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La version classique de cette idée est illustrée par la fable d'Esope « le Renard et les Raisins ». Un renard affamé aperçut une grappe de raisins qui pendait d'une vigne grimpante et voulut la cueillir, mais n'y parvint pas car elle était trop haute. Il s'éloigna donc en se disant : « De toute façon, ces raisins étaient trop verts. »

Selon cette théorie, l'individu en présence de cognitions (« connaissances, opinions ou croyances sur l’environnement, sur soi ou sur son propre comportement » 2) incompatibles entre elles, éprouve un état de tension désagréable : c'est l'état de « dissonance cognitive ». Dès lors, cet individu mettra en œuvre des stratégies inconscientes visant à restaurer un équilibre cognitif. Ces stratégies sont appelées « modes de réduction de la dissonance cognitive ». L'une des stratégies pour réduire la dissonance cognitive consiste à modifier ses croyances, attitudes et connaissance pour les accorder avec la nouvelle cognition ; elle est appelée « processus de rationalisation ». En 2007, ce processus a été mis en évidence chez des singes capucins3,4.

Samir a écrit :

A votre avis quels sont les conséquences de ce phénomène dans notre société ! Je veux dire est ce une excuse valable pour son comportement ???

Ex Nihilo a écrit : Tout à fait d'accord avec toi, tisiphoné. La plupart des médias se sont acharnés sur médiapart alors qu'ils sont quasiment les seuls à exercer un journalisme digne de ce nom, un journalisme d'investigation qui ne se contente pas de relayer des informations pour la majeure partie superficielles.

De 2 choses l'une: soit les médiocres sont jaloux et cherchent des poux dans la tête des journalistes compétents et indépendants soit ils sont pour le coup incompétents. Peut-être les 2, remarquez.

Concernant la fable d'Esope, la finalité du raisonnement du renard consiste à se soulager, à adoucir sa déception.
En d'autres termes, la faculté de raisonner permet de réduire la distance entre nos désirs, nos besoins et les moyens dont nous disposons pour les satisfaire.

Par exemple, Jules souhaite devenir avocat. Or, il est plutôt fainéant et son vocabulaire est très limité. S'il ne prend pas conscience de ses faibles moyens, il risque d'une part de s'entêter dans une voie sans issue et d'aller de désillusions en désillusions.

Samir a écrit : Jules est fainéant et son vocabulaire est limité, cela est un choix de sa part non, il peut donc y remédier s'il en fait le choix. Ce que je ne comprends pas c'est que se convaincre d'une chose est un acte délibéré ( ou pas ?) donc la dissonance cognitive est ce un choix ou un phénomène non contrôlable chez soi ? Ou alors j'ai rien compris !

Ex Nihilo a écrit : Je pense qu'on est aux frontières de l'inconscient, que la tension est tellement forte que la décharge est inéluctable, d'une manière ou d'une autre....

jmarie a écrit : L'essentiel dans la vie c'est de rester lucide et conscient des choses. Se mentir à soi-même pour plus de confort immédiat n'apportera pas d'enrichissement ou d'évolution.

Un évènement pénible peut paraître limitant mais ce n'est qu'une illusion et c'est au fond un moyen de faire de nouvelles expériences. Cet expérience nous apportera un plus pour finalement aller plus loin que si on avait pu obtenir tout de suite l'objet de notre désir. Conclusion, contourner un obstacle c'est perdre une occasion de s'enrichir.

Samir a écrit : Certes mais c'est un phénomène indépendant de notre volonté donc pour ne pas tomber dans le piège, c'est a dire subir la dissonance cognitive, il faut la subir, c'est cela qui est gênant !