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Interrogé par Challenges.fr, l'ancien co-président d'EADS s'est félicité de la décision de la commission des sanctions, qui n'a prononcé aucune amende contre les 17 dirigeants et les trois groupes mis en cause.


L'Autorité des marchés financiers (AMF) a blanchi, jeudi 17 décembre, les 17 dirigeants anciens et actuels d'EADS et Airbus poursuivis depuis trois ans dans le dossier des manquements d'initiés présumés, ainsi que les groupes EADS, Daimler et Lagardère. Le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) Jean-Pierre Jouyet a affirmé sur LCI que cette décision était un "jugement de droit et non un jugement politique, qui a été rendu sur des éléments de fonds".
"Mais, on n'est pas là pour être populaire, on est là pour juger en droit et pour voir comment réformer des situations qui peuvent paraître anormales", s'est justifié le président de l'AMF, et a rappelé que si le gendarme de la Bourse de Paris n'avait pas ouvert d'enquête, il aurait été accusé de "protéger les puissants". "Ce que va retenir l'opinion, c'est qu'il va falloir très certainement faire en sorte que tout ce qui a trait aux stock-options des dirigeants d'entreprises soit mieux encadré", a avancé Jean-Pierre Jouyet, estimant que cela permettrait d'"éviter tout abus, tout conflit d'intérêt".
Forgeard risquait 5,5 millions d'euros d'amende

Le gendarme de la Bourse soupçonnait les dirigeants ainsi que les deux principaux actionnaires privés de référence de s'être enrichis indûment en 2005 et 2006 en ayant vendu leurs actions avant que le cours de celles-ci ne baisse, après la révélation de retard dans la construction de l'A380 d'Airbus, la révision du projet de long-courrier A350 et des perspectives financières plus mauvaises que prévu.
Fin novembre, l'AMF avait tenu une série d'auditions à la Bourse de Paris en présence des mis en cause. Parmi ceux-ci figurait notamment Noël Forgeard, l'ancien co-président exécutif d'EADS, accusé d'avoir empoché des plus-values de 3,8 millions d'euros, et contre qui le rapporteur de l'AMF réclamait une amende de 5,45 millions.
Interrogé par Challenges.fr, l'ancien dirigeant s'est déclaré "très heureux" de la décision, saluant le "courage" des membres de la commission des sanctions et le fait que l'affaire ait été jugée "en droit". Il s'est également réjoui pour les membres de son ancienne "équipe" blanchis par l'AMF, dont l'actuel président d'Airbus Thomas Enders, à l'époque co-président d'EADS avec lui.
Le grief A380 écarté

Dans sa décision, la commission des sanctions de l'AMF écarte, comme l'avait fait le rapporteur, les griefs relatifs à l'information privilégiée dont auraient bénéficié les dirigeants sur le programme A350 et le plan d'affaires 2006-2010 d'EADS. Elle va même plus loin que lui, puisqu'elle écarte le grief portant sur les retards de l'A380: elle estime que les informations dont bénéficiaient les dirigeants sur ces derniers n'étaient pas "privilégiées", notamment car au printemps 2006 ces retards restaient dans la norme des programmes aéronautiques de ce type.
La commission des sanctions a également écarté le grief de mauvaise communication financière, qui avait poussé le rapporteur à réclamer une amende de 700.000 euros contre EADS.
Ce dossier fait également l'objet d'une instruction confiée aux juges Tournaire et Pendariès. Cinq personnes ont été mises en examen: Noël Forgeard, Jean-Paul Gut, Olivier Andriès et Andreas Sperl, tous blanchis par l'AMF, ainsi que l'Allemand Gustav Humbert, ex-président d'Airbus, qui ne figurait pas dans le viseur du gendarme de la Bourse.
L'Association des petits porteurs actifs (Appac) s'est dit "étonnée du revirement de l'Autorité des marchés" et a rappellé que l'AMF "n'est qu'une autorité administrative (...) et ne peut en aucun cas porter un jugement sur la qualification des faits portés à la connaissance de la justice par l'Appac dans sa plainte pénale contre X". L'association a porté plainte contre X en juin 2006 pour diffusion de fausses informations au marché et délit d'initiés commis par des personnes physiques de la société EADS.

Le groupe Lagardère SCA a annoncé vendredi sa mise en examen pour délit d'initié sur la vente d'actions EADS.

Barbapoutre a écrit : Et bien patron d'une grande boite (quand je dis patron c'est qu'il ne me vient pas d'autre mot) c'est une vraie sinécure. Tu perds du fric tu empoche, tu en gagnes tu empoches, tu n'es au courant de rien de ce qui se passe dans ta boite tu empoches. D'ailleurs c'était mieux pour eux de ne pas savoir que le programme avait du retard.
C'était quoi leur job?

En revanche la moindre petite merde qui se passe dans une petite entreprise, et tu peux te retrouver embastillé parce que le patron est responsable de tout. :roll: