En Europe : les populistes contenus
Posté : 27 mai 2019 10:27
Européennes 2019 : les populistes ne renversent pas le Parlement
https://www.lepoint.fr/elections-europe ... 2_2095.phpLa nouvelle majorité comprendra les démocrates-chrétiens, les sociaux-démocrates, les libéraux macronistes. Les trois groupes eurosceptiques, même regroupés, sont marginalisés.
Les chiffres partiels sont tombés à l'échelle du continent : le nouveau Parlement européen ne permet pas aux groupes eurosceptiques de dicter leur loi. Ni l'ENL de Marine Le Pen et de Matteo Salvini (60 sièges), ni l'ECR des tories et des ultraconservateurs polonais (60 sièges), ni l'EFDD de Nigel Farage (51 sièges) ne sont en mesure de renverser la majorité nouvelle issue du scrutin.
Désormais, trois groupes devront trouver des compromis : les chrétiens-démocrates (PPE, 179 sièges), les sociaux-démocrates (S&D, 152 sièges) et les libéraux-centristes (Alde + Renaisssance, 105 sièges). Les Verts réalisent une belle progression à un peu plus de 69 sièges (contre 52 sortants), mais, en l'état, cela reste insuffisant à devenir « indispensable » à la majorité tripartite qui se dessinait déjà dans les derniers sondages.
Ce qui n'a pas empêché Ska Keller, la Spitzenkandidat des Verts, de se réjouir d'un « résultat fantastique », estimant que le Parlement avait reçu « le mandat pour le changement, une vraie protection du climat, une Europe plus sociale et respectueuse de la démocratie et de l'État de droit ». À ses côtés, Philippe Lamberts, le président sortant du groupe Les Verts-ALE, transporté par l'enthousiasme des bons résultats, a cité Archimède : « Donnez-moi un levier et un point d'appui et je soulèverai le monde. » Lamberts offre ses services pour constituer une « majorité stable » pour laquelle il considère que les Verts sont « indispensables ». Il considère que la poussée des écologistes dans les urnes est due au fait que les autres partis se sont emparés de la problématique et que, « quand ils ont le choix, les citoyens préfèrent l'original à la copie ».
Ambitions
Quelques minutes plus tard, Udo Bullmann, le président sortant du groupe S&D, a réclamé la présidence de la Commission pour son Spitzenkandidat, le Néerlandais Frans Timmermans (qui a gagné les élections aux Pays-Bas, à la surprise générale). La bataille des postes s'annonce rude, puisque le PPE, avec son Spitzenkandidat allemand, Manfred Weber (vainqueur en Allemagne), ne se laissera pas enterrer. Il faudra compter sur la troisième force, le groupe des libéraux et centristes (avec l'arrivée de la vingtaine d'élus macronistes), pour tenter de départager les ambitions. « Nous sommes ouverts à tous les candidats », a déclaré le président sortant du groupe Alde, Guy Verhofstadt, en fixant les priorités qu'il négociera dans les prochaines semaines : « lutte contre le changement climatique, juste imposition, une solution européenne à la crise migratoire... »
La balle est toutefois dans le camp du Conseil européen qui, seul, selon les traités, doit lancer le processus de sélection du prochain président de la Commission. Les chefs d'État et de gouvernement ont d'ailleurs prévu un dîner informel, mardi soir, pour discuter de la répartition des postes (outre la présidence de la Commission, la présidence du Parlement, le haut représentant aux relations extérieures et le président de la BCE en octobre). Ils doivent se mettre d'accord à la majorité qualifiée pour proposer un candidat qui ensuite doit être approuvé à la majorité absolue des députés. Ce qui exige, a minima, un compromis entre Emmanuel Macron et Angela Merkel.