Invité dimanche du Grand Jury LCI RTL et Le Figaro, l'essayiste Raphaël Glucksmann, devenu fédérateur d'une liste commune entre son mouvement Place publique et le PS, avec quelques satellites comme Nouvelle Donne, a clairement indiqué qu'il ne comptait pas utiliser l'échéance européenne du 26 mai pour mener une campagne de «préoccupations nationales» en vue d'autres élections à venir, municipales ou présidentielle.
Source:Le Figaro.
Encore méconnu du grand public, le fils du philosophe André Glucksmann, âgé de moins de 40 ans et compagnon de la journaliste Léa Salamé, a insisté sur le fait que l'Europe est le fil rouge de son parcours. «L'Europe, c'est la cause de ma vie, c'est le combat de ma vie». «C'est mon horizon depuis que j'ai l'âge de 20 ans», a insisté cet europhile fervent, convaincu que ses combats majeurs qu'il s'agisse de «justice sociale» ou de l'écologie, doivent être menés «à l'échelle européenne».
«Quand vous voulez prendre des mesures sociales en France, on invoque l'Europe pour dire que c'est impossible. La politique sociale doit donc être menée au niveau européen», a-t-il expliqué, convaincu que les positions des uns ou des autres des partenaires à venir pourront évoluer. Glucksmann s'est dit prêt à engager le combat avec le socialiste belge Paul Magnette, mais aussi avec les porteurs de sa cause «en Espagne et au Portugal».
Favorable à une «fiscalité verte», il la veut aussi «juste». «Une mesure pour taxer le diesel sans taxer Total, c'est injuste». Soulignant là encore, en exemple, que la taxation du kérosène pour les avions est typiquement «un projet européen». Il a par ailleurs souligné son souhait d'une attitude de fermeté de la Commission européenne vis-à-vis des paradis fiscaux qui existent en Europe.
«L'avenir, c'est le mariage de l'écologie politique et de la sociale-démocratie»:
Face à la montée des populismes, Raphaël Glucksmann anticipe que «les nationalistes» pourraient être représentés au soir du 26 mai à hauteur «de 150 à 200» élus. En conséquence, il veut rassembler «des combattants» pour bâtir «une alternative» au face-à-face entre Emmanuel Macron et le nationalisme. Opposé à l'idée d'un «référendum pour ou contre Emmanuel Macron», il veut profiter de cette échéance pour participer à la reconstruction de la gauche.
Dans son dernier livre paru à l'automne, Les enfants du vide (Allary), qui s'est déjà vendu à plus de 70 000 exemplaires, il a décrit la faillite de cette gauche depuis 30 ans. Une gauche «qui a délaissé les classes populaires et qui s'est sentie plus à l'aise à discuter avec les progressistes new-yorkais qu'avec le peuple de France», a-t-il indiqué au Grand Jury. Glucksmann, un temps libéral, s'est inscrit lui-même «dans cette faillite de la gauche qui a porté les libertés individuelles au-dessus de tout».
Pour le moment, son objectif de rassemblement est limité aux seuls socialistes, et encore, à la ligne majoritaire du premier secrétaire Olivier Faure. Ni les communistes, ni Génération.s de Benoît Hamon ni surtout les écologistes menés par Yannick Jadot n'ont répondu à ses appels. Avec les écologistes, Glucksmann indique que la divergence est stratégique. «Yannick Jadot pense d'abord aux Verts et moi je crois que l'avenir, c'est le mariage de l'écologie politique et de la sociale-démocratie pour arriver à la sociale-écologie».
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