Page 1 sur 1

le chef des Farc tué par l'armée colombienne

Posté : 05 novembre 2011 11:47
par tisiphoné
Gros coup porté aux Forces armées révolutionnaires de Colombie, les Farc. Leur leader, Alfonso Cano, a été tué par l'armée colombienne. Il dirigeait le mouvement depuis 2008 et la mort du fondateur du mouvement, Manuel "Marulanda" Velez.

Sa disparition ne mettra probablement pas fin à la rébellion née il y a une cinquantaine d'années mais va rendre plus difficiles les actions d'envergure qui ont fait sa notoriété.

Cano, 63 ans, est mort dans un affrontement avec des soldats de l'armée colombienne, a dit le ministère de la Défense sans plus de détails.

Le gouvernement avait offert 3,7 millions de dollars pour tout renseignement menant à sa capture. Cano avait échappé en juillet à une opération contre un camp où il se trouvait, prenant la fuite quelques heures avant l'arrivée des militaires.

Les Farc ont perdu ces quatre dernières années plusieurs dirigeants dans la guerre que leur mène le gouvernement colombien, dont leur chef militaire Mono Jojoy il y a un an.

Cano, avec ses lunettes rondes et sa barbe grisonnante, politique plutôt que militaire, incarnait un mouvement en perte de vitesse et aux troupes amaigries.

Militant communiste depuis son adolescence, il avait été élevé dans la classe moyenne de Bogota, avait participé aux pourparlers de paix des années 1990 avant d'accéder au sommet de l'organisation.

Sa mort est une victoire stratégique pour le président Juan Manuel Santos, élu l'an passé sur la promesse de mener une lutte sans merci aux guérilleros.

Aucun successeur évident

"Cela va devenir de plus en plus dur pour (les Farc) de survivre dans les années à venir", dit Alfredo Angel, analyste indépendant en matière de sécurité.

"Il n'y a aucun dirigeant possédant l'intensité de Cano et il sera difficile de le remplacer. A court terme, il y aura un manque de 'leadership'. La fin ne sera pas automatique ni immédiate mais l'on s'approche de la fin des Farc", ajoute-t-il.

Le succès de l'opération montre que les forces colombiennes, soutenues par la technologie de l'armée américaine, sont maintenant capables de chasser les rebelles jusque dans les coins les plus reculés.

Les Farc contrôlaient il y a de longues années des pans entiers du territoire colombien. Leur action se réduit désormais à des attaques sporadiques.

Depuis le début de l'année, la guérilla d'origine marxiste a observé un regain de violence. Dix soldats colombiens ont été tués à la fin du mois d'octobre dans une embuscade dans le sud du pays.

Les Farc agissent de plus en plus indépendamment les uns des autres, la communication entre leurs chefs devenant difficile avec le renforcement du renseignement colombien.

Encore une quinzaine de soldats retenue en otage

Signe de l'éclatement de l'organisation mais facteur de difficulté supplémentaire pour le gouvernement, les Farc collaborent parfois avec l'Armée de libération nationale (ELN), un autre groupe rebelle marxiste-léniniste.

Les rebelles sont encore présents dans les régions montagneuses et dans la jungle et puisent leurs ressources du trafic de cocaïne et des rançons recueillies après des enlèvements.

La guérilla retient toujours une quinzaine de soldats colombiens et le président Santos refuse d'ouvrir un dialogue de paix tant que ceux-ci n'auront pas été libérés.

Depuis 2008, les guérilleros ont relâché 20 otages. Dix-neuf autres ont été libérés par l'armée, dont l'ex-candidate à l'élection présidentielle, la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.