Le massacre de Thiaroye 1 Décembre 1944
Posté : 01 avril 2020 10:10
Replaçons le contexte :
Fin 1944, les Anglos-Américains finissent de libérer la France. De nombreux soldats coloniaux internés dans des camps situés sur le territoire national (les Allemands n'en voulaient pas sur leurs terres) se retrouvent libres. Au grand dam de certains officiers Français, plutôt que de les mobiliser dans les quelques forces Françaises présentes, est décidé de leur démobilisation et de leur renvoi dans leurs terres natales.
En effet, s'opère, sous la direction de De Gaule, un blanchiment des troupes Françaises. Certaines unités qui ont débarqué en Provence se voient peu à peu remplacer par des FFI car il parait inconcevable que des troupes de couleur puissent être considérées comme les libérateurs des cités Françaises et défiler dans celles-ci (même si certains coloniaux parvinrent finalement à défiler dans Paris).
Résumé :
Les soldats voient leurs soldes bloquées et le paiement de celles-ci leur est promis, contrairement aux règles, seulement une fois que ceux-ci seront parvenus dans leurs pays. Ce qui a pour effet de créer des troubles avec certaines révoltes qui sont honteusement représentées comme le signe d'une trahison de ces soldats coloniaux qui auraient été retournés par l'ancien occupant Allemand.
Certains soldats finissent par se faire embarquer sur un bateau Anglais, d'autres refusent d'y monter à bord. Pendant la traversée, des soldats débarquent à Casablanca, lors d'une étape, et refusent de remonter à bord tant que les primes qui leur sont dues ne sont pas versées.
Toutefois un certain nombre continue néanmoins le périple. Il paraitrait d'ailleurs que le nombre de ceux-ci (ceux arrivés jusqu'à Dakar) ait été volontairement minoré pour les raisons que nous allons bientôt voir.
Une fois parvenus sur place, les soldats sont regroupés dans le camp militaire de Thiaroye en attendant d'être envoyés à Bamako afin d'être redirigés vers leurs pays d'origine (ces tirailleurs provenant de divers pays d'Afrique Francophone).
Malgré les promesses faites, les soldats ne sont toujours pas payés et une autre promesse tentera de les convaincre que cela sera le cas une fois arrivés à Bamako. Doutant fortement de celle-ci et désabusés par le traitement qui leur est fait concernant le taux de change de leurs francs métropolitains (suite à une avance sur prime notamment) à un taux largement inférieur à celui normalement pratiqué, les soldats décident d'exprimer verbalement leur mécontentement. Après avoir été chahuté lors d'une visite d'inspection au camp, un Général Français décide, avec l'appui de son supérieur, de faire donner la troupe (composée d'autres soldats coloniaux et de véhicules blindés dont un char us) afin d'éteindre la révolte.
Résultat des courses : + de 70 morts avec un chiffre certainement minoré par rapport à ce qu'il en a été réellement. Les enquêtes consécutives au massacre se sont déroulées uniquement à charge afin de légitimer l'acte effroyable perpétré contre ces anciens combattants. En témoigne l'exemple d'un jeune soldat s'étant échappé d'un camp où il était interné en France et s'étant engagé dans la résistance avant d'être caché par une famille en Normandie.
Celui-ci fut traiter de menteur par l'officier chargé de l'enquête et aucune recherche de preuves ne fut entreprise. Suite à cela une condamnation de 10 ans de prison fut prononcée à son encontre lors même qu'il s'est avéré plus tard que son récit était totalement vrai (les descendants de la famille l'ayant hébergé ayant témoigné lorsque son histoire fut connue).
Les officiers Français interrogés se contredirent dans les versions racontées. Chacun désignant des cabanes différentes dans les soi-disant coups de feu ayant émané des troupes révoltées. Il s'est également avéré qu'il était impossible que les troupes révoltées aient utilisé les armes par le biais desquelles les officiers Français prétendaient avoir été visés. De même, des témoignages attestèrent que la répression sanglante n'était pas consécutive à un tir venu du camp des révoltés mais avait été programmée avant la venue au camp.
Quoi qu'il en soit, des soldats coloniaux, bien souvent enrôlés de force suite à des quotas imposés, qui ont quitté les terres dans lesquelles ils avaient toujours vécu, qui ont donné leur vie pour certains d'entre-eux ainsi que 5 ans de cette vie à lutter pour la patrie qui le oppressait, n'ont ni été payés, comme convenu, pour leur engagement mais en plus ont été humiliés (en étant remplacés par des troupes blanches pour les libérations des villes), puis diffamés (accusés d'avoir été retournés par les Allemands, ce qui expliquerait leurs révoltes), puis massacrés lorsque ceux-ci ont exprimé leur mécontentement du fait de ne pas être payés, puis condamnés à des peines de prison (même si elles furent + tard annulées par Vincent Auriol).
Comme le dit bien plus tard Hollande, ce fut une page sombre de l'histoire de la France. Le traitement réservé aux tirailleurs Sénégalais fut terriblement honteux (c'est un euphémisme) et il préfigure malheureusement ce qui advint quelques années plus tard en Algérie ainsi que dans les autres pays Africains lors des décolonisations qui, pendant longtemps, ne furent pas acceptées par les autorités Françaises.
