la réforme de la garde à vue dans la défiance
Posté : 15 avril 2011 22:43
Les avocats se sont dits, vendredi, "prêts à faire face" après la décision de la Cour de cassation accélérant la mise en oeuvre de la réforme de la garde à vue. La haute juridiction a décidé que les nouvelles règles, prévoyant notamment la présence d'un avocat tout au long des interrogatoires, devaient s'appliquer "immédiatement".
"C'est une hypothèse que nous avions anticipée", a déclaré le vice-bâtonnier de l'ordre des avocats de Paris, Me Jean Yves Le Borgne. "Elle est maintenant confirmée, nous allons faire face, a-t-il ajouté. "Nous aurons les équipes de volontaires nécessaires pour assister les gardés à vue. Nous aurons aussi à assister, quand elles le demanderont, les victimes qui seront entendues, dans le cadre notamment d'une confrontation avec les personnes suspectées. Tout a été mis en oeuvre pour qu'il n'y ait pas de difficultés pratiques, pour que tout soit fait dans les normes."
"Difficulté technique" (Ordre des avocats de Paris)
Dans un communiqué, l'Ordre des avocats de Paris a souligné : "L'application immédiate d'une garde à vue modernisée et plus respectueuse des libertés est à la fois un progrès, dont il faut se féliciter, et une difficulté technique que les barreaux doivent assumer dans l'urgence." Le barreau de Paris "s'est préparé à faire face à une intervention plus importante de l'avocat en garde à vue. Il espère que l'État saura, lui aussi, s'adapter sans délai, en informant les fonctionnaires de police de leurs nouvelles obligations et en rendant effective une indemnisation décente des avocats intervenant au titre de l'aide juridictionnelle", a-t-il ajouté.
Le président de la Conférence des bâtonniers, Alain Pouchelon, a également assuré avoir pris des dispositions en cas d'application immédiate du texte, publié vendredi au Journal officiel et qui aurait donc dû s'appliquer au 1er juin. "Depuis plusieurs jours, je mobilise les bâtonniers de France et d'outre-mer pour que nous soyons en situation d'être présents dès le début de la garde à vue", a-t-il dit.