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Dès qu'il croise cette belle élue socialiste corrézienne, Jacques Chirac ne la quitte plus. Pendant que sa femme Bernadette discourt, il insiste pour que Sophie s'asseye à côté de lui. Puis, lors de la visite de l'exposition, il glisse à l'oreille de l'élue - devant des pièces chinoises ancestrales qui exaucent les voeux de celui qui les reçoit - "Je peux peut-être en piquer et te l'offrir". Plus loin, il lui caresse tendrement le bout du nez avec un doigt. Et quand il voit François Hollande discuter avec Sophie, Jacques Chirac joue les jaloux. "T'es en train d'essayer de séduire ma copine... Y a plus d'ami." Truculent. Chirac n'a jamais été aussi drôle.

Ce n'est pas la première fois qu'il se fait "piquer" en train de draguer Sophie.

En 2009, dans le même musée, il avait déjà joué les complices avec cette femme socialiste et créé le buzz. Comme quoi Chirac est constant depuis qu'il est à la retraite. Avec l'âge il dit ce qu'il pense, fait ce qu'il veut et semble ne plus s'embêter avec le qu'en-dira-t-on. Sa femme tape comme une sourde sur le micro pour se faire entendre, lui s'amuse à draguer gentiment.

Son ami corrézien François Hollande est à son côté, il en profite pour lui glisser : "J'aime bien Juppé mais comme il n'ira pas, je voterai pour vous." Et lorsque le candidat socialiste lui répond, légèrement gêné : "Vous allez vous faire entendre !", en lui montrant le micro perché au-dessus de leur tête, Chirac s'en moque et répète comme un gosse : "Je peux dire que je voterai Hollande."

Ce serait de "l'humour corrézien", lui a fait préciser son entourage dans un communiqué. Une blague, en somme. Foutaise. Le vieux monsieur ne veut plus, comme le dit l'un de ses fidèles, "qu'on l'emmerde" et n'en fait qu'à sa tête. Hollande est bien son ami. Il le dit, et ça se voit. A 78 ans, Chirac livre ses souhaits pour 2012, continue d'apprécier la compagnie des femmes, joue les galants et fait des petits gestes tendres. Il donne l'impression presque touchante de vouloir tuer l'ennui. Ce n'est pas drôle de vieillir, et la vie est trop courte. De sortie en Corrèze, il en profite pour s'offrir un moment de détente. Revoir Sophie et soutenir un ami. Le "Petit Journal" de Canal est là ? Même pas peur ! Tant mieux même si tout cela met une belle pagaille dans le microcosme politique. Cette séquence en images rend ridicules les tentatives de son entourage de lui faire endosser un rectificatif. La vieillesse aurait cela de bien : on n'a plus rien à perdre, alors on livre ce que l'on a sur le coeur.

Si la politique se teintait plus souvent d'humour - corrézien ou pas -, si elle s'affranchissait davantage des conseils des communicants, peut être y croirait-on davantage. Chirac, c'est sa franchise et sa provocation qui nous font rire. Dommage que ce ne soit qu'au bénéfice de l'âge. A quand un peu d'humour parisien, neuilléen, lillois ou deux-sévriens ? Mais l'humour, apparemment, ce n'est pas donné à tout le monde.