le "vol" de salades n'est plus qualifié de faute grave
Posté : 15 novembre 2011 11:22
Un salarié d'un Carrefour d'Angers licencié en juin 2009 pour faute grave après avoir récupéré douze salades offertes par un fournisseur, a obtenu la requalification partielle de son licenciement en "cause réelle et sérieuse" lundi devant le Conseil des prud'hommes d'Angers. Cet ancien réceptionnaire de l'hypermarché, qui réclamait 27.000 euros, n'a obtenu lundi que 10.000 euros d'indemnités et salaires dus.
"C'est une demi-satisfaction car la faute grave a été écartée (...) mais le jugement laisse un goût d'inachevé quant à l'utilisation au sein de l'enseigne de la vidéo pour surveiller le personnel", a expliqué Me Bertrand Salquain, son avocat.
Salarié de Carrefour depuis sept ans, German Pintado, 44 ans, a été surpris le 27 juin 2009 en train d'accepter 12 salades d'un fournisseur -un surplus d'une commande dont il avait assuré la réception- par la vidéosurveillance, et dénoncé par un vigile. Menotté à la sortie de son travail, placé en garde à vue, il avait été mis à pied puis licencié automatiquement pour faute grave.
"Les avantages fournisseurs sont proscrits"
Son avocat dénonce un "règlement de compte lié à un différend avec ce vigile". Dans son jugement, le Conseil des prud'hommes a relevé que, le temps de déposer les cageots de salades dans sa voiture, le salarié avait quitté son poste "sans dépointer et sans prévenir ses supérieurs hiérarchiques", et a rappelé que dans le règlement intérieur de Carrefour, "les avantages fournisseurs sont proscrits".
"Mon véhicule se trouvait à proximité de la réception, n'importe qui aurait fait la même chose et les cadeaux, chez Carrefour, c'est régulier. Je ne vois pas où est la cause réelle et sérieuse", a commenté German Pintado, manifestement déçu du jugement. Le salarié et l'enseigne ont un mois pour faire appel.