"Travailler plus pour gagner davantage"
Education, pouvoir d'achat, logement, emploi, chômage... Il y a quatre ans, Nicolas Sarkozy donnait le ton en balayant tous les thèmes qui allaient le mener jusqu'à l'Elysée. Et en martelant son fameux "Travailler plus pour gagner plus": "Je propose que celui qui veut travailler plus pour gagner davantage ait le droit de le faire parce qu'il ne sert à rien d'avoir plus de temps libre quand on n'arrive plus à boucler ses fins de mois."
Au-delà même d'un discours tout entier tourné vers les ouvriers, il avait également évoqué quelques-unes des grandes lignes de sa politique: opposition àl'héritage de mai 68, refus de l'assistanat, culte de la performance et de l'excellence.
Sur l'immigration, les mots de 2006 résonnent même étrangement avec ceux d'aujourd'hui: "Accepter d'accueillir toute la misère du monde, c'est tirer toute la société vers le bas. C'est faire le malheur des immigrés que l'on n'arrive plus à intégrer, et le malheur de tous les autres."
Cap sur le social
Le discours de ce mardi touchera-t-il à autant de sujets? Pas sûr tant Nicolas Sarkozy a un autre souci en tête: assurer sa réélection.
Et pour cela, il faut draguer de nouveau les classes populaires. En 2007, séduits par son discours volontariste, les ouvriers avaient massivement voté pour le candidat UMP. Mais, aujourd'hui, la situation est bien plus sombre.
"Cet électorat populaire est venu en 2007 pour l'essentiel du Front national. Aujourd'hui, déçu, il retourne au FN. L'électorat ouvrier est sa faiblesse", explique Frédéric Dabi, directeur du département Opinion et stratégies à l'Ifop
Même son de cloche pour Gaël Sliman, directeur de l'institut BVA: "Nicolas Sarkozy est aujourd'hui largement impopulaire auprès de l'électorat populaire (10% d'intentions de vote au premier tour) qui se tourne massivement vers le Front national (31%) ou vers la gauche (22% d'intentions de vote si Martine Aubry était candidate)."
Pour les éloigner du FN, et les ramener dans le giron de l'UMP, Nicolas Sarkozy est tenté d'occuper les thématiques frontistes. Mais, un récent sondage TNS-Sofres pour La Croix a fait apparaître que la première préoccupation des Français (74%) concerne le chômage et l'emploi. Cette inquiétude est particulièrement prégnante chez les ouvriers (86%, +7pts) et les catégories modestes (84%, +12pts).
Ainsi, après une longue séquence sociétale sur fond de débat sur la laïcité et questions sécuritaires, Nicolas Sarkozy va devoir également s'emparer des thématiques sociales et économiques. Et quoi de mieux qu'une visite dans une usine des Ardennes pour cela.