Une Saoudienne en prison pour avoir conduit
Posté : 24 mai 2011 14:14
Source : http://www.lepost.fr/article/2011/05/24 ... ilise.htmlUne Saoudienne en prison pour avoir conduit : le Web se mobilise
Suite au vent de contestation qu'a suscité son interpellation, le roi Abdallah devrait autoriser les femmes à conduire.
Femme au volant, prison au tournant ? Ce dicton pourrait s'appliquer en Arabie Saoudite, le seul pays à interdire aux femmes de conduire.
Si aucune loi interdit formellement aux femmes de conduire, un édit religieux promulgué par le royaume prohibe la mixité. Pour ériger certaines lois, la monarchie s'inspire donc d'une version rigoriste de l'islam, qui interdit notammment aux femmes de conduire.
C'est pour ces raisons que, samedi, Manal al-Charif, une jeune Saoudienne de 32 ans, a été arrêtée à l'est du pays, pour avoir osé conduire. Relâchée quelques heures plus tard, elle a de nouveau été interpellée par la police, dimanche, à son domicile.
En cause ? Elle avait posté sur YouTube une vidéo la montrant en train de conduire. "Elle a été accusée d'inciter sur Internet les femmes à conduire", explique son avocat, Adnan al-Saleh.
Résultat ? 5 jours de prison... et une mobilisation sur les réseaux sociaux. Un groupe de militante demande en effet la libération de Manal al-Charif. Sur Twitter l'identifiant #saudiwomenrevolution (révolution des femmes saoudiennes) est apparu.
Les militantes appelent les Saoudiennes à défiler au volant de leur voiture le 17 juin. Un appel à la mobilisation qui n'est pas une première en Arabie Saoudite. En 1990, déjà, une quarantaine de femmes avaient défilé en voiture dans la capitale Ryad avant d'être arrêtées. Plusieurs d'entre elles, fonctionnaires, avaient été sanctionnées, rappelle LesNouvellesNews.fr.
Quelle réponse du royaume ?
Face à ce vent de contestation, "le roi Abdallah devrait immédiatement ordonner la libération de Manal al-Charif et lever l'interdiction de conduire (pour les femmes) dans le royaume", a affirmé l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch, basée à New-York.
Suffisant pour étouffer le mouvement de contestation des militantes saoudiennes ? Rien n'est moins sûr. C'est pourquoi, "le roi Abdallah devrait mettre fin au statut de paria dans la communauté internationale de l'Arabie saoudite, seul pays à interdire aux femmes de conduire", poursuit l'organisation basée à New York.
Car, en Arabie Saoudite, la dépendance des femmes face aux hommes ne se résume pas au seul fait de ne pas pouvoir conduire. Les Saoudiennes n'ont pas le droit de vote, ne peuvent voyager sans l'autorisation d'un tuteur, et n'ont pas les droits d'héritage en cas de divorce.