8 ans de prison pour un contrôleur SNCF accusé de viol
Posté : 20 mai 2011 21:38
STRASBOURG — Un ancien contrôleur de la SNCF âgé de 57 ans a été condamné vendredi à huit ans de prison par la cour d'assises du Bas-Rhin à Strasbourg pour le viol à bord d'un train d'une jeune voyageuse dépourvue de billet.
Jean-Michel Ancel, aujourd'hui retraité, a toujours affirmé son innocence et n'avait reconnu que des attouchements sexuels consentis. Ses avocates avaient plaidé l'acquittement. Elles ont annoncé leur intention de faire appel.
La cour a délivré un mandat de dépôt contre l'accusé, qui comparaissait libre. Il a été reconnu coupable de "viol par personne ayant abusé de l'autorité que lui conféraient ses fonctions", une peine qui pouvait lui valoir vingt ans de réclusion.
L'avocat général, Régis Delorme, avait requis dix à onze ans de prison. Il avait souligné que la version des faits présentée par le contrôleur - Jean-Michel Ancel se disait victime d'un "jeu de séduction" de la part d'une femme "entreprenante" - était "truffée d'invraisemblances".
Les faits avaient eu lieu l'après-midi du 17 juillet 2008 dans un compartiment du train Corail Lyon-Strasbourg, où M. Ancel était le seul contrôleur à bord.
Son accusatrice, une animatrice de centre de vacances âgée de 22 ans à l'époque des faits, affirme qu'il l'a violée dans un compartiment où il l'avait entraînée après qu'elle lui eut signalé avoir perdu son billet.
L'accusé, un homme marié et père de famille, a nié tout viol. Il a soutenu que la jeune femme, munie d'un billet valide, l'a masturbé sans qu'il ait eu besoin de la forcer. Bien que son empreinte génétique ait été retrouvée dans le vagin de la victime, il a réfuté toute pénétration.
La victime a été entendue jeudi par la cour à huis clos. L'experte psychologue qui l'a examinée après les faits a décrit "une jeune femme en désarroi, avec un tableau traumatique crédible", mais "qui peut aussi avoir recours à l'imaginaire pour contourner ses difficultés".
Pour la défense, Me Jocelyne Klopfenstein avait relevé de nombreuses contradictions dans les propos de la jeune femme. "Si on met bout à bout ses déclarations tout à fait contradictoires, le dossier paraît bien fragile", avait-elle plaidé.