Quatre actes de violence sur cinq ne sont pas déclarés
Posté : 18 novembre 2008 12:50
S'il confirme la fiabilité des chiffres de la police sur les vols, l'Observatoire de la délinquance révèle aussi que les atteintes physiques ont augmenté.
Le chiffre noir des violences se précise. Selon l'Observatoire national de la délinquance (OND), présidé par Alain Bauer, seulement un acte sur cinq aboutit à une plainte en bonne et due forme. Il s'agit bien là d'atteintes physiques, plus ou moins graves, et non de menaces ou d'injures.
L'OND va rendre publique mardi sa dernière grande enquête conduite avec l'Insee auprès des victimes. Un travail de titan, qui a nécessité des centaines d'entretiens individuels, avec, au final, pour la première fois, deux études qui se suivent, permettant enfin des comparaisons dans le temps.
Pour ce qui est des violences donc, «moins de 20 % des actes (hors ménage) ont fait l'objet d'une plainte en 2007», notent les experts de l'OND. Selon eux, sur quelque 1,4 million de faits déclarés aux enquêteurs de l'Insee, seulement 273 000 auraient été consignées dans un procès-verbal.
Victimes de plusieurs atteintes
Prenant un peu à contre-pied le ministère de l'Intérieur, qui annonçait en janvier dernier la «première baisse des violences depuis dix ans», l'OND constate, pour sa part, d'après ses estimations, que le nombre d'actes pour 2007 est «orienté à la hausse par rapport à 2006». De plus de 200 000 faits. «Sans pour autant que la variation soit considérée comme significative», ajoutent prudemment ses analystes.
«On trouve parmi ces actes de simples claques, qui relèvent plutôt de la contravention de police», nuance Cyril Rizk, le responsable des statistiques de l'OND. En outre, de nombreuses personnes ont été victimes de plusieurs actes au cours de l'année. On les estime à environ 200 000.
Il faut distinguer d'un côté les actes et de l'autre les victimes, forcément moins nombreuses puisque nombre d'entre elles subissent des atteintes répétées.
«Cela n'aurait servi à rien»
En retenant seulement le dernier acte subi, l'OND constate que seulement quatre personnes sur dix se sont rendues au commissariat ou dans une gendarmerie pour le signaler. Sur ces quatre personnes, trois ont déposé une vraie plainte et une a rempli une main courante, ce registre de la police où l'on note les faits plus ou moins mineurs sans alerter la justice. Quand l'OND interroge les six personnes sur dix qui n'ont effectué aucun signalement aux forces de l'ordre, 39 % répondent «parce que ce n'était pas grave» et 28 % «parce que cela n'aurait servi à rien».
Autre lièvre levé par l'OND : la distorsion entre les plaintes pour cambriolage annoncées en 2007 par les victimes (240 000) et le chiffre officiel (150 000). Elle pourrait tenir, entre autres, à des erreurs de saisie de la part des autorités. Une partie des faits serait ainsi comptabilisée dans une mauvaise rubrique. Mais ce n'est qu'une hypothèse…
Reste la bonne nouvelle : les vols continuent de diminuer en France, de plus de 7 % en un an. Cette décrue est principalement la «conséquence de la baisse des vols liés à l'automobile», assure Christophe Soullez, l'un des piliers de l'OND.
L'Observatoire national de la délinquance veut rendre justice à l'Intérieur. Son estimation du nombre de plaintes déposées l'an dernier pour vols et tentatives corrobore le chiffre officiel : 1 644 000, selon les criminologues, contre 1 651 259, selon la police. La suspicion qui a longtemps entouré la présentation des bilans de la Place Beauvau n'aurait donc aucun fondement. En tout cas, sur ce point.
Alain Bauer prévient : sa dernière enquête auprès des victimes reste un élément «complémentaire» de la statistique officielle.
Le chiffre noir des violences se précise. Selon l'Observatoire national de la délinquance (OND), présidé par Alain Bauer, seulement un acte sur cinq aboutit à une plainte en bonne et due forme. Il s'agit bien là d'atteintes physiques, plus ou moins graves, et non de menaces ou d'injures.
L'OND va rendre publique mardi sa dernière grande enquête conduite avec l'Insee auprès des victimes. Un travail de titan, qui a nécessité des centaines d'entretiens individuels, avec, au final, pour la première fois, deux études qui se suivent, permettant enfin des comparaisons dans le temps.
Pour ce qui est des violences donc, «moins de 20 % des actes (hors ménage) ont fait l'objet d'une plainte en 2007», notent les experts de l'OND. Selon eux, sur quelque 1,4 million de faits déclarés aux enquêteurs de l'Insee, seulement 273 000 auraient été consignées dans un procès-verbal.
Victimes de plusieurs atteintes
Prenant un peu à contre-pied le ministère de l'Intérieur, qui annonçait en janvier dernier la «première baisse des violences depuis dix ans», l'OND constate, pour sa part, d'après ses estimations, que le nombre d'actes pour 2007 est «orienté à la hausse par rapport à 2006». De plus de 200 000 faits. «Sans pour autant que la variation soit considérée comme significative», ajoutent prudemment ses analystes.
«On trouve parmi ces actes de simples claques, qui relèvent plutôt de la contravention de police», nuance Cyril Rizk, le responsable des statistiques de l'OND. En outre, de nombreuses personnes ont été victimes de plusieurs actes au cours de l'année. On les estime à environ 200 000.
Il faut distinguer d'un côté les actes et de l'autre les victimes, forcément moins nombreuses puisque nombre d'entre elles subissent des atteintes répétées.
«Cela n'aurait servi à rien»
En retenant seulement le dernier acte subi, l'OND constate que seulement quatre personnes sur dix se sont rendues au commissariat ou dans une gendarmerie pour le signaler. Sur ces quatre personnes, trois ont déposé une vraie plainte et une a rempli une main courante, ce registre de la police où l'on note les faits plus ou moins mineurs sans alerter la justice. Quand l'OND interroge les six personnes sur dix qui n'ont effectué aucun signalement aux forces de l'ordre, 39 % répondent «parce que ce n'était pas grave» et 28 % «parce que cela n'aurait servi à rien».
Autre lièvre levé par l'OND : la distorsion entre les plaintes pour cambriolage annoncées en 2007 par les victimes (240 000) et le chiffre officiel (150 000). Elle pourrait tenir, entre autres, à des erreurs de saisie de la part des autorités. Une partie des faits serait ainsi comptabilisée dans une mauvaise rubrique. Mais ce n'est qu'une hypothèse…
Reste la bonne nouvelle : les vols continuent de diminuer en France, de plus de 7 % en un an. Cette décrue est principalement la «conséquence de la baisse des vols liés à l'automobile», assure Christophe Soullez, l'un des piliers de l'OND.
L'Observatoire national de la délinquance veut rendre justice à l'Intérieur. Son estimation du nombre de plaintes déposées l'an dernier pour vols et tentatives corrobore le chiffre officiel : 1 644 000, selon les criminologues, contre 1 651 259, selon la police. La suspicion qui a longtemps entouré la présentation des bilans de la Place Beauvau n'aurait donc aucun fondement. En tout cas, sur ce point.
Alain Bauer prévient : sa dernière enquête auprès des victimes reste un élément «complémentaire» de la statistique officielle.