un procès pour travail dissimulé et dérives sectaires
Posté : 22 septembre 2011 08:56
Un procès s'ouvre jeudi à Paris, dans lequel l'Opus Dei ne veut voir qu'une affaire de travail dissimulé, quand ses adversaires entendent en profiter pour épingler ce qu'ils considèrent comme les dérives sectaires de la puissante organisation catholique.
Deux membres de l'Opus Dei, ainsi que l'Association de culture universitaire et technique (ACUT) comparaissent jeudi et vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour "rétribution contraire à la dignité" et "travail dissimulé".
A l'origine de la procédure: Catherine T., entrée à l'Opus Dei en 1985. A 14 ans, son collège conseille à ses parents de la diriger vers un établissement de l'Aisne, l'Ecole technique privée d'hôtellerie Dosnon, qui dépend de l'ACUT.
C'est seulement en fin d'année, à l'occasion d'un film projeté sur le fondateur de l'Opus Dei, que les parents de Catherine découvrent que l'école "appartient à l'Oeuvre".
L'Opus Dei dément un lien aussi fort avec l'Ecole Dosnon. Selon elle, il "se résume à la prise en charge de son aumônerie".
Durant 13 ans, Catherine T. a accumulé les contrats de travail au sein d'organismes ou d'associations qui, selon son avocat Me Rodolphe Bosselut, "dépendaient exclusivement de l'Opus Dei".
Cette femme dit avoir nettoyé, rangé et servi tous les jours de 7 heures à 21 heures, week-end compris, sans jamais prendre de vacances, ni être payée normalement.
"Stricto sensu, l'Opus Dei n'est pas dans le dossier, reconnaît le conseil, mais dire qu'il est déconnecté de l'Opus Dei, c'est être complètement schizophrène, car ce qui est en cause, c'est le statut de +numéraire auxiliaire+, qui est une spécificité de l'Oeuvre".
En janvier 2001, ses parents la récupèrent dans un état de délabrement total: elle ne pèse plus que 39 kilos. Leur médecin de famille la met immédiatement en arrêt de travail.
Dans la plainte qu'il dépose fin 2001, son avocat dénonce "une manipulation mentale", des "conditions de travail abrutissantes" et une "situation de dépendance économique".