nouveau revers électoral pour Berlusconi
Posté : 14 juin 2011 07:37
Deux semaines après la débâcle des municipales, le Cavaliere a essuyé un nouveau revers lors d'un triple référendum où les Italiens ont rejeté l'énergie nucléaire.
Encore une fois, Silvio Berlusconi a été désavoué par les urnes. Les Italiens se sont déplacés massivement (environ 57 %), dimanche et lundi, dans les bureaux de vote, pour rejeter définitivement le nucléaire, dire non à la loi dite de « l'empêchement légitime » (qui permet au chef du gouvernement de ne pas se présenter devant la justice), ainsi que la libéralisation de la gestion de l'eau.
La déconfiture est totale pour le Cavaliere. Primo, il avait invité les Italiens à négliger ce triple référendum, espérant que le vote serait annulé (comme toujours depuis 1995) faute de participation de 50 % des électeurs. Secundo, le président du Conseil a subi un affront en voyant 95 % des votants rejeter en force des lois qu'il avait défendues bec et ongles.
Mal en point
Après la cuisante défaite de son parti aux municipales, où la droite avait perdu son fief de Milan, il y a deux semaines, Berlusconi aura du mal à se remettre. La question du nucléaire était pour lui centrale, car il avait fait du retour de l'atome son cheval de bataille depuis sa réélection, en 2008, la Botte ayant abandonné ce type d'énergie après Tchernobyl.
« Cette défaite s'explique de deux façons : d'une part, le nucléaire n'a jamais été populaire en Italie, analyse le politologue Roberto D'Alimonte. D'autre part, beaucoup d'électeurs ont voulu clairement dire à Berlusconi qu'il n'était plus populaire. Mais si le Cavaliere est affaibli, il n'est pas encore mort. Ce ne sont pas ses funérailles, juste les préparatifs ! »
Pas encore enterré, donc, mais de plus en plus mal en point, Silvio Berlusconi, 74 ans, affichait néanmoins, hier, un air décontracté avant le dépouillement. Lors d'une conférence de presse avec l'Israélien Benyamin Nétanyahou, il a d'ailleurs osé une blague en désignant la reproduction d'une peinture du XIXe siècle accrochée derrière eux. La toile représentait Apollon jouant de la lyre entouré de neuf muses. « C'est du bunga bunga de l'année 1811 ! » a lancé le président du Conseil, faisant ouvertement référence au nom donné aux orgies qu'il est soupçonné d'avoir organisées avec de jeunes femmes !