Urgences: les médecins appelés à une grève dure
Posté : 20 novembre 2008 08:13
Le principal syndicat d'urgentistes, l'Amuf, agite la menace d'une grève dure à compter du 1er décembre, appelant les médecins des urgences à refuser d'être réquisitionnés si le gouvernement n'améliore pas leurs conditions de travail.
Un responsable de l'Amuf avait laché lors d'une conférence de presse mercredi que le mouvement pourrait provoquer des "morts" parmi les patients. Mais le syndicat est revenu sur ces propos, qui ont provoqué de vives réactions, aussi bien du ministère de la Santé que d'autres syndicats de médecins.
"Nous maintenons notre appel à la grève mais il n'y aura bien sûr aucun mort", a indiqué le président de l'Amuf Patrick Pelloux, corrigeant des propos qui avaient "dépassé (la) pensée" de leur auteur et qui "ne visaient qu'à dénoncer les problématiques d'accès aux soins et les problèmes récurrents des urgences".
Tout en maintenant le principe d'un refus des assignations enjoignant aux grévistes de travailler, que l'Amuf compte contester devant la justice administrative, M. Pelloux a précisé que "médecins et directions des hôpitaux feront ce qu'ils faut pour que tous les patients soient soignés" lors du mouvement social.
Les urgentistes dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail, qui "met en danger la santé des patients".
Le syndicat revendique notamment la reconnaissance d'un temps de travail de base de 39 heures pour les urgentistes, ainsi qu'un "moratoire sur les fermetures de services d'urgence, de Smur (services mobiles) et de postes de garde".
"75% des urgentistes sont en burn-out (épuisement professionnel), on en a ras-le-bol", a expliqué Patrick Pelloux, car ils doivent prendre en charge de plus en plus de patients avec des moyens en baisse, dans le cadre des plans de retour à l'équilibre des hôpitaux.
Selon l'Amuf, les médecins qui se joindront au mouvement ne courent "aucun risque". "Nous sommes blindés juridiquement", a affirmé le secrétaire général adjoint du syndicat Régis Garrigue, estimant que de nombreux médecins étaient "en droit d'arrêter le travail" parce qu'ils auront déjà effectué fin novembre le nombre d'heures qu'ils étaient censés faire d'ici la fin de l'année.
Au ministère de la Santé, on s'étonne des revendications des urgentistes : "depuis dix ans, ce sont les urgences qui ont bénéficié des plus grands moyens au sein de l'hôpital".
Le ministère juge par ailleurs "impossible" pour les médecins de ne pas répondre à une assignation lors d'une grève, à moins de s'exposer à des sanctions.
L'appel à la grève, même s'il n'est pas soutenu par d'autres organisations syndicales, s'inscrit dans un contexte de mécontentement croissant des praticiens hospitaliers. Plusieurs grèves ont eu lieu cette année, aussi bien sur le temps de travail que sur la réforme de leur retraite complémentaire.
"Il y a une vraie détresse à l'hôpital", a jugé le président de la coordination médicale hospitalière (CMH) François Aubart, mettant en cause la logique de retour à l'équilibre financier d'ici trois ans, imposée par le gouvernement aux hôpitaux publics.
"Aujourd'hui, il n'y a pas de dialogue avec les pouvoirs publics et c'est qui pousse certains à des mots d'ordre extrêmes, que je ne partage pas", a estimé la présidente de l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), Rachel Bocher.
Un responsable de l'Amuf avait laché lors d'une conférence de presse mercredi que le mouvement pourrait provoquer des "morts" parmi les patients. Mais le syndicat est revenu sur ces propos, qui ont provoqué de vives réactions, aussi bien du ministère de la Santé que d'autres syndicats de médecins.
"Nous maintenons notre appel à la grève mais il n'y aura bien sûr aucun mort", a indiqué le président de l'Amuf Patrick Pelloux, corrigeant des propos qui avaient "dépassé (la) pensée" de leur auteur et qui "ne visaient qu'à dénoncer les problématiques d'accès aux soins et les problèmes récurrents des urgences".
Tout en maintenant le principe d'un refus des assignations enjoignant aux grévistes de travailler, que l'Amuf compte contester devant la justice administrative, M. Pelloux a précisé que "médecins et directions des hôpitaux feront ce qu'ils faut pour que tous les patients soient soignés" lors du mouvement social.
Les urgentistes dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail, qui "met en danger la santé des patients".
Le syndicat revendique notamment la reconnaissance d'un temps de travail de base de 39 heures pour les urgentistes, ainsi qu'un "moratoire sur les fermetures de services d'urgence, de Smur (services mobiles) et de postes de garde".
"75% des urgentistes sont en burn-out (épuisement professionnel), on en a ras-le-bol", a expliqué Patrick Pelloux, car ils doivent prendre en charge de plus en plus de patients avec des moyens en baisse, dans le cadre des plans de retour à l'équilibre des hôpitaux.
Selon l'Amuf, les médecins qui se joindront au mouvement ne courent "aucun risque". "Nous sommes blindés juridiquement", a affirmé le secrétaire général adjoint du syndicat Régis Garrigue, estimant que de nombreux médecins étaient "en droit d'arrêter le travail" parce qu'ils auront déjà effectué fin novembre le nombre d'heures qu'ils étaient censés faire d'ici la fin de l'année.
Au ministère de la Santé, on s'étonne des revendications des urgentistes : "depuis dix ans, ce sont les urgences qui ont bénéficié des plus grands moyens au sein de l'hôpital".
Le ministère juge par ailleurs "impossible" pour les médecins de ne pas répondre à une assignation lors d'une grève, à moins de s'exposer à des sanctions.
L'appel à la grève, même s'il n'est pas soutenu par d'autres organisations syndicales, s'inscrit dans un contexte de mécontentement croissant des praticiens hospitaliers. Plusieurs grèves ont eu lieu cette année, aussi bien sur le temps de travail que sur la réforme de leur retraite complémentaire.
"Il y a une vraie détresse à l'hôpital", a jugé le président de la coordination médicale hospitalière (CMH) François Aubart, mettant en cause la logique de retour à l'équilibre financier d'ici trois ans, imposée par le gouvernement aux hôpitaux publics.
"Aujourd'hui, il n'y a pas de dialogue avec les pouvoirs publics et c'est qui pousse certains à des mots d'ordre extrêmes, que je ne partage pas", a estimé la présidente de l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), Rachel Bocher.