Fin 1944, les Anglos-Américains finissent de libérer la France. De nombreux soldats coloniaux internés dans des camps situés sur le territoire national (les Allemands n'en voulaient pas sur leurs terres) se retrouvent libres. Au grand dam de certains officiers Français, plutôt que de les mobiliser dans les quelques forces Françaises présentes, est décidé de leur démobilisation et de leur renvoi dans leurs terres natales.
En effet, s'opère, sous la direction de De Gaule, un blanchiment des troupes Françaises. Certaines unités qui ont débarqué en Provence se voient peu à peu remplacer par des FFI car il parait inconcevable que des troupes de couleur puissent être considérées comme les libérateurs des cités Françaises et défiler dans celles-ci (même si certains coloniaux parvinrent finalement à défiler dans Paris).
Résumé :
Les soldats voient leurs soldes bloquées et le paiement de celles-ci leur est promis, contrairement aux règles, seulement une fois que ceux-ci seront parvenus dans leurs pays. Ce qui a pour effet de créer des troubles avec certaines révoltes qui sont honteusement représentées comme le signe d'une trahison de ces soldats coloniaux qui auraient été retournés par l'ancien occupant Allemand.
Certains soldats finissent par se faire embarquer sur un bateau Anglais, d'autres refusent d'y monter à bord. Pendant la traversée, des soldats débarquent à Casablanca, lors d'une étape, et refusent de remonter à bord tant que les primes qui leur sont dues ne sont pas versées.
Toutefois un certain nombre continue néanmoins le périple. Il paraitrait d'ailleurs que le nombre de ceux-ci (ceux arrivés jusqu'à Dakar) ait été volontairement minoré pour les raisons que nous allons bientôt voir.
Une fois parvenus sur place, les soldats sont regroupés dans le camp militaire de Thiaroye en attendant d'être envoyés à Bamako afin d'être redirigés vers leurs pays d'origine (ces tirailleurs provenant de divers pays d'Afrique Francophone).
Malgré les promesses faites, les soldats ne sont toujours pas payés et une autre promesse tentera de les convaincre que cela sera le cas une fois arrivés à Bamako. Doutant fortement de celle-ci et désabusés par le traitement qui leur est fait concernant le taux de change de leurs francs métropolitains (suite à une avance sur prime notamment) à un taux largement inférieur à celui normalement pratiqué, les soldats décident d'exprimer verbalement leur mécontentement. Après avoir été chahuté lors d'une visite d'inspection au camp, un Général Français décide, avec l'appui de son supérieur, de faire donner la troupe (composée d'autres soldats coloniaux et de véhicules blindés dont un char us) afin d'éteindre la révolte.
Résultat des courses : + de 70 morts avec un chiffre certainement minoré par rapport à ce qu'il en a été réellement. Les enquêtes consécutives au massacre se sont déroulées uniquement à charge afin de légitimer l'acte effroyable perpétré contre ces anciens combattants. En témoigne l'exemple d'un jeune soldat s'étant échappé d'un camp où il était interné en France et s'étant engagé dans la résistance avant d'être caché par une famille en Normandie.
Celui-ci fut traiter de menteur par l'officier chargé de l'enquête et aucune recherche de preuves ne fut entreprise. Suite à cela une condamnation de 10 ans de prison fut prononcée à son encontre lors même qu'il s'est avéré plus tard que son récit était totalement vrai (les descendants de la famille l'ayant hébergé ayant témoigné lorsque son histoire fut connue).
Les officiers Français interrogés se contredirent dans les versions racontées. Chacun désignant des cabanes différentes dans les soi-disant coups de feu ayant émané des troupes révoltées. Il s'est également avéré qu'il était impossible que les troupes révoltées aient utilisé les armes par le biais desquelles les officiers Français prétendaient avoir été visés. De même, des témoignages attestèrent que la répression sanglante n'était pas consécutive à un tir venu du camp des révoltés mais avait été programmée avant la venue au camp.
Quoi qu'il en soit, des soldats coloniaux, bien souvent enrôlés de force suite à des quotas imposés, qui ont quitté les terres dans lesquelles ils avaient toujours vécu, qui ont donné leur vie pour certains d'entre-eux ainsi que 5 ans de cette vie à lutter pour la patrie qui le oppressait, n'ont ni été payés, comme convenu, pour leur engagement mais en plus ont été humiliés (en étant remplacés par des troupes blanches pour les libérations des villes), puis diffamés (accusés d'avoir été retournés par les Allemands, ce qui expliquerait leurs révoltes), puis massacrés lorsque ceux-ci ont exprimé leur mécontentement du fait de ne pas être payés, puis condamnés à des peines de prison (même si elles furent + tard annulées par Vincent Auriol).
Comme le dit bien plus tard Hollande, ce fut une page sombre de l'histoire de la France. Le traitement réservé aux tirailleurs Sénégalais fut terriblement honteux (c'est un euphémisme) et il préfigure malheureusement ce qui advint quelques années plus tard en Algérie ainsi que dans les autres pays Africains lors des décolonisations qui, pendant longtemps, ne furent pas acceptées par les autorités Françaises.