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la place Tahrir s'embrase à nouveau

Posté : 17 décembre 2011 17:01
par tisiphoné
L'armée a chargé samedi à la matraque des manifestants sur la place Tahrir du Caire au lendemain de graves violences qui ont fait neuf morts et plus de 300 blessés en plein processus électoral en Égypte.

Ces violences montrent que la tension ne retombe dans le pays arabe le plus peuplé, dix mois après la chute de Hosni Moubarak.

Samedi matin, des soldats anti-émeutes ont tiré des coups de feu en l'air. L'intervention des militaires s'est déroulée après l'incendie d'édifices situées à proximité du Parlement, selon la même source.

Après la charge des militaires place Tahrir, des affrontements ont opposé des protestataires et aux soldats. Certains contestataires ont lancé des pierres à côté de camions de pompiers qui tentaient d'éteindre le feu.

Les militaires ont arrêté des protestataires et les ont frappés, parfois violemment, alors qu'ils étaient immobilisés ou à terre, a constaté un journaliste de Reuters. Les contestataires, dont certains campaient sur la place Tahrir depuis le mois dernier, ont dû s'enfuir dans les rues environnantes.

Selon des images de la télévision égyptienne, plusieurs tentes installées sur la place emblématique de la "révolution du Nil" ont été incendiées par les militaires après en avoir extrait leurs occupants.

Un cadreur de Reuters a filmé un soldat dégainant un pistolet et ouvrant le feu sur des manifestants battant retraite devant l'armée.

Vendredi, les affrontements avaient éclaté à proximité du Parlement en raison de la dispersion dans la nuit de jeudi à vendredi d'un sit-in organisé par des militants pro-démocratie.

Mais samedi, les médias d'Etat proposaient plusieurs versions différentes sur l'origine de cette nouvelle flambée de violences.

L'une d'elle stipule qu'un homme voulant récupérer un ballon de football malencontreusement tiré dans l'enceinte de l'assemblée a été pris à partie par des policiers et passé à tabac.

Une autre version fait état de violences provoquées par la volonté d'un homme d'installer un campement dans cette enceinte.

DÉMENTI DE L'ARMÉE

Dans une déclaration lue à la télévision, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a démenti que les soldats aient ouvert le feu sur les manifestants. Il a affirmé que les incidents avaient commencé lorsque l'un des agents de sécurité postés devant le Parlement avait été attaqué.

De source militaire, on précise que 32 gardes du Parlement ont été blessés après avoir tenté de refouler les manifestants qui cherchaient à pénétrer dans l'édifice.

Le Premier ministre intérimaire, Kamal al Ganzouri, a imputé la violence aux manifestants, qu'il a accusés d'avoir attaqué le siège du gouvernement et du Parlement.

"Je confirme que l'armée n'a pas tiré", a déclaré le chef du gouvernement à la télévision publique.

"Je m'adresse à l'ensemble des forces et mouvements politiques pour leur dire que le sort de l'Egypte réside entre vos mains. Ce qui se passe aujourd'hui dans les rues n'est pas une révolution, mais plutôt une attaque dirigée contre la révolution", a-t-il souligné.

"Je répète que nous ne répondrons pas à des manifestations politiques par des violences, même verbales", a ajouté le Premier ministre intérimaire, 78 ans.

Le bilan des affrontements vendredi et samedi entre des soldats et des protestataires s'élève désormais à neuf morts et 313 blessés, a-t-il dit, précisant que 125 personnes étaient toujours hospitalisées.

Selon le Dar al Iftah, organe religieux chargé de lancer des fatwas, un de ses membres, le cheikh Emad Effat, a été tué lors des affrontements, rapporte l'agence de presse officielle Mena.

Ziad el Elaimy, homme politique libéral du Bloc égyptien qui brigue un siège au Parlement dans une circonscription du Caire, a dit avoir été frappé par les forces de sécurité lors de son arrivée sur les lieux des affrontements.

Il s'agit des pires violences dans la capitale égyptienne depuis le début des élections législatives fin novembre.

L'activiste au centre de la rumeur, Abboudi Ibrahim, a été arrêté alors qu'il quittait le sit-in organisé devant le siège du gouvernement. Ce sit-in existe depuis les journées de violences de la fin novembre qui ont fait plusieurs dizaines de morts et assombri le début des élections législatives.

Une vidéo circulant sur Facebook montre un jeune homme, identifié comme étant Abboudi Ibrahim, le visage portant les traces de coups violents.

Par ailleurs, la participation lors de la deuxième phase des élections législatives semble élevée. Les Egyptiens ont voté dans les provinces de Suez et d'Ismaïlia, dans l'Est, d'Assouan et de Sohag, dans le Sud, et celles du delta du Nil, dans le Nord, ainsi que dans le quartier de Guizeh, à la périphérie du Caire.

Selon la presse d’État, les premiers résultats montrent que le parti des Frères musulmans, Liberté et justice (FJP), est en tête, suivi par les salafistes d'Al Nour et les libéraux du Bloc égyptien.

l'Institut d'Égypte et ses archives détruits par le feu

Posté : 19 décembre 2011 00:39
par tisiphoné
À deux pas de la place Tahrir, l'Institut d'Égypte fondé par Napoléon Bonaparte, incendié lors des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, n'est plus qu'une ruine où d'inestimables archives et ouvrages historiques sont partis en fumée.

