drame dans un squat, 6 morts dans un incendie
Posté : 28 septembre 2011 12:18
Quatre victimes sont mortes brûlées et deux sont décédées par asphyxie...
Amoins six personnes sont décédées ce mercredi matin dans l'incendie apparemment accidentel d'un squat situé impasse Roche, près de la porte Pantin, en Seine-Saint-Denis, a rapporté la préfecture. L'incendie est survenu vers 6h dans un immeuble de deux niveaux situé dans un étroit passage, à Pantin, dans un quartier en rénovation urbaine. L'immeuble appartenant à la municipalité, promis à la démolition, avait été muré par la ville. Mais une trentaine de squatteurs y avaient trouvé refuge.
«L'incendie a été éteint par les pompiers vers 7h15», a indiqué sur place le préfet du département, Christian Lambert. «Les pompiers ont pénétré dans les lieux et ont découvert six personnes mortes», a-t-il poursuivi. «Les victimes sont décédées par asphyxie ou carbonisées, dix personnes ont été évacuées et quatre personnes ont été très légèrement blessées en sautant par la fenêtre du premier étage», a ajouté la procureure de la République de Bobigny, Sylvie Moisson.
Un incendie d'origine accidentelle
Selon les premiers témoignages, l'incendie serait d'origine accidentelle et aurait été provoqué par une bougie tombée par terre. «Il semble effectivement qu'une bougie mal éteinte soit à l'origine de ce drame», a déclaré sur place le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, accompagné du préfet de police de Paris, Michel Gaudin. La brigade criminelle a été chargée de l'enquête sur ce drame.
Ce six personnes sont des immigrés tunisiens et égyptiens illégaux, «probablement» en situation irrégulière, selon Sylvie Moisson et Christian Lambert. Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a a lié ce sinistre «à une réalité tragique, dramatique de l'immigration clandestine», et dénoncé des «filières criminelles qui rançonnent les candidats à l'immigration et qui après leur avoir fait miroiter l'espoir d'une vie meilleure, les laissent tomber et les laissent face à une vie d'errance et de malheur».
«Un drame de la misère»
Claude Bartolone, le président PS du conseil général de Seine-Saint-Denis, a pour sa part évoqué un «nouveau drame lié au manque de places en hébergement d'urgence, qui a mené ces personnes à se mettre à l'abri dans des locaux pas du tout faits pour ça». «C'est un drame de la misère, de l'immigration, de l'absence de solidarité de l'Europe avec un pays qui s'est battu pour plus de démocratie», a déploré le député socialiste, en allusion au printemps arabe en Tunisie et en Egypte.
«On a laissé crever des travailleurs immigrés», a dénoncé, «indignée», Harmonie Bordes, une habitante de Pantin. «Il y a quelques mois, ils étaient par terre porte de Pantin et à la Villette. Ces personnes étaient à la recherche d'un abri», a-t-elle dit. Plusieurs dizaines de Tunisiens, arrivés au printemps après la révolution dans leur pays, s'étaient installés dans le parc de la Villette, tout près de Pantin.
L'immeuble «était squatté depuis un moment, au moins deux mois. Tout le monde le savait», a affirmé Mustapha, gérant du café Le Montgolfier, situé en face de l'impasse Roche, lieu du drame. «Nous avions découvert récemment que le site était squatté. Nous avions engagé une procédure d'expulsion», a ajouté Philippe Bon, directeur de cabinet du maire de Pantin. Le bâtiment était situé au coeur de la zone d'activité commerciale de Pantin, a expliqué Philippe Bon. Le projet urbain prévoit la construction de 90 logements sociaux et de 30.000 m2 d'activités commerciales, dont les nouveaux ateliers de la maison Hermès.