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Jonathan Safran Foer est connu comme romancier. Notamment pour Tout est illuminé, l'un des grands romans sur le 11 septembre. Mais ce samedi de décembre, dans son hôtel du boulevard Raspail, c'est un jeune essayiste de Brooklyn qui se présente. Moins drôle que son écriture, mais tout aussi élégant, polo noir, barbe taillée, il a à son crédit trois ans de recherches sur le système américain de production de la viande, pour écrire Eating Animals. Il s'est introduit clandestinement dans des fermes industrielles, a voyagé dans tout le pays pour aller essayer de parler aux tortionnaires de dindes, aux activistes de PETA, ou encore à Frank Reese, «dernier petit éleveur de volailles». Best-seller aux Etats-Unis, en Italie et en Allemagne, Faut-il manger les animaux? en français est publié ce mois-ci. A mi-chemin entre l'essai et le récit.

Pour le fond, Jonathan Safran Foer s'aventure sur le même terrain que quantité de documentaires déjà produits sur le sujet. Il y met cependant son talent d'écrivain, son humour. Vous n'aurez jamais trouvé les dindes aussi malheureuses que sous sa plume. Surtout, il y mêle les réflexions de philosophes ayant exploré notre rapport aux animaux pour nous montrer que la torture des animaux (avérée dans le système industriel actuel) ne fait pas de tort qu'aux animaux eux-mêmes. Mais aux hommes aussi. A notre santé, et à ce que nous sommes.

«Aujourd'hui ce qui est en jeu dans le fait de manger les animaux, [c'est] aussi notre capacité à réagir à certaines parties de notre propre être (animal). La guerre ne se déroule pas seulement entre eux et nous, mais entre nous et nous.» Et il cite Jacques Derrida qui précisait dans L'Animal que donc je suis pour évoquer «une lutte inégale, d'une guerre en cours et dont l'inégalité pourrait un jour s'inverser, entre, d'une part, ceux qui violent non seulement la vie animale mais jusqu'à ce sentiment de compassion et, d'autre part, ceux qui en appellent au témoignage irrécusable de cette pitié».

Dérangeant au point de vous emmener sur la route du végétarisme. Si, même si vous étiez féru d'entrecôte béarnaise.

Alogos a écrit : Entre autres bizarreries, j'ai une propension à être végétarien -
Les reportages où l'on montre comment les animaux sont élevés puis massacrés me donnent la nausée -
et on leur fait boulotter n'importe quoi.
farines animales + antibiotiques + hormones de croissance riches en EOP - de veau

d'un autre côté, l'avenir de la médecine est dans les zoonoses NO COMMENT

Sov Strochnis a écrit : Disons que si la population mondiale devait augmenter il faudrait naturellement réduire son alimentation en viande qui ne profite qu'aux riches pays. Je crois que ce que l'on nous propose aujourd'hui répond au besoin du consommateur, si les consommateurs arrêtaient de bouffer de la viande, du moins s'ils diminuaient leur consommation, il faudrait bien que les éleveurs ralentissent la boucherie.

miragen a écrit :
Il exagère pour tout, l'alcool, le tabac, le jeu, la voiture, et la viande ... il en crèvera .