L'extrême droite aboie Yassine Belattar passe...
Yassine Belattar présent avec Emmanuel Macron au Maroc : l’extrême droite hurle, l’humoriste se dit « fier »
L’humoriste ne figurait pas sur la première liste d’invités transmise à la presse. Mais l’Élysée nie toute « dissimulation ».
POLITIQUE -
Un nom qui ne figurait pas sur la liste initiale, un humoriste régulièrement ciblé par l’extrême droite, une visite lourde en symboles… L’apparition surprise de l’artiste Yassine Belattar lors de la visite d’État d’Emmanuel Macron au Maroc ce lundi 28 octobre a provoqué une vague de réactions outrées chez diverses personnalités de l’extrême droite (politique et éditoriale), qui rivalisent de prises de parole indignées pour dénoncer sa présence.
Parmi eux, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui a exprimé sa colère sur le réseau social X. « Comment ce prétendu humoriste, condamné pour menaces de mort, proche des antisémites du CCIF, peut-il être présent à un voyage de cette importance en compagnie du président de la République ? C’est aussi irrespectueux pour la France que pour le Maroc », a jugé le chef du parti lepéniste.
Maréchal et le « survêtement » de Belattar
Sur la même plateforme, Marion Maréchal a aussi saisi la balle au bond, en profitant de l’occasion pour ajouter un commentaire sur la tenue de l’humoriste. « Yassine Belattar qui plus est en survêtement, ne représente pas la France. Ce condamné à 4 mois de prison ferme pour menaces de mort, qui est aussi un compagnon de route des islamistes, fait honte à la délégation française en visite au pays ami qu’est le Maroc », a-t-elle renchéri.
Sur CNews, où le sujet monopolise une part importante du temps d’antenne, le maire de Béziers Robert Ménard a pour sa part livré une analyse expliquant, selon lui, la présence de l’humoriste né en France de parents marocains sur place : « c’est la fascination des hommes de pouvoir pour les petites racailles (...) il y a toujours des bourgeois qui veulent fréquenter des voyous ».
Dans ce concert d’indignations, les pourfendeurs de l’humoriste dénoncent également une présence qui aurait été « cachée » par l’Élysée, dans la mesure où il ne figurait pas dans la (déjà pléthorique) liste des invités figurant dans la délégation du chef de l’État. Or, après l’arrivée d’Emmanuel Macron sur place, l’Élysée a diffusé une seconde liste, dans laquelle figure bien Yassine Belattar, avec onze invités supplémentaires (notamment le chef cuisinier Jais Mimoun). L’entourage du chef de l’État nie toute « dissimulation » et fait remarquer que parmi cette douzaine de noms ajoutés figure aussi un ministre, en l’occurrence Thani Mohamed Soilihi, chargé de la Francophonie.
Belattar dit sa fierté sur Instagram
À noter qu’il y a quasiment un an jour pour jour, c’est son invitation au palais présidentiel par des conseillers du chef de l’État qui avait provoqué des réactions similaires. Auprès du HuffPost, l’intéressé (que certains décrivent « proche d’Emmanuel Macron ») avait confié que la publicité de ce rendez-vous informel lui avait valu un tombereau d’insultes racistes et des menaces de mort. Comme aujourd’hui, les responsables politiques qui abhorrent l’artiste mettaient en avant sa condamnation en septembre 2023 à quatre mois de prison avec sursis pour menaces de mort pour appuyer leur indignation.
Un rappel de casier judiciaire dont Yassine Belattar est le seul, dans la délégation du chef de l’État, à faire l’objet aujourd’hui. Car la longue liste des invités accompagnant Emmanuel Macron à Rabat compte par exemple le photographe François-Marie Banier, condamné en 2016 à quatre ans de prison avec sursis et 375 000 euros d’amende pour abus de faiblesse sur Liliane Bettencourt. Une présence sur laquelle ni Jordan Bardella ni Marion Maréchal n’ont, manifestement, trouvé à redire.
https://www.huffingtonpost.fr/politique ... 41503.html