L'ancien chef de la police belge accusé de viol et suspendu
Posté : 15 juillet 2011 15:22
BRUXELLES - L'ancien commissaire général de la police fédérale belge, Fernand Koekelberg, a été suspendu vendredi de ses fonctions par son successeur à la tête de la police belge, au lendemain de son inculpation pour un "viol" qu'il nie fermement.
"J'ai été informé du fait que le commissaire divisionnaire Fernand Koekelberg a été inculpé par un juge d'instruction de Namur (sud), jeudi 14 juillet 2011, pour des faits qui sont qualifiés par la législation de délits graves", indique dans un communiqué le nouveau chef de la police fédérale belge, Paul Van Thielen.
"Ces faits se situent uniquement et exclusivement dans la sphère privée", ajoute-t-il, tout en estimant que "la qualification de l'inculpation est telle que ces faits pourraient porter gravement atteinte à la dignité de la fonction de police".
"Cette situation m'amène à suspendre provisoirement Fernand Koekelberg à partir d'aujourd'hui", poursuit le numéro 1 actuel de la police fédérale. "Il s'agit d'une mesure provisoire qui ne porte pas sur le contenu des accusations mais qui a pour seul but de garantir le bon fonctionnement de la police fédérale. Il est évident que l'intéressé jouit de la présomption d'innocence", souligne-t-il.
Fernand Koekelberg, 56 ans, avait démissionné en mars de son poste de commissaire général de la police fédérale, qu'il occupait depuis 2007. Il avait été durement éprouvé par des critiques publiées dans la presse belge, surtout néerlandophone, pour le coût jugé excessif d'un voyage effectué au Qatar, alors qu'il briguait le poste de vice-président d'Interpol. Il avait été aussi accusé d'avoir favorisé une proche collaboratrice.
Le parti indépendantiste flamand N-VA avait réclamé la démission du policier wallon.
Fernand Koekelberg devait prochainement entrer en fonction en tant qu'agent de liaison entre la police fédérale et les autorités régionales belges.
Les faits qui lui sont à présent reprochés remontent au 10 juillet, selon plusieurs journaux belges.
Depuis plusieurs mois, l'ancien premier policier du royaume entretenait une relation avec une jeune femme de la région de Namur (sud), qui lui a annoncé fin juin qu'elle souhaitait y mettre fin, explique le quotidien Le Soir.
"Il ne l'a pas accepté. Dimanche soir, il me l'a encore signifié et m'a soumise à une relation forcée", a déclaré au Soir cette femme d'une quarantaine d'années dont l'identité n'a pas été dévoilée.
La plaignante appuie sa plainte sur l'existence d'ecchymoses, selon le journal.
L'avocat de Fernand Koekelberg, Me Marc Uyttendaele, a précisé à l'AFP que son client avait été inculpé de "viol et harcèlement".
"Fernand Koekelberg conteste de la manière la plus absolue les accusations ignobles qui ont été formulées à son égard", a déclaré Me Uyttendaele, en précisant qu'une "plainte en diffamation a déjà été établie à l'encontre de son accusatrice" et qu'il a "déjà officiellement sollicité des autorités judiciaires que l'intéressée fasse l'objet d'un examen psychiatrique".
"Les tout premiers (éléments) d'enquête révèlent des contradictions dans les dires de la plaignante et Fernand Koekelberg a d'emblée sollicité des devoirs d'enquête précis qui seront de nature à démontrer qu'il est victime d'affabulations", a poursuivi Me Uyttendaele, en regrettant une inculpation "précipitée".