crise du libéralisme ?

Le raisonnement me semble extrêmement bancal. :lol:
Et d'où vient cette dette publique faramineuse ?
Du renflouement des banques par les états puisqu'il "fallait absolument" les sauver des faillites qui les menaçait à cause de leurs petits jeux dangereux en bourse... Ca aussi c'est du libéralisme ? Le libéralisme, ça aurait été de les laisser se planter... Vae victis !

Le libéralisme que j'accepte, il fait en sorte que l'argent des actions de bourse soit de l'argent frais pour les entreprises, ce qui permet de faire du profit qui sert à verser des dividendes aux actionnaires certes, mais qui permet aussi au salarié de profiter de la vitalité de l'entreprise (qui ne serait rien non plus sans lui) en percevant un salaire décent au vu du travail fourni.

Aujourd'hui, ton capitalisme chéri il se sert des employés comme moi d'un kleenex en plein rhume des foins, partout où il s'installe il vampirise, il assèche, il exploite, et une fois qu'il a pris tout ce qu'il y avait à prendre, il part un peu plus loin...
C'est ainsi qu'on se retrouve avec des populations en détresse, des famines de grande échelle, une planète déréglée... et une infime partie de la population qui engraisse chaque jour un peu plus au détriment du reste du monde...

Re: Mélenchon est prêt à dépenser sans compter

Posté : 11 avril 2012 14:37
par Jarod1
J'étais tout à fait contre les aides de l'Etat au banque (au nom du libéralisme) mais il me semble qu'elles ont remboursé, non ?

Je suis tout à fait d'accord avec toi pour critiquer cette intervention de l'Etat, mais force est de constater que ces aides n'ont rien à voir avec la dette puisquelles auraient, parait-il, même rapporté un peu d'argent à l'Etat.

Quant à ton trémolo sur les ravages du libéralisme à travers le monde, va expliquer ça aux asiatiques, aux africains, aux américains du sud et autres, qui accèdent aujourd'hui par centaines de millions à ce qu'on appelle chez nous "la classe moyenne", grâce à l'économie libre, comme c'est économie libre qui a fait son temps de l'Europe et des Etats-Unis.

Après, la perfection n'existe pas et le libéralisme implique effectivement l'acceptation d'un certain de dommages collatéraux tout à fait négligeables eu égard aux bienfaits induits.

Re: Mélenchon est prêt à dépenser sans compter

Posté : 11 avril 2012 14:46
par Fonck1
Jarod1 a écrit : J'étais tout à fait contre les aides de l'Etat au banque (au nom du libéralisme) mais il me semble qu'elles ont remboursé, non ?
euh si tu parles du grand emprunt c'est possible (et encore,rien n'est sur dans les détails),pour les aides mensuelles,ou annuelles,il n'en est pas cas.