ceux, qui comme Dati égratignent Sarkozy ^^
Posté : 05 septembre 2011 20:29
Après Jean-Pierre Raffarin et Patrick Devedjian ce week-end, c'est au tour de Rachida Dati, ancienne Garde des Sceaux, de mettre en doute la stratégie de Nicolas Sarkozy.
Malgré les appels à l'unité, les critiques se succèdent dans le camp UMP. Dernière en date, Rachida Dati, ex-ministre de la Justice, qui n'épargne pas Nicolas Sarkozy dans une tribune publiée dans Les Echos lundi 5 septembre et intitulée "Le temps est venu du courage politique".
"Gérer une crise, c'est bien" mais "rassembler les Français, c'est mieux" pour "un homme d'Etat". Ce n'est que "dans un rassemblement apaisé qu'ensemble, tout deviendra à nouveau possible", assène l'eurodéputée UMP, autrefois très proche du président. Une allusion transparente au slogan de la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007, "Ensemble, tout devient possible".
"En 2012, les Français jugeront avec sévérité ceux qui, par calcul électoral, chercheront à opposer, à stigmatiser pour mieux régner", poursuit-elle en appelant notamment à "revoir notre politique d'immigration et surtout d'intégration" car "nous n'avons pas toujours su donner aux immigrés les moyens de s'intégrer".
Une pique visant aussi le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire. Chargé de concocter le projet présidentiel de l'UMP, il a fortement surpris en lançant samedi au Campus : "On ne vient pas en France comme dans un supermarché où tout serait de droit et gratuit, hébergement et Sécurité sociale compris".
Vendredi, l'ancien secrétaire général de l'UMP, Patrick Devedjian, désormais à couteaux tirés avec la Sarkozie, avait été le premier à dégainer en jugeant "difficile" la réélection du champion de l'UMP.
"Les militants UMP sont pessimistes"
Déplorant lui aussi une droitisation du chef de l'Etat, il a souligné que "Sarkozy a gagné en 2007 sur le message très fort du petit Français au sang mêlé". "Croire qu'on peut gagner en 2012 sur la thématique inverse est illusoire", a insisté le président du conseil général des Hauts-de-Seine.
"La situation exige un grand projet de société. Je ne le vois nulle part", a-t-il ajouté.
L'ex-Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, l'un des rares dans la majorité à oser dire son fait à Nicolas Sarkozy, a, lui, vu tout rouge en apprenant que le président l'avait accusé, à huis clos, de tenir des propos "irresponsables" sur le plan d'austérité. Résultat : un psychodrame très médiatisé se soldant par une victoire de M. Raffarin sur la TVA des parcs à thème.
"Ces attaques créent un climat délétère. On oublie quand même qu'on risque de perdre le Sénat dans trois semaines et que la présidentielle, c'est demain !", s'alarme un ténor de l'UMP.
Mais beaucoup estiment que ces critiques sont symptomatiques d'une baisse de moral et dépassent le simple mouvement d'humeur.
Sondages encore bien défavorables après un léger frémissement estival, retour de la crise, forte remontée du chômage... "S'il s'est jamais dissipé, le doute s'est réinstallé pour 2012. Les militants UMP sont pessimistes, les députés flippent pour leur réélection. Certains commencent à se dire qu'il faudrait vraiment que la gauche soit nulle pour perdre, quel que soit son candidat", estime une membre de l'UMP.
Pour autant, aucune de ces voix discordantes ne remet en cause le leadership de M. Sarkozy. Il est "le seul" candidat pour 2012, a tenu à souligner M. Raffarin au Campus UMP.