qui en veut à IKEA ?
Posté : 13 juin 2011 18:58
La menace s’accentue contre Ikea. Douze jours après les établissements de Lomme, en France, de Gand, en Belgique, et d’Eindhoven, aux Pays-Bas, un autre magasin du groupe suédois a été pris pour cible par un mystérieux poseur de bombe. Vendredi, un petit engin piégé a explosé à Dresde, en Allemagne, dans l’une des allées du magasin, blessant légèrement deux personnes au tympanL’incident est survenu vers 19 h 45. Les salariés s’apprêtent à clôturer les portes de l’établissement quand soudain une déflagration est entendue au rayon cuisine. L’explosion, de faible ampleur, endommage le plancher et des meubles d’exposition. Une femme de 32 ans et son compagnon de 41 ans, qui se trouvaient à proximité, souffrent d’une perte d’audition. « Les blessures sont typiques. On connaît ça aussi dans l’utilisation de feux d’artifice illégaux », explique Thomas Geithner, l’un des porte-parole de la police allemande.
Un homme recherché
Immédiatement, le magasin est évacué puis fouillé par les enquêteurs du LKA, la police criminelle régionale. Pendant de longues heures, aidés par cinq chiens spécialisés dans la recherche d’explosifs, ils passent au peigne fin chacune des allées. L’engin est, quant à lui, analysé par les enquêteurs de la police technique et scientifique. Les résultats ne devraient pas tomber avant plusieurs jours mais il semble qu’il soit composé de gros pétards.
« Nous prenons la situation très au sérieux, bien sûr, et le magasin a été fouillé », indique Sabine Nold, porte-parole d’Ikea en Allemagne. « Il a rouvert normalement samedi à 10 heures », poursuit-elle, précisant qu’aucune menace n’avait été émise contre le groupe suédois. Le géant du meuble en kit indique qu’il ne prendra pas de mesures de sécurité supplémentaires. « Le niveau de sécurité dans nos magasins à travers le monde est très haut. Nous avons donc décidé de ne pas renforcer nos mesures de sécurité », a certifié dimanche, à Helsingborg, Camilla Meiby, porte-parole suédoise de la chaîne.
Les enquêteurs allemands, eux, disposent déjà du portrait-robot d’un suspect. Plusieurs témoins affirment avoir aperçu un homme d’une quarantaine d’années, les cheveux blond foncé, mesurant entre 1,65 m et 1,70 m, partir en courant. Il portait, aux moments des faits, une casquette de base-ball de couleur beige, des lunettes rondes dont les verres étaient violets, ainsi qu’une chemise bleu clair avec des rayures blanches, sortie de son pantalon. Est-il l’homme qui a déposé, le mois dernier, des colis piégés dans trois magasins de l’enseigne en France, en Belgique et aux Pays-Bas ? « Nous voulons analyser les résultats des enquêtes dans les autres cas d’attaques et les comparer aux nôtres, afin de voir s’il s’agit du même agresseur ou groupe d’agresseurs », assure le procureur Lorenz Hase.
Une enquête internationale
Le 30 mai dernier, un premier magasin du groupe était pris pour cible à Lomme, près de Lille. Deux engins piégés explosaient dans les rayons, sans faire de victime. Ils étaient composés de gros pétards et d’un mécanisme déclenché par des réveils reliés à des piles électriques. « La puissance de la déflagration est extrêmement faible, équivalente à celle causée par des pétards de foire. Ce qui est sûr, c’est que le but n’était pas de blesser ou de tuer », soulignait alors Guy Sapata, directeur interrégional de la police judiciaire de Lille.
Quelques minutes plus tard, vers 18 heures, deux autres explosions survenaient à Gand. Là encore, deux réveils piégés avaient été cachés sous des palettes à l’intérieur du magasin. Cette fois, deux salariés de l’enseigne avaient été légèrement blessés. Vers 19 h 30, à Eindhoven, un autre colis piégé se trouvant dans une poubelle à l’entrée du magasin explosait, sans faire de blessé.
La semaine dernière, les enquêteurs de ces trois pays se sont réunis afin d’évoquer cette étrange affaire. « On a beaucoup de contacts avec les policiers français et hollandais », confirme à France-Soir An Schoonjans, substitut du procureur du roi à Gand. « Concernant l’explosion qui a eu lieu en Belgique, les enquêteurs de la police fédérale travaillent dessus à plein temps, même le week-end. Mais nous n’avons pas encore trouvé de suspect. ».