Dimanche, des volontaires tentaient, à travers les barreaux des fenêtres du rez-de-chaussée, de récupérer à l'intérieur du bâtiment quelques pages déchirées ou livres largement calcinés pour les stocker dans des sacs en plastique. "Nous essayons de sauver ce que nous pouvons de ces documents historiques. Le bâtiment peut s'effondrer d'un moment à l'autre", affirme une jeune femme, Olfa tout en remplissant un sac. "Nous allons les remettre aux autorités" avant qu'ils ne soient totalement détruits ou volés, assure pour sa part Momtaz, venu avec d'autres ramasser des lambeaux de papier.
Réduits en cendres

Mais autour d'eux, des adolescents jouent avec des pages éparpillées sur le trottoir ou dans des flaques d'eau. Certaines personnes emportaient également des documents en catimini, sans dire ce qu'elles comptaient en faire. Et aux alentours, où les affrontements se poursuivent entre forces de l'ordre et manifestants hostiles au pouvoir militaire, personne ne semble faire grand cas de ces précieux documents réduits en cendres. De la fumée continuait de se dégager dimanche du bâtiment incendié la veille dans des circonstances encore obscures. L'armée met en cause des cocktails Molotov lancés par les manifestants, mais cette version est contestée.

Les murs extérieurs, noircis autour des fenêtres, sont encore debout, mais la toiture et les planchers se sont effondrés. L'intérieur n'est plus qu'un amoncellement de gravats calcinés d'où émergent des fragments d'étagères ou des morceaux de reliures. Une inspection technique a montré "que le bâtiment menaçait de s'écrouler complètement", a rapporté l'agence officielle Mena.
Description de l'Égypte

L’Institut a été fondé en 1798 lors de l'expédition en Égypte de Napoléon Bonaparte, dans le but de faire progresser la recherche scientifique. Son bâtiment actuel, qui date du début du XXe siècle, abritait quelque 200 000 ouvrages, certains rarissimes, relatifs notamment à l'histoire et à la géographie de l'Égypte. Parmi ses pièces les plus précieuses, des volumes d'une édition originale de la monumentale Description de l'Égypte, somme des connaissances sur ce pays faite par les savants de l'expédition de Bonaparte, qui auraient été détruits, selon la presse égyptienne.

Le ministère de la Culture a demandé un inventaire des dégâts, quand la situation dans le secteur de Tahrir le permettra. "Cela me remplit de tristesse et de désarroi. C'est un énorme désastre pour l'Égypte" affirme à l'AFP Raouf el-Reedy, ancien ambassadeur d'Égypte à Washington et membre de l'institut. "Cet institut est un élément de l'histoire partagée entre la France et l'Égypte", ajoute l'archéologue Christian Leblanc, qui en est membre lui aussi.
"Catastrophe pour la science"

Le ministre de la Culture Choukri Abdel Hamid a qualifié l'incendie de "catastrophe pour la science", et a annoncé la "formation d'un comité de spécialistes de la restauration des livres et des manuscrits quand les conditions de sécurité le permettront". "Le bâtiment contenait des manuscrits très importants et des livres rares dont il est difficile de trouver l'équivalent dans le monde", a-t-il déclaré, faisant état d'efforts associant "des jeunes de la révolution, le Conseil supérieur de la culture et des restaurateurs pour sauver ce qui peut l'être".

Le ministre des Antiquités, Mohammed Ibrahim, a indiqué dans un communiqué qu'il allait demander aux autorités françaises de contribuer à la restauration du bâtiment.
quel gâchis :(

Re: la place Tahrir s'embrase à nouveau

Posté : 19 décembre 2011 07:02
par Barbapoutre
Que faire? sinon se lamenter?
il y a eu des précédents ... La bibliothèque d'Alexandrie, -288 --> 642, était la plus célèbre bibliothèque de l'Antiquité.
Ils arriveront sans doute à sauver quelque chose si tout n'est pas pillé? les livres ont du mal à se consumer.

Re: la place Tahrir s'embrase à nouveau

Posté : 19 décembre 2011 10:31
par Fonck1
les arabes ne savent que se battre de toute manière,et depuis la nuit des temps.
quand ils ont pas une dictature pour les stabiliser,c'est une dictature religieuse qui les stabilisent.
dans tous les cas,ils ne savent pas vivre sans dictature.
c'est triste,mais c'est la réalité.

en plus,quand il finissent pas "avoir le choix du vote" démocratiquement,il votent pour des partis religieux.
c'est pas fini de s'arrêter.....

Re: la place Tahrir s'embrase à nouveau

Posté : 19 décembre 2011 10:43
par sacamalix
Fonck1 a écrit : les arabes ne savent que se battre de toute manière,et depuis la nuit des temps.
quand ils ont pas une dictature pour les stabiliser,c'est une dictature religieuse qui les stabilisent.
dans tous les cas,ils ne savent pas vivre sans dictature.
c'est triste,mais c'est la réalité.

en plus,quand il finissent pas "avoir le choix du vote" démocratiquement,il votent pour des partis religieux.
c'est pas fini de s'arrêter.....
Il a fallu attendre -52 av JC pour que la Gaule, terre de querelleurs, soit stabilisée par l'envahisseur romain...
Il a fallu attendre près de mille ans pour que les différents clans barbares, puis petits seigneurs locaux, s'organisent en "nations" à peu près stables...
Il a fallu attendre près de 2000 ans pour que l'on redécouvre la démocratie athénienne...
Il a fallu 60 ans après notre révolution de 1789 pour que la République soit vraiment viable, ce qui n'a pas empêché des parenthèses (Napoléon III, Pétain)...

Alors laissons-leur le temps d'avancer, et aidons-les à aller plus vite que nous...

Re: la place Tahrir s'embrase à nouveau

Posté : 19 décembre 2011 22:40
par Fonck1
enfin quand même,ils en ont l'occasion,la,toute prête,et repartent dans l'obscurantisme.
ils cherchent le bâton pour se faire battre.